- Zabou18Modérateurs
- Date d'inscription : 12/04/2012
Passion : Ma famille, mon pays, l'histoire
Face au FN, la difficile équation de Jean-François Copé
Jeu 7 Juin 2012 - 15:16
Au dernier rang de la réunion publique de Bagnols-sur-Cèze (Gard), mercredi 6 juin, où le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé est venu apporter son soutien à Jean-Marc Roubaud, député sortant (UMP) et candidat dans la 3e circonscription de ce département, deux cousins, sont venus en spectateurs. Mais l'un comme l'autre sont engagés.
Rien ne les distingue quant à leurs propos : l'insécurité, le "ras-le-bol" de ceux qui "occupent" les logements sociaux, des "mômes qui se croient tout permis"... Tant de sujets communs d'"exaspération". Pourtant, l'un votera aux législatives pour le candidat de l'UMP, comme il a voté Nicolas Sarkozy à la présidentielle ; l'autre pour le représentant du Front national (FN), comme il avait voté pour Marine Le Pen.
Ici, comme dans chacune des onze circonscriptions du Gard et du Vaucluse, la candidate du FN a recueilli plus de 22 % des voix au premier tour de l'élection présidentielle, le 22 avril, obtenant même des scores supérieurs à 30 % dans certaines villes. Un suffrage sur quatre, grosso modo, s'est porté sur Marine Le Pen.
La question, à présent, pour la droite, et en premier lieu pour l'UMP, est de savoir comment maintenir une position de "fermeté" vis-à-vis du FN sans que ces électeurs ne lui tournent le dos.
POUR BEAUCOUP, LE FN N'EST PAS L'ENNEMI PRINCIPAL
Dans les permanences de campagne des candidats aux législatives où M. Copé s'est arrêté dans l'après-midi, nombreux sont les militants pour qui le FN n'est pas l'ennemi principal. "C'est une connerie de ne pas discuter avec eux", lâche tout de go Pierre Rochette, le président du comité de soutien à Bénédicte Martin, candidate de l'UMP dans la 4e circonscription du Vaucluse, où elle doit faire face, simultanément, à la candidature de Jacques Bompard, le maire d'Orange, anciennement FN et qui a fondé la "Ligue du Sud", et à une candidate du FN, Annie-France Soulet.
Pour M.Copé, cependant, il n'est pas question d'aborder la question de l'attitude vis-à-vis du FN avant le premier tour. C'est le même message qu'il délivre invariablement, tout en s'évertuant à ne pas repousser cet électorat. "Je n'ai qu'un objectif : m'adresser aux Françaises et aux Français, au peuple français, assure-t-il. Il y en a, évidemment, qui ont voté pour le FN. Dites à ceux ou celles de nos concitoyens, de nos amis parce que, souvent, nous les connaissons bien, qui ont voté pour le FN que le résultat a été de faire [élire] la gauche et que, s'ils le refont, ça refera passer la gauche."
"NI FRONT NATIONAL, NI FRONT RÉPUBLICAIN"
Il va pourtant falloir, pour l'UMP, se déterminer entre les deux tours. Un bureau politique extraordinaire est prévu le 11 juin, au lendemain du premier tour, pour en tirer le bilan et arrêter la position de l'UMP en vue du second tour, en cas de duel gauche-FN notamment.
Position qui devrait être proche du "ni FN ni front républicain" adoptée lors des cantonales de 2011, mais qui avait donné lieu à quelques embardées et à une sévère réplique de M. Copé lorsque François Fillon avait alors tenté de s'en démarquer.
L'UMP parlera-t-elle, cette fois, d'une seule et même voix ? Le secrétaire général de l'UMP veut croire que oui. "On en a parlé avec Fillon, indique-t-il. Maintenant, on en avait déjà parlé la fois d'avant et on a vu le résultat."
Par ailleurs, des voix se font entendre pour moduler la position de l'UMP en fonction des situations locales. Candidat dans la 16e circonscription des Bouches-du-Rhône, Roland Chassain (UMP) estime, dans l'hebdomadaire Minute, que "l'UMP et le FN sont appelés à se côtoyer pour reprendre le pouvoir".
"Je suis plus proche de Marine Le Pen que du PS", affirme-t-il, en assurant que si, dans sa circonscription, la candidate du FN est en mesure de gagner, "il n'y aura pas de front républicain". "Pour moi, c'est tout sauf Vauzelle", le député sortant du PS et président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, conclut le candidat de l'UMP.
VARIATIONS, ENTORSES ET COUPS DE CANIF
Sachant que, quelle que soit la position de l'UMP, elle donnera lieu à d'inévitables variations, éventuellement des entorses ou des coups de canif ici ou là, M. Copé a choisi de durcir préventivement le ton. "Nous n'avons de leçon de morale à recevoir de personne, a-t-il répété tout au long de la journée, et nous n'avons pas l'intention de nous laisser marcher sur les pieds." Pour ce faire, le "patron" de l'UMP entend établir "un parallèle systématique" entre le FN et le Front de gauche. "Sinon, on ne s'en sort pas", concède-t-il.
Mise en pratique le jour même, en mettant en demeure François Hollande de cesser toute alliance avec le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon, dépeint sous les traits d'un émule de la Terreur, un ennemi de la démocratie. "M. Mélenchon est aujourd'hui le premier allié électoral de François Hollande, a redit à plusieurs reprises M. Copé. Est-ce que ça ne pose pas de problème à M. Hollande d'être allié avec le leader de l'extrême gauche ? C'est l'honneur de notre famille politique de n'avoir pas fait alliance avec le FN. Nous n'avons aucun compte à rendre à cette partie de l'échiquier politique qui n'a pas été capable d'appliquer à son propre camp les leçons de morale qu'elle donne aux autres."
Par anticipation, devant un public qui, dans sa large majorité, cousine spontanément avec le FN et partage parfois une certaine vision des choses, M. Copé a ainsi voulu préparer le terrain à des adaptations "au cas par cas".
http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/06/07/face-au-fn-la-difficile-equation-de-jean-francois-cope_1714405_823448.html
Rien ne les distingue quant à leurs propos : l'insécurité, le "ras-le-bol" de ceux qui "occupent" les logements sociaux, des "mômes qui se croient tout permis"... Tant de sujets communs d'"exaspération". Pourtant, l'un votera aux législatives pour le candidat de l'UMP, comme il a voté Nicolas Sarkozy à la présidentielle ; l'autre pour le représentant du Front national (FN), comme il avait voté pour Marine Le Pen.
Ici, comme dans chacune des onze circonscriptions du Gard et du Vaucluse, la candidate du FN a recueilli plus de 22 % des voix au premier tour de l'élection présidentielle, le 22 avril, obtenant même des scores supérieurs à 30 % dans certaines villes. Un suffrage sur quatre, grosso modo, s'est porté sur Marine Le Pen.
La question, à présent, pour la droite, et en premier lieu pour l'UMP, est de savoir comment maintenir une position de "fermeté" vis-à-vis du FN sans que ces électeurs ne lui tournent le dos.
POUR BEAUCOUP, LE FN N'EST PAS L'ENNEMI PRINCIPAL
Dans les permanences de campagne des candidats aux législatives où M. Copé s'est arrêté dans l'après-midi, nombreux sont les militants pour qui le FN n'est pas l'ennemi principal. "C'est une connerie de ne pas discuter avec eux", lâche tout de go Pierre Rochette, le président du comité de soutien à Bénédicte Martin, candidate de l'UMP dans la 4e circonscription du Vaucluse, où elle doit faire face, simultanément, à la candidature de Jacques Bompard, le maire d'Orange, anciennement FN et qui a fondé la "Ligue du Sud", et à une candidate du FN, Annie-France Soulet.
Pour M.Copé, cependant, il n'est pas question d'aborder la question de l'attitude vis-à-vis du FN avant le premier tour. C'est le même message qu'il délivre invariablement, tout en s'évertuant à ne pas repousser cet électorat. "Je n'ai qu'un objectif : m'adresser aux Françaises et aux Français, au peuple français, assure-t-il. Il y en a, évidemment, qui ont voté pour le FN. Dites à ceux ou celles de nos concitoyens, de nos amis parce que, souvent, nous les connaissons bien, qui ont voté pour le FN que le résultat a été de faire [élire] la gauche et que, s'ils le refont, ça refera passer la gauche."
"NI FRONT NATIONAL, NI FRONT RÉPUBLICAIN"
Il va pourtant falloir, pour l'UMP, se déterminer entre les deux tours. Un bureau politique extraordinaire est prévu le 11 juin, au lendemain du premier tour, pour en tirer le bilan et arrêter la position de l'UMP en vue du second tour, en cas de duel gauche-FN notamment.
Position qui devrait être proche du "ni FN ni front républicain" adoptée lors des cantonales de 2011, mais qui avait donné lieu à quelques embardées et à une sévère réplique de M. Copé lorsque François Fillon avait alors tenté de s'en démarquer.
L'UMP parlera-t-elle, cette fois, d'une seule et même voix ? Le secrétaire général de l'UMP veut croire que oui. "On en a parlé avec Fillon, indique-t-il. Maintenant, on en avait déjà parlé la fois d'avant et on a vu le résultat."
Par ailleurs, des voix se font entendre pour moduler la position de l'UMP en fonction des situations locales. Candidat dans la 16e circonscription des Bouches-du-Rhône, Roland Chassain (UMP) estime, dans l'hebdomadaire Minute, que "l'UMP et le FN sont appelés à se côtoyer pour reprendre le pouvoir".
"Je suis plus proche de Marine Le Pen que du PS", affirme-t-il, en assurant que si, dans sa circonscription, la candidate du FN est en mesure de gagner, "il n'y aura pas de front républicain". "Pour moi, c'est tout sauf Vauzelle", le député sortant du PS et président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, conclut le candidat de l'UMP.
VARIATIONS, ENTORSES ET COUPS DE CANIF
Sachant que, quelle que soit la position de l'UMP, elle donnera lieu à d'inévitables variations, éventuellement des entorses ou des coups de canif ici ou là, M. Copé a choisi de durcir préventivement le ton. "Nous n'avons de leçon de morale à recevoir de personne, a-t-il répété tout au long de la journée, et nous n'avons pas l'intention de nous laisser marcher sur les pieds." Pour ce faire, le "patron" de l'UMP entend établir "un parallèle systématique" entre le FN et le Front de gauche. "Sinon, on ne s'en sort pas", concède-t-il.
Mise en pratique le jour même, en mettant en demeure François Hollande de cesser toute alliance avec le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon, dépeint sous les traits d'un émule de la Terreur, un ennemi de la démocratie. "M. Mélenchon est aujourd'hui le premier allié électoral de François Hollande, a redit à plusieurs reprises M. Copé. Est-ce que ça ne pose pas de problème à M. Hollande d'être allié avec le leader de l'extrême gauche ? C'est l'honneur de notre famille politique de n'avoir pas fait alliance avec le FN. Nous n'avons aucun compte à rendre à cette partie de l'échiquier politique qui n'a pas été capable d'appliquer à son propre camp les leçons de morale qu'elle donne aux autres."
Par anticipation, devant un public qui, dans sa large majorité, cousine spontanément avec le FN et partage parfois une certaine vision des choses, M. Copé a ainsi voulu préparer le terrain à des adaptations "au cas par cas".
http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/06/07/face-au-fn-la-difficile-equation-de-jean-francois-cope_1714405_823448.html
- Papounet
- Localisation : 84
Date d'inscription : 01/05/2012
Passion : Automobile, aviation, musique, histoire, informatique
Humeur : Du genre nounours, mais pas toujours commode ! :-)
Re: Face au FN, la difficile équation de Jean-François Copé
Jeu 7 Juin 2012 - 15:22
Un jour, pas si lointain, Copé finira dans les poubelles de l'histoire.
Et c'est tout ce qu'il mérite !
Et c'est tout ce qu'il mérite !
- philichiban
- Localisation : il parait que je vis chez les fous mais je serais fou d'aller vivre ailleurs....
Date d'inscription : 21/03/2012
Passion : moto - armes
Humeur : agacé
équation de côpé
Jeu 7 Juin 2012 - 19:30
"Dites à ceux ou celles de nos concitoyens, de nos amis parce que, souvent, nous les connaissons bien, qui ont voté pour le FN que le résultat a été de faire [élire] la gauche et que, s'ils le refont, ça refera passer la gauche."
Une personne qui me colle sur le dos la responsabilité de ses propres conneries, n'est, n'a pas été (*) , et ne sera jamais mon ami.
(*) si tenté que certains l'aient été, dans ce cas il s'agit de la pire espèce.... les traîtres.
Une personne qui me colle sur le dos la responsabilité de ses propres conneries, n'est, n'a pas été (*) , et ne sera jamais mon ami.
(*) si tenté que certains l'aient été, dans ce cas il s'agit de la pire espèce.... les traîtres.
- geminiModérateurs
- Localisation : Gers
Date d'inscription : 07/12/2011
Passion : La France, Le drapeau, Dieu et ensuite : bricolage, jeux video,informatique, politique, jardin. aviation, tir.
Humeur : En général assez bonne. Elle suit le cours de la vie.
Re: Face au FN, la difficile équation de Jean-François Copé
Ven 8 Juin 2012 - 8:36
Papounet a écrit:Un jour, pas si lointain, Copé finira dans les poubelles de l'histoire.
Et c'est tout ce qu'il mérite !
Il ne peut faire partie de l'Histoire. Rien de ce qu'il a fait mérite d'être conservé.
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