Militer, soutenir et aider Marine Le Pen pour 2012 : Présidentielles 2012

BORDEAUX — Marine Le Pen (FN) a fortement progressé dans les intentions de vote des Français, à 16,5%, pour le premier tour de la présidentielle, troisième derrière Nicolas Sarkozy (26,5%) et Martine Aubry (23%), selon un sondage Ifop à paraître dans Sud Ouest Dimanche.

Marine Le Pen, qui a remporté le scrutin interne du FN pour succéder à son père à la tête du parti d'extrême droite, passe de 12 à 16,5% des intentions de vote, par rapport à un sondage Ifop de novembre 2010. Elle atteint quasiment le score qui avait permis à Jean-Marie Le Pen de se qualifier pour le second tour de la présidentielle en 2002 (16,86%).

Selon ce nouveau sondage, elle recueille 27% des intentions de vote chez les employés, 17% chez les ouvriers mais également 11% parmi les électeurs de Sarkozy en 2007 et 10% auprès de ceux de Bayrou.

A 26,5% d'intentions de vote, le président Sarkozy baisse d'un demi-point mais reste en tête au premier tour, enregistrant ses meilleurs résultats auprès des 65 ans et plus (42%).

La première secrétaire du PS Martine Aubry progresse d'un point à 23% en récupérant 15% des électeurs de Bayrou en 2007, 16% de ceux d'Olivier Besancenot mais seulement 67% des électeurs de Ségolène Royal.

Président du parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon (6,5%, +0,5 point) creuse l'écart avec le porte-parole du NPA Olivier Besancenot (3,5%, en baisse d'1,5%).

Alors que les écologistes s'interrogent sur le choix de leur candidat pour 2012, Nicolas Hulot, personnalité politique préférée des Français selon le dernier Baromètre Ifop/Paris-Match, peine à convertir cette popularité en potentiel électoral. Il n'obtient que 6% des intentions de vote contre 7,5% en novembre 2010 à Eva Joly.

Au centre, François Bayrou (8%) devance Dominique de Villepin (6%) et Hervé Morin (2%).

Ce sondage a été réalisé du 12 au 13 janvier auprès d'un échantillon de 830 personnes inscrites sur les listes électorales, extrait d'un échantillon national représentatif de 1.017 personnes âgées de 18 ans et plus.

Marine Le Pen "élargit le logiciel frontiste"

Toujours plus haut. Dans les derniers sondages, Marine Le Pen dépasse le score de premier tour de son père en 2002 (16, 86 %). Jusqu’où peut-elle grimper? Décryptage avec Frédéric Dabi, le directeur du département Opinion de l’Ifop.

Marine le Pen bénéficie-t-elle d’une bulle médiatique?
Je ne dirais pas cela. N’oubliez pas que dans le baromètre Paris Match de décembre, elle obtient 33% de bonnes opinions. Jamais Jean-Marie le Pen n’était arrivé à ce chiffre. Elle creuse d’ailleurs l’écart avec son père depuis l’affaire Frédéric Mitterrand. Bien sûr, la popularité ne fait pas l’élection. Mais il est notable que pour les leaders du FN, le décalage popularité-intentions de vote est nettement moins fort que pour les autres responsables politiques.

Qui sont ses plus forts soutiens?
Elle fait ses meilleurs scores dans les catégories traditionnelles de la droite républicaine: les 65 ans et plus. Chez eux, elle est à 10 points au-dessus de sa moyenne. Or, on sait très bien que ce sont ces segments qui votent le plus. Chez les artisans et commerçants, elle est à 45%, chez les sympathisants UMP, à 40%.

Pourquoi un tiers des Français apprécient-ils Marine Le Pen?
Elle a une équation personnelle qui séduit. Elle est une mère de famille qui travaille. En cela, elle a une image très différente de celle de son père, souvent qualifié de "milliardaire". On lui accorde une véritable proximité basée sur le "parler vrai", d’un côté, et une compétence fondée sur sa connaissance du terrain, de l’autre. Mais elle porte aussi la marque Le Pen. C’est d’ailleurs sa force: on connaît sa vision de la France, elle n’a pas besoin d’en rajouter. N’oubliez pas que lorsqu’elle fait sa sortie sur les prières de rue, c’est avant tout parce qu’elle est en campagne interne.

Elle réussit donc à la fois à se positionner comme une héritière revendiquée mais aussi comme quelqu’un qui brandit le droit d’inventaire?
Elle élargit le logiciel frontiste. Autrefois, au FN, on ne parlait que d’immigration et de sécurité. Elle a enrichi cette base avec les thématiques sociales. La vie chère avec l’euro. La véritable rupture avec son père est d’ailleurs là. Jean-Marie le Pen, qui se proclamait libéral, a longtemps prôné la suppression de l’ISF et des impôts sur le revenu.

Jusqu’où peut-elle draguer?
Elle a sans doute encore des marges de manoeuvre à cause de cette porosité de l’électorat de droite et même de centre droit. Dans les catégories populaires, mais aussi chez les classes moyennes, sensibles aux questions de sécurité et d’immigration, qui trouvaient Le Pen trop extrémiste. Bien que nous soyons encore à quinze mois de l’élection, ce qui peut faire basculer l’électorat FN qui a voté Sarkozy en 2007, c’est aussi la question de l’islamisation. Elle a été la première au FN à faire un lien entre l’islam et la menace identitaire, c’est-à-dire la laïcité. C’est moins transgressif de dire "l’islam me gène parce qu’il remet en cause les principes républicains".

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Les idées du FN gagnent du terrain dans l'opinion et à l'UMP

Actu France-Soir 12/01/11 à 16h03

Le parti de Jean-Marie Le Pen progresse dans l'opinion et chez les sympathisants de la droite classique, comme l'atteste un sondage TNS Sofres, ce mercredi.


Selon le baromètre réalisé par TNS-Sofres pour Le Monde, Canal + et France Inter, 22% des sondés se disent en accord avec les idées défendues par le FN. En janvier 2010, ils étaient 18%.
43% des sympathisants de droite pour des alliances


OPA sur l'UMP. L'adhésion aux idées du FN est surtout en nette progression chez les sympathisants du parti majoritaire, 35% envisageant des alliances « de circonstances » avec le FN et 8% une « alliance électorale globale ». 23% seulement souhaitaient de telles alliances en 2002.
L'institut de sondage note au passage un « sursaut des idées extrémistes dans l'opinion » sur un an. La moitié des sondés considèrent « qu'il y a trop d'immigrés en France ». Presque la moitié estiment « qu'on accorde trop de droits aux musulmans ». Chez les sympathisants de droite, ce chiffre monte à 72%.
Le parti majoritaire ne compte pas pour autant se laisser passivement dépouiller de son électorat. L'adjoint de Jean-François Copé à l'UMP, Marc-Philippe Daubresse, prépare actuellement une « note stratégique » sur les thèmes propres au FN, dont « le choc des civilisations, l'euro et l'immigration ».