Recrutement de 40 000 profs : Peillon agace l'Elysée et Matignon

François Hollande avait pourtant été clair mercredi, dans le huis clos du Conseil des ministres: il ne voulait pas voir les membres du gouvernement se répandre dans les médias pour dévoiler les arbitrages du projet de loi de finances pour 2013, ô combien délicat. Pas de couac avant la présentation du texte en Conseil des ministres le 28 septembre, avait sommé le chef de l'Etat ! Las, c'était sans compter sur Vincent Peillon, qui a annoncé ce jeudi matin sur France Culture qu'il recruterait «prés de 40 000 professeurs» l'an prochain, dont 22 000 pour remplacer des départs en retraite.
Pour le détail, il faudra attendre la fin du mois. Or, selon nos informations, le ministre de l'Education n'avait pas pris soin d'avertir Matignon avant de faire cette annonce-choc, contrairement à la règle imposée au sein du gouvernement. A l'Elysée, on n'a pas apprécié non plus les propos du ministre, qui «aurait pu éviter» une telle sortie.

A droite, on s'en donne coeur joie. Dénonçant une «folie absolue», Jean-François Copé a sommé François Hollande de préciser «quels sont les postes des autres administrations qu'il va supprimer». «Nous n'avons pas le premier euro pour payer ces 40 000 postes supplémentaires. Je rappelle qu'en année pleine, la fin du quinquennat, ça veut dire 7,5 milliards de plus par an. Sans compter que la carrière d'un professeur, c'est quarante ans plus la retraite», a dénoncé le patron de l'UMP, pour qui «on est en train de ruiner notre pays». Durant la campagne, le candidat Hollande s'était engagé à recruter 60 000 personnes de plus en cinq ans dans l'Education.
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