- QUIBERON
- Localisation : Souverainiste
Date d'inscription : 19/05/2014
Passion : Natation Marche Mer politique et surtout Notre Présidente Marine
Humeur : joviale, sympathique
Le Général de Gaulle avec Yvonne
Dim 5 Juin 2016 - 18:24
La colère du Général,
> > > ou
> > > La diatribe du grand Charles.
> > >
> > >
> > > La scène se passe au paradis :
> > > Sur un petit nuage, Yvonne tricote, assise sur un pliant.
> > > Elle voit arriver le général, titubant, la mine défaite, prêt à défaillir.
> > > Après quelques pas, il s’effondre à ses côtés dans un fauteuil.
> > >
> > > Yvonne :
> > > Depuis que de Saint Pierre vous eûtes permission
> > > De retourner sur Terre ausculter la Nation,
> > > Sur ce petit pliant j’ attends votre venue...
> > > Mais je lis dans vos yeux une déconvenue !
> > > Parlez-moi sans tarder de celle qui toujours
> > > Fut jadis avec moi l’ objet de vos amours...
> > >
> > >
> > > Le général :
> > > Vous voulez dire France à qui j’ ai voué ma vie,
> > > Ne cachons point son nom ! Je vous sais gré, ma mie
> > > (Malgré les embarras, les peines, les tracas
> > > Qu’ elle a pu vous donner et dont je fais grand cas !)
> > > Pendant aussi longtemps de l’ avoir tolérée.
> > >
> > >
> > > Yvonne :
> > > Eh bien ?
> > >
> > >
> > > Le général :
> > >
> > > Eh bien Madame, elle est défigurée !
> > >
> > >
> > > Yvonne :
> > > Charles, je compatis, c’ est une peine extrême
> > > De voir les traits meurtris d’ une femme qu’ on aime
> > > Elle a vieilli sans doute...
> > >
> > > Le général :
> > > Oh, ce n’est pas cela !
> > > Il m’en faudrait bien plus pour être en cet état.
> > > Je ne m’attendais pas à la revoir pucelle !...
> > > Mais on peut décliner… sans cesser d’être belle !
> > > Si le corps en hiver n’est plus à son printemps
> > > L’âme de l’être aimé sait résister au temps !
> > >
> > >
> > > Yvonne :
> > > C’est donc son âme ?
> > >
> > > Le général :
> > > Hélas ! Si je n’étais au ciel
> > > Près de vous, à l’abri des chocs existentiels
> > > Ce que j’ai vu m’aurait donné le coup de grâce !
> > >
> > > Yvonne :
> > > Mais qu’avez-vous donc vu ? Vos silences me glacent !
> > >
> > >
> > > Le général :
> > > France, mère des Arts, des Armes et des Lois...
> > > Ô Dieu, l’étrange peine ! Et quel affreux émoi !
> > > Quelle désillusion, quelle désespérance,
> > > De revoir sa maîtresse en telle déshérence !
> > >
> > >
> > > Yvonne :
> > > Mais encore, précisez… je reste sur ma faim !
> > > Vous me turlupinez ! Qu’avez-vous vu enfin ?
> > >
> > > Le général :
> > > J’ai vu, j’ai vu, Oh ciel ! J’ai vu... Comment vous dire...
> > > Comment bien s’exprimer quand on a vu le pire ?
> > > J’ai vu le Titanic s’abîmer dans les flots
> > > Et son grand timonier repeindre les hublots !
> > > J’ai vu un président, la cravate en goguette,
> > > L’air niais, le regard flou et la mine défaite,
> > > Un casque sur le chef, juché sur un scooter !
> > > (On avait dû lui dire : il faut sortir couvert !)
> > > Vous voyez le tableau ! Oh, madame, j’ai honte
> > > De certifier pour vrai tout ce que je raconte !
> > > C’est la chienlit, vous dis-je et pas qu’en les faubourgs !
> > > Comme ce fut le cas quand nous jouissions du jour
> > > Mais dans le Saint des Saints, au cœur de l’État même
> > > Où tout devrait baigner dans un accord extrême.
> > > J’ai vu des gouvernants qui ne gouvernent rien…
> > > Et un peuple hébété les traiter de vauriens !
> > > J’ai vu des ministrons se tirer dans les pattes
> > > Plus divisés entre eux que ne sont les Carpates !
> > > J’ai vu, comme jadis, tous ces «politichiens»
> > > Se disputer leur os, hargneux comme des chiens.
> > > J’ai vu dans la maison où j’ai régné dix ans
> > > Un orchestre amateur gratter ses instruments
> > > Dans la cacophonie ! Et dans ce grand bazar
> > > Le moindre palotin se prendre pour César :
> > > L’un fraîchement nommé, jouant les petits saints,
> > > S’exonérer d’impôts et trouver ça très bien !
> > > L’autre, obscur conseiller, quérir à son de trompe
> > > Un larbin stipendié pour lui cirer les pompes !
> > > Geste surréaliste au temps qui fut le mien !
> > > Mais j’allais oublier, et là, tenez-vous bien !
> > > Pour couronner le tout, j’ai vu, (serrez les cuisses !)
> > > Le gardien du budget planquer son fric en Suisse !
> > >
> > >
> > > Yvonne :
> > > N’êtes-vous point sévère avec ces jeunes gens
> > > Tout fiers d’avoir acquis un certain entregent ?
> > > Ces nouveaux Rastignac jadis vous faisaient rire
> > > Et ne vous mettaient pas dans une telle ire !
> > > Nous connûmes souvent et du temps de nos rois
> > > Nombre de grands coquins qui s’exemptaient des lois
> > > Et même pour certains sombraient dans la débauche !
> > >
> > >
> > > Le général :
> > > Mais aucun de ceux-là ne se disait de gauche !
> > > Alors que ces pignoufs, sinistres polissons,
> > > Se pavanent le jour en donnant des leçons !
> > > Je me suis renseigné sur l’histoire récente
> > > Pour comprendre un peu mieux ces façons indécentes,
> > > Et qu’ai-je appris Grand Dieu ?... Mille calamités
> > > Sur un gouvernement qui semble tout rater !
> > > Depuis plus de deux ans, on s’agite, on spécule !
> > > Ce qu’on avance un jour, ensuite on le recule,
> > > Dans un rythme effréné qui donne le tournis…
> > > Ça n’est plus du tango, c’est danse de Saint Guy !
> > > Le peuple abasourdi par ces folles pratiques
> > > Ne voit pour l’avenir que funestes musiques !
> > > Il s’agite à son tour, ployant sous les impôts,
> > > Résiste à tout diktat, discute à tout propos,
> > > Tire à hue et à dia et renverse la table !
> > >
> > > Yvonne :
> > > Un peuple ingouverné devient ingouvernable !
> > >
> > >
> > > Le général :
> > > Je confirme et j’illustre, écoutez bien ceci,
> > > C’est un tableau d’en bas que je vous fais ici :
> > > A-t ’on pris décision dans les formes légales
> > > Que l’on voit illico se former des cabales !
> > > L’un met un bonnet rouge et l’autre un bonnet vert
> > > En prétendant agir au nom de l’Univers !
> > > Quelques illuminés ou quelques fous furieux
> > > Hurlent en vomissant des slogans injurieux,
> > > Pillent les magasins, éructent, gesticulent,
> > > Cassent trois abribus !... Et le pouvoir recule !!!
> > >
> > >
> > > Yvonne :
> > > Mais que fait la Police et que font les Gendarmes ?
> > >
> > >
> > > Le général :
> > > Le moins possible hélas ! Ils ont du vague à l’arme !
> > > Car si par aventure on coffre un malfaisant
> > > C’est la Garde des Sceaux qui porte les croissants !
> > > Les socialos naïfs rêvent dans les nuages,
> > > Se bercent d’illusions dans leurs lits d’enfants sages !
> > > Confrontés au réel, ancrés dans le déni,
> > > Ils sont tout étonnés quand ils tombent du nid !
> > > Les jeunes snobinards, que bobos on appelle,
> > > Vitupèrent la droite en faisant bien pis qu’elle !
> > > Les tribuns de la plèbe agitent leurs grelots :
> > > L’un veut saigner Neuilly pour nourrir le prolo,
> > > L’autre clame à grands cris qu’il faudrait tout secouer
> > > En virant les négros, les bicots, les niaquoués !
> > > Et les deux réunis proposent des programmes
> > > Qui traduisent à plat leur encéphalogramme.
> > >
> > > Yvonne :
> > > Mais où sont les anciens ? Gaullistes et Cocos !
> > > Qui, eux, savaient pousser de grands cocoricos !
> > >
> > > >
> > > Le général :
> > > Leur QG moscovite ayant pété les câbles,
> > > Les Cocos d’autrefois sont quasi introuvables !
> > >
> > > Yvonne :
> > > Bonne nouvelle, au gué ! Tout espoir n’est pas mort !
> > > Souvenez-vous du temps où ils étaient si forts !
> > > Plus de Rouges enfin, en travers de la route !
> > > Mais la race est teigneuse... il en reste, sans doute ?
> > >
> > >
> > > Le général :
> > > Oui, vous avez raison, ce sont de grands pervers...
> > > Les derniers survivants se font repeindre en vert !
> > > Quant à nos vieux amis gaullistes de baptême,
> > > On fleurit leur logis, avec des chrysanthèmes...
> > > C’est leurs petits-neveux qui piaillent à présent,
> > > Et se bouffent le nez pour occuper leur temps !
> > > L’un d’eux, le plus remuant, habile en artifices
> > > Se débat aujourd’hui dans les Cours de Justice.
> > > Je crains pour mon malheur, avoir œuvré en vain,
> > > Mon costume est trop grand pour habiller ces nains !
> > >
> > >
> > > Yvonne :
> > > Oubliez tout ceci, laissons la politique
> > > Qui vous fait enrager et tourner en bourrique.
> > > Parlons d’autres sujets plus gais et plus légers,
> > > Des lieux que j’ai connus... Paris a-t’il changé ?
> > >
> > > Le général : (redevenant plus calme)
> > > Heureusement, pas trop. On reconnaît la ville,
> > > J’ai pu me promener jusqu’à St Louis en l’île.
> > > Pompidou, un peu snob, pour marquer son séjour,
> > > Fit une usine à gaz au quartier de Beaubourg.
> > > Giscard n’a rien cassé… c’est déjà quelque chose !
> > > Mitterrand l’a suivi tenant au poing sa rose !
> > > Mais lui, plus mégalo, se croyant pharaon
> > > S’est plu à imiter le roi Toutankhamon.
> > > Il sema pyramide aux parterres du Louvre,
> > > C’est l’Égypte à présent qu’en ces lieux on découvre !
> > > Chirac, plus primitif, a voulu, quai Branly,
> > > Honorer les Dogons, les Peuls, les Chamboulis
> > > À leur art, dit premier, il a su rendre hommage,
> > > Le monument s’efface au milieu des feuillages...
> > > Je n’ai pas retrouvé les halles de Baltard
> > > À leur place un chantier avait pris du retard.
> > > Et quant à l’Élysée où vous fûtes naguère,
> > > Ce n’est plus un palais… c’est une garçonnière !
> > > J’ai même cru comprendre, en lisant leurs canards,
> > > Que peu s’en est fallu qu’il fût un lupanar !
> > >
> > >
> > > Yvonne :
> > > Un lupanar ! Grands Dieux, comment est-ce possible ?
> > > Vous me faites plonger dans un monde indicible,
> > > Je ne puis y songer sans trembler de dégoût,
> > > Notre chambre à coucher annexe au «one twotwo !»
> > >
> > > Le général : (qui s’échauffera progressivement)
> > > Oui, les mœurs d’aujourd’hui connaissent quelque audace,
> > > La contrainte est bannie et la honte fugace !
> > > Ce qu’on cachait jadis, on l’étale à présent,
> > > L’inverti manifeste, et la lesbienne autant !
> > > On divorce partout : mariage... anachronique !
> > > Sauf pour certains homos qui, eux, le revendiquent !
> > > La déviance est très mode et ne fait plus horreur,
> > > On l’exhibe à tout vent, mieux que Légion d’Honneur :
> > > Le travelo s’affiche, et le camé ne cesse
> > > De réclamer sa dose au frais de la princesse !
> > > Le moindre hurluberlu fait son intéressant,
> > > Quitte à montrer son cul au regard des passants !...
> > > À quand le zoophile, à quand le coprophage ?
> > >
> > >
> > > Yvonne :
> > > Du calme, mon ami, modérez cet orage !
> > >
> > >
> > > Le général :
> > > Mais, mon cœur, laissez-moi m’expliquer plus avant,
> > > Et vous aurez la clé de cet emportement.
> > > Si vous aviez pu voir, même de votre rive,
> > > Ce qu’il m’est advenu juste avant que j’arrive,
> > > Vous auriez, c’est bien sûr, eut le souffle coupé !
> > > Je reprends mon discours, où je l’avais laissé :
> > > Ayant à satiété subi les psychodrames
> > > Des gauchos, des fachos et de tous ceux qui brament,
> > > Avant de repartir, j’ai voulu, bon époux,
> > > Me rendre chez Chaumet vous choisir un bijou
> > > Sur la place Vendôme. Au pied de la colonne,
> > > Que vis-je alors, Madame ? En cent, je vous le donne !
> > > Le sommet, m’a-t-on dit, de l’art contemporain :
> > > Un enculoir géant en guise de sapin !
> > > Il m’a fallu trouver le salut dans la fuite
> > > Pour ne pas m’exposer au viol d’un sodomite !
> > > Afin qu’il me remonte aussitôt chez les miens,
> > > J’ai convoqué presto mon bon ange gardien !
> > > Et c’est ainsi tremblant, et d’horreur et de rage,
> > > Que vous me revoyez en ces nobles parages.
> > >
> > > Yvonne :
> > > Calmez-vous ! Les Français autrefois ont fait pis !
> > > Et même en votre temps, vous fûtes déconfit
> > > Par leur acrimonie et par leur inconstance,
> > > N’ont-Ils pas, bien des fois, frôlé la décadence ?
> > > Je me souviens d’un jour où, par eux excédé,
> > > Vous les aviez traités, je crois, de bovidés ?
> > >
> > >
> > > Le général :
> > > C’est possible, en effet, dans un accès de doute
> > > Où leur grande inertie entravait trop ma route !
> > > Mais, Madame, aujourd’hui, ils ont fait bien plus fort !
> > > Les Français sont des veaux, gouvernés par des porcs !
> > >
> > >
> > > Yvonne :
> > > Mais vous n’y pouvez rien ! Laissez à Dieu le père
> > > Le soin de réprimer tous ces coléoptères !
> > > C’est ainsi et c’est tout ! Le Français, français né,
> > > Sera toujours paillard et indiscipliné,
> > > Toujours libidineux, frondeur si nécessaire,
> > > Arrogant, belliqueux et même téméraire,
> > > Et cela en dépit de centaines de lois,
> > > Car s’il n’est plus gaulliste… il demeure gaulois !
> > >
> > >
> > > Le général : (se levant, plus détendu)
> > > Oui, vous avez raison, j’ai tort, je m’obnubile
> > > Et ne fais rien de mieux que m’échauffer la bile,
> > > Laissons aux successeurs ce monde convulsif...
> > > Et allons chez Malraux, prendre l’apéritif !
> > >
> > > Ils sortent...
> >
> >
> >
> > > ou
> > > La diatribe du grand Charles.
> > >
> > >
> > > La scène se passe au paradis :
> > > Sur un petit nuage, Yvonne tricote, assise sur un pliant.
> > > Elle voit arriver le général, titubant, la mine défaite, prêt à défaillir.
> > > Après quelques pas, il s’effondre à ses côtés dans un fauteuil.
> > >
> > > Yvonne :
> > > Depuis que de Saint Pierre vous eûtes permission
> > > De retourner sur Terre ausculter la Nation,
> > > Sur ce petit pliant j’ attends votre venue...
> > > Mais je lis dans vos yeux une déconvenue !
> > > Parlez-moi sans tarder de celle qui toujours
> > > Fut jadis avec moi l’ objet de vos amours...
> > >
> > >
> > > Le général :
> > > Vous voulez dire France à qui j’ ai voué ma vie,
> > > Ne cachons point son nom ! Je vous sais gré, ma mie
> > > (Malgré les embarras, les peines, les tracas
> > > Qu’ elle a pu vous donner et dont je fais grand cas !)
> > > Pendant aussi longtemps de l’ avoir tolérée.
> > >
> > >
> > > Yvonne :
> > > Eh bien ?
> > >
> > >
> > > Le général :
> > >
> > > Eh bien Madame, elle est défigurée !
> > >
> > >
> > > Yvonne :
> > > Charles, je compatis, c’ est une peine extrême
> > > De voir les traits meurtris d’ une femme qu’ on aime
> > > Elle a vieilli sans doute...
> > >
> > > Le général :
> > > Oh, ce n’est pas cela !
> > > Il m’en faudrait bien plus pour être en cet état.
> > > Je ne m’attendais pas à la revoir pucelle !...
> > > Mais on peut décliner… sans cesser d’être belle !
> > > Si le corps en hiver n’est plus à son printemps
> > > L’âme de l’être aimé sait résister au temps !
> > >
> > >
> > > Yvonne :
> > > C’est donc son âme ?
> > >
> > > Le général :
> > > Hélas ! Si je n’étais au ciel
> > > Près de vous, à l’abri des chocs existentiels
> > > Ce que j’ai vu m’aurait donné le coup de grâce !
> > >
> > > Yvonne :
> > > Mais qu’avez-vous donc vu ? Vos silences me glacent !
> > >
> > >
> > > Le général :
> > > France, mère des Arts, des Armes et des Lois...
> > > Ô Dieu, l’étrange peine ! Et quel affreux émoi !
> > > Quelle désillusion, quelle désespérance,
> > > De revoir sa maîtresse en telle déshérence !
> > >
> > >
> > > Yvonne :
> > > Mais encore, précisez… je reste sur ma faim !
> > > Vous me turlupinez ! Qu’avez-vous vu enfin ?
> > >
> > > Le général :
> > > J’ai vu, j’ai vu, Oh ciel ! J’ai vu... Comment vous dire...
> > > Comment bien s’exprimer quand on a vu le pire ?
> > > J’ai vu le Titanic s’abîmer dans les flots
> > > Et son grand timonier repeindre les hublots !
> > > J’ai vu un président, la cravate en goguette,
> > > L’air niais, le regard flou et la mine défaite,
> > > Un casque sur le chef, juché sur un scooter !
> > > (On avait dû lui dire : il faut sortir couvert !)
> > > Vous voyez le tableau ! Oh, madame, j’ai honte
> > > De certifier pour vrai tout ce que je raconte !
> > > C’est la chienlit, vous dis-je et pas qu’en les faubourgs !
> > > Comme ce fut le cas quand nous jouissions du jour
> > > Mais dans le Saint des Saints, au cœur de l’État même
> > > Où tout devrait baigner dans un accord extrême.
> > > J’ai vu des gouvernants qui ne gouvernent rien…
> > > Et un peuple hébété les traiter de vauriens !
> > > J’ai vu des ministrons se tirer dans les pattes
> > > Plus divisés entre eux que ne sont les Carpates !
> > > J’ai vu, comme jadis, tous ces «politichiens»
> > > Se disputer leur os, hargneux comme des chiens.
> > > J’ai vu dans la maison où j’ai régné dix ans
> > > Un orchestre amateur gratter ses instruments
> > > Dans la cacophonie ! Et dans ce grand bazar
> > > Le moindre palotin se prendre pour César :
> > > L’un fraîchement nommé, jouant les petits saints,
> > > S’exonérer d’impôts et trouver ça très bien !
> > > L’autre, obscur conseiller, quérir à son de trompe
> > > Un larbin stipendié pour lui cirer les pompes !
> > > Geste surréaliste au temps qui fut le mien !
> > > Mais j’allais oublier, et là, tenez-vous bien !
> > > Pour couronner le tout, j’ai vu, (serrez les cuisses !)
> > > Le gardien du budget planquer son fric en Suisse !
> > >
> > >
> > > Yvonne :
> > > N’êtes-vous point sévère avec ces jeunes gens
> > > Tout fiers d’avoir acquis un certain entregent ?
> > > Ces nouveaux Rastignac jadis vous faisaient rire
> > > Et ne vous mettaient pas dans une telle ire !
> > > Nous connûmes souvent et du temps de nos rois
> > > Nombre de grands coquins qui s’exemptaient des lois
> > > Et même pour certains sombraient dans la débauche !
> > >
> > >
> > > Le général :
> > > Mais aucun de ceux-là ne se disait de gauche !
> > > Alors que ces pignoufs, sinistres polissons,
> > > Se pavanent le jour en donnant des leçons !
> > > Je me suis renseigné sur l’histoire récente
> > > Pour comprendre un peu mieux ces façons indécentes,
> > > Et qu’ai-je appris Grand Dieu ?... Mille calamités
> > > Sur un gouvernement qui semble tout rater !
> > > Depuis plus de deux ans, on s’agite, on spécule !
> > > Ce qu’on avance un jour, ensuite on le recule,
> > > Dans un rythme effréné qui donne le tournis…
> > > Ça n’est plus du tango, c’est danse de Saint Guy !
> > > Le peuple abasourdi par ces folles pratiques
> > > Ne voit pour l’avenir que funestes musiques !
> > > Il s’agite à son tour, ployant sous les impôts,
> > > Résiste à tout diktat, discute à tout propos,
> > > Tire à hue et à dia et renverse la table !
> > >
> > > Yvonne :
> > > Un peuple ingouverné devient ingouvernable !
> > >
> > >
> > > Le général :
> > > Je confirme et j’illustre, écoutez bien ceci,
> > > C’est un tableau d’en bas que je vous fais ici :
> > > A-t ’on pris décision dans les formes légales
> > > Que l’on voit illico se former des cabales !
> > > L’un met un bonnet rouge et l’autre un bonnet vert
> > > En prétendant agir au nom de l’Univers !
> > > Quelques illuminés ou quelques fous furieux
> > > Hurlent en vomissant des slogans injurieux,
> > > Pillent les magasins, éructent, gesticulent,
> > > Cassent trois abribus !... Et le pouvoir recule !!!
> > >
> > >
> > > Yvonne :
> > > Mais que fait la Police et que font les Gendarmes ?
> > >
> > >
> > > Le général :
> > > Le moins possible hélas ! Ils ont du vague à l’arme !
> > > Car si par aventure on coffre un malfaisant
> > > C’est la Garde des Sceaux qui porte les croissants !
> > > Les socialos naïfs rêvent dans les nuages,
> > > Se bercent d’illusions dans leurs lits d’enfants sages !
> > > Confrontés au réel, ancrés dans le déni,
> > > Ils sont tout étonnés quand ils tombent du nid !
> > > Les jeunes snobinards, que bobos on appelle,
> > > Vitupèrent la droite en faisant bien pis qu’elle !
> > > Les tribuns de la plèbe agitent leurs grelots :
> > > L’un veut saigner Neuilly pour nourrir le prolo,
> > > L’autre clame à grands cris qu’il faudrait tout secouer
> > > En virant les négros, les bicots, les niaquoués !
> > > Et les deux réunis proposent des programmes
> > > Qui traduisent à plat leur encéphalogramme.
> > >
> > > Yvonne :
> > > Mais où sont les anciens ? Gaullistes et Cocos !
> > > Qui, eux, savaient pousser de grands cocoricos !
> > >
> > > >
> > > Le général :
> > > Leur QG moscovite ayant pété les câbles,
> > > Les Cocos d’autrefois sont quasi introuvables !
> > >
> > > Yvonne :
> > > Bonne nouvelle, au gué ! Tout espoir n’est pas mort !
> > > Souvenez-vous du temps où ils étaient si forts !
> > > Plus de Rouges enfin, en travers de la route !
> > > Mais la race est teigneuse... il en reste, sans doute ?
> > >
> > >
> > > Le général :
> > > Oui, vous avez raison, ce sont de grands pervers...
> > > Les derniers survivants se font repeindre en vert !
> > > Quant à nos vieux amis gaullistes de baptême,
> > > On fleurit leur logis, avec des chrysanthèmes...
> > > C’est leurs petits-neveux qui piaillent à présent,
> > > Et se bouffent le nez pour occuper leur temps !
> > > L’un d’eux, le plus remuant, habile en artifices
> > > Se débat aujourd’hui dans les Cours de Justice.
> > > Je crains pour mon malheur, avoir œuvré en vain,
> > > Mon costume est trop grand pour habiller ces nains !
> > >
> > >
> > > Yvonne :
> > > Oubliez tout ceci, laissons la politique
> > > Qui vous fait enrager et tourner en bourrique.
> > > Parlons d’autres sujets plus gais et plus légers,
> > > Des lieux que j’ai connus... Paris a-t’il changé ?
> > >
> > > Le général : (redevenant plus calme)
> > > Heureusement, pas trop. On reconnaît la ville,
> > > J’ai pu me promener jusqu’à St Louis en l’île.
> > > Pompidou, un peu snob, pour marquer son séjour,
> > > Fit une usine à gaz au quartier de Beaubourg.
> > > Giscard n’a rien cassé… c’est déjà quelque chose !
> > > Mitterrand l’a suivi tenant au poing sa rose !
> > > Mais lui, plus mégalo, se croyant pharaon
> > > S’est plu à imiter le roi Toutankhamon.
> > > Il sema pyramide aux parterres du Louvre,
> > > C’est l’Égypte à présent qu’en ces lieux on découvre !
> > > Chirac, plus primitif, a voulu, quai Branly,
> > > Honorer les Dogons, les Peuls, les Chamboulis
> > > À leur art, dit premier, il a su rendre hommage,
> > > Le monument s’efface au milieu des feuillages...
> > > Je n’ai pas retrouvé les halles de Baltard
> > > À leur place un chantier avait pris du retard.
> > > Et quant à l’Élysée où vous fûtes naguère,
> > > Ce n’est plus un palais… c’est une garçonnière !
> > > J’ai même cru comprendre, en lisant leurs canards,
> > > Que peu s’en est fallu qu’il fût un lupanar !
> > >
> > >
> > > Yvonne :
> > > Un lupanar ! Grands Dieux, comment est-ce possible ?
> > > Vous me faites plonger dans un monde indicible,
> > > Je ne puis y songer sans trembler de dégoût,
> > > Notre chambre à coucher annexe au «one twotwo !»
> > >
> > > Le général : (qui s’échauffera progressivement)
> > > Oui, les mœurs d’aujourd’hui connaissent quelque audace,
> > > La contrainte est bannie et la honte fugace !
> > > Ce qu’on cachait jadis, on l’étale à présent,
> > > L’inverti manifeste, et la lesbienne autant !
> > > On divorce partout : mariage... anachronique !
> > > Sauf pour certains homos qui, eux, le revendiquent !
> > > La déviance est très mode et ne fait plus horreur,
> > > On l’exhibe à tout vent, mieux que Légion d’Honneur :
> > > Le travelo s’affiche, et le camé ne cesse
> > > De réclamer sa dose au frais de la princesse !
> > > Le moindre hurluberlu fait son intéressant,
> > > Quitte à montrer son cul au regard des passants !...
> > > À quand le zoophile, à quand le coprophage ?
> > >
> > >
> > > Yvonne :
> > > Du calme, mon ami, modérez cet orage !
> > >
> > >
> > > Le général :
> > > Mais, mon cœur, laissez-moi m’expliquer plus avant,
> > > Et vous aurez la clé de cet emportement.
> > > Si vous aviez pu voir, même de votre rive,
> > > Ce qu’il m’est advenu juste avant que j’arrive,
> > > Vous auriez, c’est bien sûr, eut le souffle coupé !
> > > Je reprends mon discours, où je l’avais laissé :
> > > Ayant à satiété subi les psychodrames
> > > Des gauchos, des fachos et de tous ceux qui brament,
> > > Avant de repartir, j’ai voulu, bon époux,
> > > Me rendre chez Chaumet vous choisir un bijou
> > > Sur la place Vendôme. Au pied de la colonne,
> > > Que vis-je alors, Madame ? En cent, je vous le donne !
> > > Le sommet, m’a-t-on dit, de l’art contemporain :
> > > Un enculoir géant en guise de sapin !
> > > Il m’a fallu trouver le salut dans la fuite
> > > Pour ne pas m’exposer au viol d’un sodomite !
> > > Afin qu’il me remonte aussitôt chez les miens,
> > > J’ai convoqué presto mon bon ange gardien !
> > > Et c’est ainsi tremblant, et d’horreur et de rage,
> > > Que vous me revoyez en ces nobles parages.
> > >
> > > Yvonne :
> > > Calmez-vous ! Les Français autrefois ont fait pis !
> > > Et même en votre temps, vous fûtes déconfit
> > > Par leur acrimonie et par leur inconstance,
> > > N’ont-Ils pas, bien des fois, frôlé la décadence ?
> > > Je me souviens d’un jour où, par eux excédé,
> > > Vous les aviez traités, je crois, de bovidés ?
> > >
> > >
> > > Le général :
> > > C’est possible, en effet, dans un accès de doute
> > > Où leur grande inertie entravait trop ma route !
> > > Mais, Madame, aujourd’hui, ils ont fait bien plus fort !
> > > Les Français sont des veaux, gouvernés par des porcs !
> > >
> > >
> > > Yvonne :
> > > Mais vous n’y pouvez rien ! Laissez à Dieu le père
> > > Le soin de réprimer tous ces coléoptères !
> > > C’est ainsi et c’est tout ! Le Français, français né,
> > > Sera toujours paillard et indiscipliné,
> > > Toujours libidineux, frondeur si nécessaire,
> > > Arrogant, belliqueux et même téméraire,
> > > Et cela en dépit de centaines de lois,
> > > Car s’il n’est plus gaulliste… il demeure gaulois !
> > >
> > >
> > > Le général : (se levant, plus détendu)
> > > Oui, vous avez raison, j’ai tort, je m’obnubile
> > > Et ne fais rien de mieux que m’échauffer la bile,
> > > Laissons aux successeurs ce monde convulsif...
> > > Et allons chez Malraux, prendre l’apéritif !
> > >
> > > Ils sortent...
> >
> >
> >
- Froan Vamed
- Date d'inscription : 08/03/2013
Passion : Littérature, cinéma, jeux vidéo, musique, bandes dessinées et sculptures.
Re: Le Général de Gaulle avec Yvonne
Dim 5 Juin 2016 - 18:35
Pas mal, mais ce texte a déjà circulé précédemment sur le forum je crois
- QUIBERON
- Localisation : Souverainiste
Date d'inscription : 19/05/2014
Passion : Natation Marche Mer politique et surtout Notre Présidente Marine
Humeur : joviale, sympathique
Re: Le Général de Gaulle avec Yvonne
Dim 5 Juin 2016 - 19:03
Je suis dans le doute de l'avoir déjà posté mais bon, il est de qualité !
- curieux
- Date d'inscription : 13/10/2014
Passion : La France d' avant
Re: Le Général de Gaulle avec Yvonne
Mer 8 Juin 2016 - 8:38
SVP ..Le nom de l' auteur si possible ?
- QUIBERON
- Localisation : Souverainiste
Date d'inscription : 19/05/2014
Passion : Natation Marche Mer politique et surtout Notre Présidente Marine
Humeur : joviale, sympathique
Re: Le Général de Gaulle avec Yvonne
Mer 8 Juin 2016 - 11:16
Curieux c'est un inconnu, une personne qui s'est amusé dans ses temps poétiques !
- Le Général de Gaulle avec Yvonne
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