Victoire des nationalistes corses : quid du "front républicain" ?

Alors que le Front national concentrait l'attention de nos chers journalistes lors des élections régionales, ceux-là ont mis en revanche quelques temps avant de commencer à commenter la victoire d'une liste revendiquée nationaliste en Corse.
Etrangement, ni les Républicains, ni le PS (qui par la bouche de Valls agitait le spectre d'une possible "guerre civile"), si prompts d'ordinaire à traiter leurs adversaires d'"antirépublicains", n'ont pas appelé au fameux "front républicain" -surnommé "front ripoux-blicain" ou "front des copains" par les mauvaises langues- pour barrer la route à la liste nationaliste.
Alors que, pour le coup, ce sont bien des principes de la République une et indivisible qui sont remis en cause par ces gens, notamment par la revendication d'un statut officiel pour la langue corse -alors que la République ne reconnaît qu'une langue officielle, le Français.
Et pour ceux au FN qui auraient envisagé un rapprochement avec eux ou autres groupes "identitaires" du même acabit, le glaviot dont nous a gentiment gratifié leur chef dans Le Parisien peu de temps après sa victoire (nous traitant au passage plus ou moins de xénophobes, chose cocasse compte tenu des slogans "Français dehors", "Arabes dehors" qui ont fleuri un peu partout en Corse ces-derniers temps) devraient les ramener sur Terre.
D'ailleurs, pour ceux qui seraient intéressés au sujet de la montée des groupes régionalistes en Europe, je leur recommande la conférence Euro-régions de François Asselineau. Inquiétant.

Bref, je souhaitais savoir ce que vous pensiez de cela.

Froan Vamed a écrit:Alors que le Front national concentrait l'attention de nos chers journalistes lors des élections régionales, ceux-là ont mis en revanche quelques temps avant de commencer à commenter la victoire d'une liste revendiquée nationaliste en Corse.
Etrangement, ni les Républicains, ni le PS (qui par la bouche de Valls agitait le spectre d'une possible "guerre civile"), si prompts d'ordinaire à traiter leurs adversaires d'"antirépublicains", n'ont pas appelé au fameux "front républicain" -surnommé "front ripoux-blicain" ou "front des copains" par les mauvaises langues- pour barrer la route à la liste nationaliste.
Alors que, pour le coup, ce sont bien des principes de la République une et indivisible qui sont remis en cause par ces gens, notamment par la revendication d'un statut officiel pour la langue corse -alors que la République ne reconnaît qu'une langue officielle, le Français.

Le vieil adage " l'ennemi de mon ennemi est mon ami ", tout simplement.

Les régions à fort sentiment régionaliste comme la Bretagne ou la Corse sont effectivement les plus anti-FN car ce dernier représente un parti trop national et jacobin.

Je me permets de mettre un de mes articles écrit en juillet 2011 à ce sujet, et plus que jamais d'actualité :

L'anti-frontisme et le républicanisme selon les bien-pensants.

Laurent Joffrin, enragé, balançait à Marine Le Pen il y a quelques jours dans la nouvelle émission de Pujadas sur France 2 : "vous n'êtes pas républicaine" d'un air arrogant et agacé de l'anti-démocrate qui affirme une chose tout en balayant d'un revers de main en avance, la réponse de l'accusé.

Laurent Joffrin comme beaucoup de bien pensants refusent d'entendre la réponse de l'autre car ils ont décrété ce qu'est être républicain, et que seuls eux sont aptes à accorder ou non le diplôme de républicanisme à toute personne qui intervient sur la scène politique. Selon eux, le Front National ne serait pas républicain car il ne respecte pas la devise de la République française : Liberté, Egalité, Fraternité. Il paraît même que le programme du FN est l'anti-thèse de cette devise, et qu'on y lirait que le FN voudrait abolir la liberté, qu'il est contre l'égalité (en gros qu'ils veulent rétablir un système d'appartheid) et la fraternité. Ca veut dire quoi être contre la fraternité en clair ? Pour les bien pensants c'est être "xénophobe", et "rejeter l'autre".

Les idéologues de la nouvelle conception du républicanisme ont réussi depuis des années à diluer les grands principes de la fondation de la république française en les concentrant sur une seule partie des principes de la république, la partie qui les arrange le plus. Une fois le dogme établi, ils divisent les gens entre républicains et anti-républicains. Toute personne qui n'adhère pas à leur conception de la république comme ils l'ont décrété, sont anti-républicains, fascistes, etc. Les Réactionnaires de l'époque n'auraient pas pû rêver de meilleurs alliés indirects que les bien pensants d'aujourd'hui pour décridibiliser la république et ses principes.

J'apprends donc grâce à ces bien pensants que je serais anti-républicain, bien que je me considère comme républicain puisque je ne remet pas en cause ce régime. Pourquoi suis-je anti-républicain ? On me répondrait alors que je ne suis pas républicain car je suis anti-communautariste par exemple. Le rapport ? Tout simplement parce que dans l'esprit malade qui a décrété cela, dénoncer le communautarisme c'est stigmatiser les autres, donc être xénophobe, homophobe, islamophobe, judéophobe-antisémite et tout le bordel habituel. Une fois le constat établit de mon esprit réactionnaire selon eux, ils établissent alors leur propre vérité qui doit être admise comme la Verité pour être un bon républicain : le multiculturalisme c'est bien, c'est républicain car dans la devise de la république il y a "liberté, égalité, fraternité".

Explication : Refuser que des cultures étrangères et des modes de vie étrangers remplacent la culture et le mode de vie français, c'est ne pas être ouvert, ne pas être fraternel (on retrouve la notion de Fraternité), ne pas considérer ces cultures et mode de vie comme égaux à ceux de la France (la notion d'Egalité) et prôner l'assimilation et la francité c'est être contre la liberté des individus à garder leur culture et leur mode de vie d'origine (on retrouve la notion de Liberté). En résumé, tout ce qui n'est pas à genou devant le dogme du "vivre ensemble" qui veut dire tout et n'importe quoi, n'est pas un républicain.

J'aimerais faire remarquer aux esprits dogmatiques de cette bien pensance qu'ils occultent volontairement plusieurs faits concernant la fondation de la république française. Selon les principes républicains la France est une et indivisible, et la citoyenneté française doit primer sur n'importe quel autre aspect de l'individu en France. De ce fait la république a toujours eu pour principes de ne reconnaître aucune communauté, et peut s'apparenter aujourd'hui à l'anti-communautarisme. Prôner donc l'immigration massive qui implique forcément le multiculturalisme, le communautarisme et la fin de l'assimilation à la francité, c'est clairement anti-républicain. C'est xénophobe et anti-républicain pour les bien pensants, mais ça ne tient pas debout quand on prend en compte ces principes de bases de la république que ces derniers se gardent bien de mettre en avant lorsqu'il se permettent de faire une énième leçon de morale sur ce qu'est être républicain.

Etrangement le seul parti politique en France qui défend l'assimilation, l'anti-communautarisme, la primauté de l'appartenance nationale sur tout autre aspect de l'individu (peu importe sa race ou sa religion, ce qui est là aussi un respect d'une facette de l'universalisme républicain), c'est bel et bien le parti qui est traité à longueur de temps d'anti-républicain.

On nous parle ensuite de la laïcité. Ce n'est sûrement pas Martine Aubry et son parti socialiste qui vont donner des leçons au FN sur le principe républicain de la laïcité quand on voit ce qu'elle fait avec l'Islam dans sa ville, l'excluant totalement de son champ privé pour en faire une affaire, voir des affaires, publiques. Le parti socialiste a toujours tout fait pour combattre l'assimilation, le sentiment d'appartenance nationale et a fait en sorte que le communautarisme s'aggrave en le légitimisant. Ce parti, ainsi que l'UMP qui n'a jamais remis cela profondément en question, sont les véritables partis anti-républicains si l'on devait vraiment jouer à ce jeu avec les bien-pensants qui passent leur temps à distribuer des bons ou des mauvais points. Ca serait zéro pointé pour l'UMP et le PS.

Le FN n'ayant jamais remis en cause ses principes de base qui fondèrent la république, et ayant toujours été un parti légaliste, et donc démocrate, il est bel et bien un parti républicain, et encore plus que les autres puisqu'il défend les principes républicains de base oubliés et que je tenais à rappeler. Sans compter que c'est un des seuls grands partis qui proposent le rétablissement de la proportionnelle pour les éléctions, et que ce sont les anti-démocrates qui s'y opposent car ça ne les arrangerait pas, et l'usage du référundum populaire fréquent. Dimension républicaine du gouvernement par le peuple et pour le peuple, que les bien-pensants officiels et grands chantres des principes républicains se sont empréssés d'utiliser pour se torcher avec lors du dernier référendum comme nous avons pu le voir avec Sarkozy.

Qu'il ait pu y avoir des groupes au sein du FN, sur toute son Histoire, anti-républicains, personne ne le nie. Il y a des franges radicales dans n'importe quelle formation politique, il y avait bien des staliniens au PC, et des anciens d'Ordre Nouveau au RPR-UMP. Mais la preuve que le FN est resté et est toujours républicain, c'est qu'il n'a jamais laissé cette mouvance prendre de l'importance dans la direction du parti et ses lignes directrices.

Les Joffrin, les bien-pensants et les responsables de l'UMPS, s'ils pouvaient cesser de taxer faussement de républicain tout ce qui commence aujourd'hui à exaspérer les Français, ça serait intelligent, autrement nous commencerions à voir et à entendre une nouvelle forme de Réaction anti-républicaine que leurs dogmes mensongers auraient contribué à faire naître et même rendre légitime. La République n'est pas le système politique en place et encore moins son élite accrochée au pouvoir depuis des décennies et qui module les principes du régime républicain à leur guise et à la guise de leurs clients surtout.