FNJ en campagne de séduction auprès de la jeunesse
Dim 16 Oct 2011 - 16:12
Sur le marché de Valenciennes, on trouve de tout. Hier, à la veille du second tour des primaires du PS, il y avait des membres de la section de Valenciennes. Plus loin, des militants du Front de gauche. Mais aussi, et c'était sans doute une première, de jeunes adhérents du Front national, qui avaient choisi la capitale du Hainaut pour leur « journée d'action régionale ». Nous leur avons emboîté le pas.
Hier midi, à la sortie du lycée Watteau, c'est le grand rush pour une dizaine de jeunes militants. Après le marché, les voilà à l'assaut de leurs « semblables », pour reprendre le terme de Nicolas Reynès, secrétaire régional du FNJ. « Ils sortent trop vite... », lance un jeune militant qui presse l'allure. Et une minute plus tard, trois se rendent à l'évidence : « On n'a plus de tracts... ». Ils dégainent alors leur portable pour rameuter des camarades. Vite distribués, mais aussi vite à terre, les papiers. « Ici, c'est pas la peine, vous perdez votre temps ! », leur lance un lycéen, le regard noir. Et pendant que Matthieu, jeune frontiste, tente de dialoguer avec un groupe, une odeur de brûlé nous interpelle : des lycéens avaient sorti le briquet pour faire un sort à la prose du FN... « Je me suis fait traiter de facho », grogne un jeune. Guy Cannie, secrétaire départemental du Nord Hainaut (et seul « aîné » de la bande) le rassure : « Tu sais, on nous traite de négationnistes, mais mon père était résistant ». Hostiles au FN, les Valenciennois ? « Tracter, c'est difficile pour n'importe quel militant de n'importe quel parti, relativise une jeune du Front. Moi, il ne faut pas me tendre un papier du PS ». « Ce n'est pas grave si tous ne sont pas réceptifs, ajoute le secrétaire régional du FNJ. Nicolas Reynès, 21 ans, en master de philo à Lille, pourrait faire tout aussi bien du marketing, lui qui assure que « l'essentiel, c'est que 100 % (des lycéens croisés), nous ont vus ». Là effectivement, difficile de le contredire. « L'essentiel, encore pour lui, c'est que sur des thèmes comme la violence à l'école ou l'échec scolaire, ils ne se sentent pas seuls ». Motivés, ces jeunes militants. Séduits aussi par la nouvelle égérie du parti : « Par rapport à son père, Marine est plus dans le social, touche davantage les classes populaires », se convainc Matthieu, l'Aulnésien de 19 ans, qui a pris sa carte il y a quinze jours. Hier, c'était son baptême du feu. Et les réactions hostiles de quelques lycéens ne bouleverseront pas ses convictions : « 23 % des jeunes soutiennent Marine Le Pen », dit-il citant un tract.
« En 2007, on était au bord du gouffre... Je suis heureux de vous voir aussi nombreux », avait lancé Guy Cannie en ouvrant la journée. Certes ils n'étaient qu'une douzaine hier, mais à en croire le secrétaire régional, ils seraient actuellement 350 adhérents au FNJ Nord-Pas de Calais, dont 80 dans le Hainaut. De jeunes frontistes (inconnus jusqu'alors) qui avaient fait beaucoup parler d'eux lors des cantonales, enregistrant des scores surprenants (*). Et pour les législatives de 2012, Guy Cannie l'assure : il faudra encore compter sur cette jeunesse frontiste. Le responsable départemental annonce qu'ils seront présents dans quatre des huit circonscriptions dont il est responsable. Les jeunes du Front n'ont pas fini de faire parler d'eux. •
(*) Le meilleur d'entre eux dans l'arrondissement, Michel Carton, avait réalisé 21,73 % au 1er tour, et 29,89 % au second, à Saint-Amand-rive droite.
http://www.valenciennes.maville.com/actu/actudet_-Le-Front-national-en-campagne-de-s&233;duction-aupr&232;s-de-la-jeunesse_fil-2016680_actu.Htm
Hier midi, à la sortie du lycée Watteau, c'est le grand rush pour une dizaine de jeunes militants. Après le marché, les voilà à l'assaut de leurs « semblables », pour reprendre le terme de Nicolas Reynès, secrétaire régional du FNJ. « Ils sortent trop vite... », lance un jeune militant qui presse l'allure. Et une minute plus tard, trois se rendent à l'évidence : « On n'a plus de tracts... ». Ils dégainent alors leur portable pour rameuter des camarades. Vite distribués, mais aussi vite à terre, les papiers. « Ici, c'est pas la peine, vous perdez votre temps ! », leur lance un lycéen, le regard noir. Et pendant que Matthieu, jeune frontiste, tente de dialoguer avec un groupe, une odeur de brûlé nous interpelle : des lycéens avaient sorti le briquet pour faire un sort à la prose du FN... « Je me suis fait traiter de facho », grogne un jeune. Guy Cannie, secrétaire départemental du Nord Hainaut (et seul « aîné » de la bande) le rassure : « Tu sais, on nous traite de négationnistes, mais mon père était résistant ». Hostiles au FN, les Valenciennois ? « Tracter, c'est difficile pour n'importe quel militant de n'importe quel parti, relativise une jeune du Front. Moi, il ne faut pas me tendre un papier du PS ». « Ce n'est pas grave si tous ne sont pas réceptifs, ajoute le secrétaire régional du FNJ. Nicolas Reynès, 21 ans, en master de philo à Lille, pourrait faire tout aussi bien du marketing, lui qui assure que « l'essentiel, c'est que 100 % (des lycéens croisés), nous ont vus ». Là effectivement, difficile de le contredire. « L'essentiel, encore pour lui, c'est que sur des thèmes comme la violence à l'école ou l'échec scolaire, ils ne se sentent pas seuls ». Motivés, ces jeunes militants. Séduits aussi par la nouvelle égérie du parti : « Par rapport à son père, Marine est plus dans le social, touche davantage les classes populaires », se convainc Matthieu, l'Aulnésien de 19 ans, qui a pris sa carte il y a quinze jours. Hier, c'était son baptême du feu. Et les réactions hostiles de quelques lycéens ne bouleverseront pas ses convictions : « 23 % des jeunes soutiennent Marine Le Pen », dit-il citant un tract.
« En 2007, on était au bord du gouffre... Je suis heureux de vous voir aussi nombreux », avait lancé Guy Cannie en ouvrant la journée. Certes ils n'étaient qu'une douzaine hier, mais à en croire le secrétaire régional, ils seraient actuellement 350 adhérents au FNJ Nord-Pas de Calais, dont 80 dans le Hainaut. De jeunes frontistes (inconnus jusqu'alors) qui avaient fait beaucoup parler d'eux lors des cantonales, enregistrant des scores surprenants (*). Et pour les législatives de 2012, Guy Cannie l'assure : il faudra encore compter sur cette jeunesse frontiste. Le responsable départemental annonce qu'ils seront présents dans quatre des huit circonscriptions dont il est responsable. Les jeunes du Front n'ont pas fini de faire parler d'eux. •
(*) Le meilleur d'entre eux dans l'arrondissement, Michel Carton, avait réalisé 21,73 % au 1er tour, et 29,89 % au second, à Saint-Amand-rive droite.
http://www.valenciennes.maville.com/actu/actudet_-Le-Front-national-en-campagne-de-s&233;duction-aupr&232;s-de-la-jeunesse_fil-2016680_actu.Htm
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