LE VIEUX LION

Lun 27 Jan 2014 - 20:30

Le vieux lion

La savane mourant, brulée par le soleil,
Les lions décidèrent de tenir un conseil.
Il fallait urgemment découvrir un point d’eau…
Qui ? Connaissait le mieux mares et marigots ?!

Un vieux lion surgit, crinière dans le vent
Et, hors de l'assemblée fit un pas en avant.
Avec son œil unique mais brillant comme dix
Il regarda la foule de ses filles et ses fils.

Sa voix était très claire et le ton était grave.
Il dit se souvenir à coup sûr d’un passage
Et prit la direction d’un très ancien chemin
Depuis longtemps déjà oublié par les siens.

Soudain l’étonnement se lut sur les visages...
« C’est là l’unique voie » rugit le vénérable,
« Que les couards, les lâches restent là, mais muets,
Et qu’ils n’empêchent pas leurs frères d’avancer ».

Les plus fiers les plus braves se mirent à le suivre
Et l’espoir revenu se sentirent revivre.
Tout le monde avait soif, chacun cherchait de l’ombre
Les vautours volaient bas, agressifs et en nombre.

Soudain deux lionceaux dépassèrent le vieux
Gambadant, bondissant, virevoltant, joyeux,
Et puis ils disparurent au détour du chemin
Parmi les hautes herbes au silence assassin.

Alors le vieux lion se tourna et s’assit
Et d’une voix puissante s’adressa aux petits :
« Ne vous écartez pas du chemin, les enfants,
Car de chaque côté le charognard attend ».

Puis il reprit la route et au premier virage,
La troupe découvrit un horrible carnage.
Les deux petits lions étaient morts et bien morts.
Des nuées de vautours se disputaient leurs corps.
L’un avait fui à gauche, l’autre à droite, à dessein,
En vain, ils n’avaient pu éviter leur destin.

Tous marchèrent longtemps, puis le chef s’arrêta...
Une belle lionne, sa fille, s’approcha.
Le père lui fit signe, « droit devant… droit devant ! »
Et la fille amena tout le monde aux étangs.

Après avoir croqué les poltrons restés loin,
Les charognards moururent rapidement de faim.