Marine dans "valeurs actuelles" .

Présidentielle. Créditée de 23 à 24 % et qualifiée pour le second tour de 2012, la présidente du FN ratisse à droite et à gauche.

Le phénomène Marine Le Pen
Qui sont ses électeurs ? Quelles sont leurs motivations ? Les résultats surprenants de notre sondage exclusif “Valeurs actuelles”- Harris Interactive

Marine Le Pen jubile : que le candidat socialiste à la présidentielle de 2012 soit Martine Aubry, DSK ou François Hollande, la présidente du Front national, avec 23 à 24 % des voix, devancerait le président de la République au premier tour. Lequel serait même éliminé (21 %) dans l’hypothèse Dominique Strauss- Kahn. Tel est l’enseignement majeur, qui a fait l’effet d’une bombe, des deux sondages réalisés par Harris Interactive pour le Parisien. Publiées dimanche et mardi, ces études placent systématiquement Marine Le Pen en première position.

Au-delà du tsunami qu’ont déclenché ces résultats, Valeurs actuelles a fait réaliser par le même institut une étude exclusive sur le profil et les véritables attentes des électeurs de Marine Le Pen, lesquels peuvent, à grand trait, être résumés dans un quadruple constat : 1. Au “socle” maintenu des électeurs de Jean-Marie Le Pen de 2007 (95 %) sont venus s’agréger nombre d’anciens sarkozystes (21 %) et d’ex-électeurs de gauche et d’extrême gauche (15 %). 2. Ceux-ci expriment davantage un vote sanction (61 %) qu’un vote d’adhésion (38 %).

3. Ils n’en sont pas moins convaincus de l’efficacité de leur vote (jusqu’à 88 % concernant la “prise en compte” des questions sur l’immigration). 4. Quoique leur ralliement soit souvent récent, leur choix est solide et assumé : près de neuf électeurs “marinistes” sur dix souhaitent son accession au second tour de la présidentielle et plus d’un sur deux aspire à la voir entrer à l’Élysée – nettement plus que pour Jean-Marie Le Pen (lire nos tableaux).

Certes, l’histoire politique enseigne la prudence concernant les sondages effectués avant (et même après) le lancement de la campagne officielle. Reste cependant une certitude, à quatorze mois du prochain scrutin : alors que nombreux étaient ceux qui prédisaient un “tassement” de Marine Le Pen dans les sondages après la surexposition médiatique de sa campagne interne pour la présidence du FN, celle-ci, depuis, n’a fait que grimper. « Si loin de l’échéance, le véritable fait marquant n’est pas qu’elle pointe en première, deuxième ou troisième position, c’est sa très nette et très régulière progression », explique Jean-Daniel Lévy, directeur du département opinion de Harris Interactive.

Faisant plus que doubler son score entre mai 2010 (11 %) et mars 2011, avec une accélération sensible depuis un mois, il y a bel et bien un “phénomène Marine”. Lequel se vérifie aussi dans les dernières enquêtes d’opinion : 29 % d’opinions favorables dans le baromètre Ipsos-le Point, 32 % dans le classement des personnalités politiques Ifop-Paris Match…

................................................................................................Catalyseur de ces mécontentements et de ces inquiétudes, le vote FN est aujourd’hui alimenté par le “ralliement” d’électeurs venus de tous bords, faisant exploser les frontières droite gauche. Aux 95 % de ceux qui ont voté Le Pen en 2007 et s’apprêtent à récidiver en 2012 s’ajoutent d’abord 21 % de ceux qui avaient choisi Sarkozy il y a quatre ans – un sur cinq ! Principale raison de ce “lâchage” du chef de l’État : les questions liées à l’immigration. « Les gens pensaient qu’on maîtriserait les flux. Ils ont été déçus. Ce problème est ravageur dans l’opinion pub - lique », constate le député UMP Alain Gest.

Vient ensuite la déception en matière de pouvoir d’achat, puis de lutte contre l’insécurité : 97 % des sympathisants UMP qui s’apprêtent à voter Marine Le Pen en 2012 sont d’accord avec ses propositions concernant ce thème. À ces “déçus du sarkozysme” qui viennent s’agréger au vote FN “traditionnel” s’ajoutent 13 % des électeurs de François Bayrou de 2007. Ceux-ci, pour près de 70 %, entendent d’abord « donner un avertissement aux autres personnalités politiques ».

Troisième homme surprise de la dernière présidentielle, le président du MoDem était alors celui qui « turbulait le système» : c’est aujourd’hui Marine Le Pen qui apparaît la mieux placée pour jouer le rôle de candidate “ni droite ni gauche” susceptible de bousculer en même temps PS et UMP. Les 6 à 7 % d’intentions de vote de François Bayrou pour 2012 (contre plus de 18 % des voix en 2007) rendent, pour l’heure, impossible au candidat centriste tout espoir de reconquérir cet électorat “rebelle”.

Plus surprenant encore : Marine Le Pen capte 6 % des électeurs de Ségolène Royal et 9 % des partisans d’Olivier Besancenot de 2007. Un “transfert” essentiellement dû à son discours “social”, lequel se situe aux antipodes de la « révolution libérale » prônée par le FN dans les années 1980 (lire notre encadré dans "Valeurs actuelles"). Après avoir pris position contre la ré forme des retraites et vanté « le retour de l’État » lors de son discours d’intronisation de Tours, la nouvelle présidente du FN s’est prononcée contre la suppression de l’ISF. De même vientelle d’adresser une lettre ouverte aux fonctionnaires, commençant ainsi : « Longtemps, il a existé entre nous un malentendu […]. En réalité, nous avons vocation à travailler ensemble, à nous retrouver dans des combats en commun pour la France… ».

Un électorat plus sensible aux “inégalités sociales”

Cette “main tendue” en direction d’un électorat jusque-là réticent commence à porter ses fruits. Le très médiatique ralliement du délégué cégétiste Fabien Engelmann (lire Valeurs actuelles du 3 mars) n’est que le signe d’un important mouvement de fond : 7 % des électeurs du FN justifient spontanément leur choix par les « inégalités sociales ». Surtout, 90 % des sympathisants de gauche et d’extrême gauche qui s’apprêtent à voter Marine Le Pen en 2012 se disent convaincus qu’un vote important en sa faveur aura pour conséquence « une meilleure prise en compte des questions sociales ». Une “confiance” dans l’efficacité du vote FN encore supérieure à celle des sympathisants FN euxmêmes (88 %) !À l’origine du ralliement de Fabien Engelmann, le frontiste Thierry Gourlot, délégué CFTC cheminots et président du groupe FN au conseil régional de Lorraine, dit le constater : « Ce qui se passe en ce moment est tout bonnement incroyable : il ne s’écoule pas un jour sans qu’un collègue de la CGT ou de la CFDT ne vienne me voir pour me dire “on est avec toi”, alors que certains, il y a encore un an, ne m’adressaient même pas la parole. »

Les plus de 20 % de suffrages que la présidente du Front national attire aujourd’hui sur son nom sont certes éclectiques, voire contradictoires, et essentiellement protestataires. Ils n’en sont pas moins solides. Comme si, une fois décidés à franchir le Rubicon, ces nouveaux venus n’avaient plus qu’une hâte : s’y plonger tout entiers !

Alors qu’une majorité des électeurs de Jean-Marie Le Pen votaient pour lui, sinon à reculons, du moins du bout des doigts, ceux de sa fille persistent et signent. Là encore, souligne Jean-Daniel Lévy, « les circonstances expliquent, pour une large part, ce vote plus assumé qu’autrefois en faveur du FN » : crises économiques et internationales les plus graves depuis 1945, rejet sans précédent de Nicolas Sarkozy (22 % d’opinions favorables dans le dernier baromètre TNS Sofres-le Figaro Magazine, soit le score le plus faible depuis son élection)… Mais on constate, là aussi, une importante “plus-value” due à la personnalité et aux idées de Marine Le Pen : « Elle sait mettre des mots sur les problèmes des gens », note le directeur de Harris Interactive. Derrière les sympathisants du Front (99 %), ce sont en effet… les plus jeunes (18- 34 ans) qui aspirent le plus à la voir accéder au second tour de la présidentielle (90 %) ! Autre indication : les femmes sont aussi nom breuses que les hommes, autrefois ultradominants, à appeler de leurs voeux la présence de Marine Le Pen dans le duo final.Enfin, les électeurs néophytes venus de la gauche et de l’extrême gauche se montrent plus motivés que ceux issus de l’UMP (88 % contre 79 %) à souhaiter cette même qualification au second tour – pourtant susceptible d’assurer la victoire du candidat adverse. Avis à ceux qui, à gauche comme à droite, parient sur un “cas de conscience”, au moment de glisser leur bulletin dans l’urne, de la part des électeurs potentiels du FN : « Il y a, dit Jean-Daniel Lévy, une impressionnante détermination dans leur choix. »
Quoique moins importante, cette détermination se vérifie aussi dans le souhait qu’ont ces mêmes électeurs de voir Marine Le Pen accéder à l’Élysée. Jusque-là, seuls 20 à 25 % des électeurs de Jean-Marie Le Pen à la présidentielle aspiraient à sa victoire : ils sont aujourd’hui plus d’un sur deux (55 %). Seuls 9 % ne souhaitent “pas du tout” qu’elle devienne présidente de la République.

C’est chez les sympathisants UMP que se trouve le plus d’électeurs décidés à voter pour elle mais réticents à son élection (68 %). « Ce que veu lent ces électeurs, c’est que les idées de Marine Le Pen soient élues, plus qu’elle-même », décrypte Jean-Daniel Lévy.

Sarkozy peut-il espérer reconquérir, d’ici à 2012 cet électorat qui, pour être critique, s’inquiète des conséquences de son vote ? C’est son objectif. Nombre d’enquêtes montrent que les sympathisants UMP sont de plus en plus sensibles aux thèses du Front national version Marine Le Pen : 32 % ont une bonne image de la présidente du FN (+12 points en un an), 43 % souhaitent des alliances avec elle (+ 20 points par rapport à 2002)… « Ce n’est plus Sarkozy qui va nous siphonner, c’est nous qui allons siphonner Sarkozy », prédit Louis Aliot, vice-président du FN.

On n’en est naturellement pas encore là. D’ordinaire défavorables au FN, les élections cantonales des 20 et 27 mars fourniront des premiers éléments de réponse (lire notre encadré dans "Valeurs actuelles"). Pour l’heure, la gauche comme le FN rêvent de voir le chef de l’État pris dans une nasse : qu’il droitise son discours sur l’immigration et l’islam et il crédibilisera les positions du mouvement lepéniste. Qu’il renonce à sa posture nationale et sécuritaire de 2007 et son élec torat continuera de filer vers Marine Le Pen.

À l’Élysée, on juge ce scénario trop “fermé” pour être crédible. « Nous ne sommes pas à quatorze jours du premier tour, résume un conseiller du chef de l’État, mais à quatorze mois. Et face aux événements qui se précipitent, c’est nous qui avons la main. Pas le PS. Ni le FN. » Pour démontrer qu’il reste le seul pilote dans l’avion, Nicolas Sarkozy compte donc d’abord sur l’épreuve des faits. Et sur le cas d’école que constitue pour le nouveau ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, la garde de nos frontières. Arnaud Folch

Enquête exclusive Harris Interactive pour Valeurs actuelles réalisée en ligne du 28 février au 6 mars 2011 sur un échantillon de 427 individus ayant l’intention ou pouvant envisager de voter pour Marine Le Pen à l’élection présidentielle de 2012


Source : valeurs actuelles.fr

Tout d'abord, pour mon premier message cher Atilla, je te présente mes amitiés sincères.
Depuis le temps que nous n'avons pas conversé et débattu ensemble cela me fait plaisir de te revoir, dans le sens littéraire évidemment.

Il est certain que les sondages il faut continuer à les prendre dans le second degré et les étudier de près sans nous enflammer, l’expérience parle pour nous.
Depuis de nombreuses années la manipulation du peuple est passée par un seul facteur commun, le média et tous ses dérivés, et de ce fait les sondages en font parties.

Certes, il est tout à fait normal d’apprécier la juste valeur de ces sondages, mais il faut les étudier avec sérénités. Alors que nous disent-ils ?
Eh bien premièrement nous pouvons définir que par rapport aux sondages, le FN par le biais de Marine obtient régulièrement plus de 20%, même il ne descend pas en dessous de 21%.
Donc le FN est, dans une dynamique extraordinaire dont il faut tirer partie pour notre objectif commun 2012.

Le deuxième point, c’est que nous sommes en perpétuelles progression et que notre marge de manœuvre a encore une possibilité de progression.
La suite est simple nous attirons l’inquiétude de nos adversaire qui nous avaient soit disant enterré, le FN n’est pas mort, tout au contraire comme le phénix il renaît de ses cendres.