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Chevalier du Temple
Date d'inscription : 20/08/2013

Vladimir Poutine président de la Fédération de Russie et l'amitié franco-russe.  - Page 30 Empty Re: Vladimir Poutine président de la Fédération de Russie et l'amitié franco-russe.

Jeu 21 Jan 2021 - 3:51
L'attitude belliqueuse américaine envers la Fédération de Russie, est un danger certain qui pourrait déboucher sur une confrontation nucléaire sur notre continent. Nous avons donc de très bonnes raisons de nous inquiéter.

Le président Poutine estime que la ligne de politique étrangère des États-Unis est restée inchangée après la fin de la guerre froide, et que son pays fait l'objet d'une nouvelle stratégie d'endiguement à travers l'élargissement progressive de l'OTAN à proximité de ses frontières. De plus, il affirme que le but du projet américain du bouclier anti-missile dirigé contre la Russie, est de nuire à ses capacités de dissuasion nucléaire. Vladimir Poutine a tout à fait raison.

L'endiguement de la Russie par les États-Unis reste la pièce maîtresse de la politique américaine envers la Russie. Elle consiste à éliminer la revendication de la Russie au statut de superpuissance. Les américains poursuivent aujourd'hui, le même endiguement stratégique de la Russie qu'ils utilisaient au temps de l'URSS. Leurs efforts consistent à isoler la Russie de ses voisins, de l'Europe et de la communauté internationale. Et en poursuivant l'expansion de l'OTAN, les américains n'ont fait qu'approfondir le fossé qui sépare la Russie de l'Europe.

En mettant en place en Europe, un système antimissile, les américains ont mis en péril des traités de contrôle des armements. Pour nous autres Français et Européens, la continuation de cette stratégie nous place dans une situation extrêmement dangereuse, du fait que l'OTAN sous commandement américain à adopté une attitude agressive é l'égard de la Russie. Une grande nation voisine dont nous avons tout intérêt à nous entendre avec, plutôt que de nous la mettre à dos.

Le président russe a dénoncé à maintes reprises, les provocations et les tentatives d'endiguement de l'OTAN dans le but d'isoler son pays. Il a réagi en traçant des alliances et des partenariats en Asie et en Afrique, destinés à enfermer ceux qui encerclent son pays dangereusement.

Ne nous faisons aucune illusion, les américains ne laisseront pas une bonne entente se développer entre l'Europe et la Russie. Il est clair qu'ils ne veulent pas d'accords commerciaux entre nos pays car ils veulent protéger leurs intérêts économiques au détriment des nôtres. La politique russophobe pour le bénéfice des seuls américains, nous mène au désastre. Le but de la stratégie américaine en Europe, est de diviser l'Europe, donc de harceler la Russie afin de garder la prééminence. Ils veulent nous garder sous leur contrôle.

L'Europe ne peut pas continuer à s'aligner sur la position belliqueuse américaine à l'égard de la Russie. Une position qui est totalement contraire à nos intérêts. L'intelligence et le réalisme conduisent à maintenir et intensifier nos liens avec la grande nation russe, pour la bonne raison que la survie de l'Europe passe par une vraie alliance avec la Russie.

La dissolution des forces du Pacte de Varsovie après la chute de l'URSS, n'a pas été suivie par une dissolution de l'OTAN. Ce fut une erreur capitale. Résultat : le déséquilibre géopolitique perdure. Les États-Unis en sont toujours à l'application de la doctrine Brzczinski, comme si l'URSS existait toujours. Espérons que le nouveau président Joe Biden fera tout pour apaiser la tension et saura rétablir des relations normales avec la Russie.
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Vladimir Poutine président de la Fédération de Russie et l'amitié franco-russe.  - Page 30 Empty Re: Vladimir Poutine président de la Fédération de Russie et l'amitié franco-russe.

Jeu 21 Jan 2021 - 18:16
La traduction de cette longue et importante entrevue entre le président Vl;adimir Poutine et la journaliste de la chaine américaine NBC Megan Kelly, est basée sur le texte fourni par le site "Russia Insider". Il s'agit d'une entrevue d'environ 1heure trente en deux parties (1) Au Kremlin, à Moscou le 1 mars 2018 (2) A Kaliningrad, le 2 mars 2018.

Megan Kelly : Merci beaucoup, Monsieur le Président. J'ai pensé que nous pourrions commencer par certaines des nouvelles que vous avez annoncées aujourd'hui lors de votre discours sur l'état de la nation, puis nous aborderons certains faits à votre sujet en vue de préparer notre grand projet que nous sommes en train d'élaborer, et demain, lorsque nous aurons plus de temps ensemble, nous discuterons de questions plus importantes, si cela vous convient.

Vladimir Poutine : Très bien.

Vous avez annoncé aujourd'hui que la Russie a mis au point de nouveaux systèmes d'armes nucléaires, y compris un missile balistique intercontinental qui, selon vous, rend les systèmes de défense inutiles. Plusieurs analystes occidentaux ont dit qu'il s'agissait d'une déclaration de nouvelle guerre froide. Sommes-nous dans une nouvelle course aux armements en ce moment ?

À mon avis, les personnes que vous avez mentionnées ne sont pas des analystes. Ils font de la propagande. Pourquoi ? Parce que tout ce dont j'ai parlé aujourd'hui n'a pas été fait à notre initiative, il s'agit d'une réponse au programme américain de défense antimissile balistique et au retrait unilatéral de Washington du Traité sur les missiles anti-balistiques en 2002.

Si nous parlons de la course aux armements, elle a commencé à ce moment-là même, lorsque les États-Unis se sont retirés du Traité ABM. Nous voulions empêcher cela. Nous avons appelé nos partenaires américains à travailler ensemble sur ces programmes.

Premièrement, nous leur avons demandé de ne pas se retirer du traité, de ne pas le détruire. Mais les États-Unis se sont retirés. Ce n'est pas nous qui avons fait cela, mais les États-Unis.

Pourtant, nous avons encore une fois suggéré de travailler ensemble même après cela. J'ai alors dit à mon collègue : « Imaginez ce qui se passerait si la Russie et les États-Unis unissaient leurs forces dans le domaine crucial de la sécurité stratégique. Le monde changerait pendant longtemps et le niveau de sécurité mondiale atteindrait un sommet sans précédent.  » La réponse était : « C'est très intéressant.  » Mais ils ont finalement rejeté toutes nos propositions.

Puis j'ai dit : « Vous comprenez que nous devrons améliorer nos systèmes d'armement offensifs pour maintenir l'équilibre et avoir la capacité de surmonter vos systèmes de défense antimissile.  » Ils ont répondu qu'ils ne développaient pas les systèmes BMD pour nous contrer, que nous étions libres de faire ce que nous voulions, et qu'ils ne considéreraient pas nos actions comme dirigées contre les États-Unis.

C'est arrivé juste après le 11 septembre, trois mois après le 11 septembre.

Non, c'était après le retrait des États-Unis du Traité ABM en 2002, et les conversations que j'ai mentionnées ont eu lieu en 2003-2004.

À l'époque où cela s'est produit, je crois que vous avez dit que vous pensiez qu'il s'agissait d'une erreur de la part des États-Unis, mais pas d'une menace. Percevez-vous les États-Unis comme une menace aujourd'hui ?

Nous avons toujours dit que le développement du système de défense antimissile constitue une menace pour nous. Nous l'avons toujours dit. Nos partenaires américains ne voulaient pas l'admettre publiquement, affirmant que le système était dirigé principalement contre l'Iran. Mais finalement, au cours des conversations et des pourparlers, ils ont admis que, bien sûr, le système détruirait notre potentiel de dissuasion nucléaire.

Imaginez la situation. Quel était l'intérêt de signer le traité en 1972 ? Les États-Unis et l'Union soviétique n'avaient que deux régions qu'ils défendaient contre les attaques de missiles : l'une aux États-Unis et l'autre en Union soviétique. Cela a créé une menace pour un agresseur potentiel qui serait frappé en réponse. En 2002, les États-Unis ont déclaré : « Nous n'en avons plus besoin. Nous créerons tout ce que nous voulons, partout dans le monde. »

Encore une fois, c'était dans le sillage des événements du 11 septembre, juste pour être claire. Les événements du 11 septembre 2001 ont eu lieu, et les États-Unis réévaluaient leur politique de sécurité dans le monde pour de bonnes raisons, ne l'admettez-vous pas ?

Non, pas pour une bonne raison. C'est complètement absurde. Parce que le système de défense antimissile protège du genre de missiles balistiques qu'aucun terroriste n'a dans son arsenal. C'est une explication pour les femmes au foyer qui regardent votre émission. Mais si ces ménagères peuvent entendre ce que je dis, si vous leur montrez et qu'elles m'écoutent, elles comprendront que les événements du 11 septembre 2001 et le système de défense antimissile ne sont absolument pas liés. Pour se défendre des attaques terroristes, les grandes puissances doivent unir leurs efforts contre les terroristes plutôt que de se menacer mutuellement.

À propos de l'arme que vous avez annoncée aujourd'hui, le missile balistique intercontinental, l'avez-vous vraiment testé et fonctionne-t-il ? Parce que certains analystes suggèrent que vous l'avez testé et qu'il a échoué. Et c'est pourquoi vous n'en avez montré que des animations aujourd'hui, et n'avez pas encore produit de vidéos.

J'ai parlé de plusieurs systèmes aujourd'hui. De quel missile balistique intercontinental lourd parlez-vous ?

Oui, celui dont vous avez prétendu qu'il rend inutiles les systèmes de défense.

Tous les systèmes que j'ai mentionnés aujourd'hui surmontent facilement les défenses antimissile. Chacun d'eux. C'est là le but de tous ces développements…

Mais vous l'avez testé ?

Oui, bien sûr.

Et il a marché ?

Oui, il a très bien marché.

Certains de ces systèmes nécessitent des efforts supplémentaires. Certains sont déjà déployés. Certains sont produits en série.

Pour en revenir au début de notre conversation, il y a un système de défense antimissile déployé en Alaska. La distance entre la Choukotka russe et l'Alaska n'est que de 60 kilomètres.

Deux systèmes sont déployés en Europe de l'Est. L'un est déjà en place en Roumanie. La construction d'un autre est presque terminée en Pologne. Il y a aussi la marine. Les navires américains sont basés très près des côtes russes, au Sud comme au Nord.

Imaginez que nous placions nos systèmes de missiles le long de la frontière canado-américaine ou entre les États-Unis et le Mexique, sur leur territoire, des deux côtés, et que nous amenions nos navires des deux côtés. Qu'est-ce que vous diriez ? Agiriez-vous ? Pendant ce temps, nous répondrions que vous aggravez la course aux armements ? Ridicule, n'est-ce pas ? C'est exactement ce qui se passe.

Juste pour revenir. Êtes-vous en train de dire que nous sommes dans une nouvelle course aux armements ?

Je tiens à dire que les États-Unis, lorsqu'ils se sont retirés du Traité ABM en 2002, nous ont forcés à commencer à développer de nouveaux systèmes d'armes. Nous en avons parlé à nos partenaires et ils ont dit : « Faites ce que vous voulez. » Très bien, c'est ce que nous avons fait - alors amusez-vous bien.

Vous avez révélé que la Russie mettait au point un missile balistique intercontinental propulsé par des réacteurs nucléaires qui pourraient rendre les systèmes de défense inutiles ?

Bien sûr que non. Je ne savais pas à l'époque comment nous pouvions réagir, pour être honnête. Il semble que nos partenaires croyaient que nous n'aurions rien à répondre. Notre économie était en très mauvais état, tout comme le secteur de la défense et l'armée. Par conséquent, je ne pense pas que quiconque aurait pu penser qu'en si peu de temps, nous serions capables de faire un tel bond en avant dans la mise au point d'armes stratégiques. Je pense que la CIA a dû dire au président des États-Unis que nous ne ferions rien en réponse. Alors que le Pentagone a dit quelque chose comme, « Et nous allons développer un puissant système antimissiles mondial de pointe. » C'est ce qu'ils ont fait.

Mais je répondrai directement à votre question. Je peux vous dire ce que nous avons dit à nos partenaires américains, ce que j'ai dit personnellement à l'époque.

Juste pour clarifier, parlez-vous de George W. Bush ?

Qui a été président en 2002, 2003 et 2004 ?

Mais est-ce que cela s'est produit de façon continue ou seulement pendant cette période ?

En fait, on a continué pendant 15 ans. J'ai dit, presque littéralement, que nous ne développerions pas un système de défense antimissile comme vous le faites. Premièrement, parce que c'est trop cher et que nous n'avons pas les ressources. Et deuxièmement, nous ne savons pas encore comment cela fonctionnerait : vous ne le savez pas, et nous ne le savons certainement pas non plus.

Mais, pour préserver l'équilibre stratégique afin que vous ne puissiez pas éliminer nos forces de dissuasion nucléaire, nous mettrons au point des systèmes de frappe capables de briser vos systèmes antimissiles.

Nous l'avons dit clairement et ouvertement, sans aucune agression, je venais juste de dire que nous le ferions. Rien de personnel.

Et la réponse a été : « Nous ne faisons pas cela contre vous, mais vous faites ce que vous voulez et nous présumerons que cela n'est pas dirigé contre nous, pas contre les États-Unis. »

Parlons du présent et de l'avenir, parce que ce que vous avez dit aujourd'hui, c'est que vous utiliseriez ces armes si la Russie ou ses alliés venaient à être attaqués. Et la question est de savoir si vous vouliez dire une quelconque attaque ou seulement une attaque nucléaire contre la Russie ou ses alliés ?

Je vous ai entendu.

Je voudrais également dire qu'en 2004 - j'en ai parlé aujourd'hui -, j'ai dit lors d'une conférence de presse que nous allions développer des armes et j'ai même mentionné un système de missiles concrets, Avangard comme nous l'appelons.

Il s'appelle maintenant Avangard, mais j'ai simplement parlé de la façon dont il fonctionnerait. J'ai dit ouvertement comment il fonctionnerait. Nous espérions que cela serait entendu et que les États-Unis en discuteraient avec nous et qu'ils discuteraient de coopération. Mais non, c'était comme s'ils ne nous avaient pas entendus. La réduction des armements stratégiques offensifs et un système de défense antimissile sont deux choses différentes.

Donc, vous n'aviez pas l'impression d'avoir besoin de le divulguer.

Nous réduirons le nombre de vecteurs et d'ogives en vertu du nouveau Traité START. Cela signifie que les quantités seront réduites des deux côtés, mais qu'en même temps, une partie, les États-Unis, mettra au point des systèmes antimissile.

Cela conduira à terme à une situation où tous nos missiles nucléaires, c'est-à-dire le potentiel de la Russie en matière de missiles, seront réduits à zéro. C'est pourquoi nous avons toujours lié cela. C'était comme ça à l'époque américano-soviétique ; ce sont des choses naturelles, tout le monde le comprend.

Mais êtes-vous d'avis que les 4 000 armes nucléaires dont dispose actuellement la Russie ne peuvent pas pénétrer le système de défense militaire existant ?

Ils le peuvent. Aujourd'hui, ils le peuvent. Mais vous développez vos systèmes antimissile. La portée des antimissiles augmente, et leur précision aussi. Ces armes sont en cours de modernisation. C'est pourquoi nous devons y répondre de manière appropriée, afin de pouvoir pénétrer ces systèmes non seulement aujourd'hui mais aussi demain, lorsque vous acquerrez de nouvelles armes.

C'est pourquoi il serait très important que vous ayez vraiment un missile balistique intercontinental à propulsion nucléaire, les gens se demandent si vous avez un missile balistique intercontinental utilisable maintenant. Lorsque vous avez dit tout à l'heure que vous aviez des tests positifs et que certains d'entre eux étaient excellents, vous avez dit que d'autres ne l'avaient pas été. Donc, pour information, avez-vous actuellement un missile balistique intercontinental exploitable propulsé par des réacteurs nucléaires que vous avez testé avec succès ?

Je n'ai pas dit que certains de ces systèmes n'avaient pas été testés avec succès. Tous les tests ont été concluants. C'est juste que chacun de ces systèmes d'armes se trouve à un stade différent de préparation. L'un d'entre eux est déjà en alerte dans les unités d'intervention. Une autre est dans le même état. Les travaux se déroulent selon le calendrier prévu pour certains systèmes. Nous ne doutons pas qu'ils seront en service, tout comme nous n'avions aucun doute en 2004 que nous ferions un missile avec ce qu'on appelle une trajectoire de croisière en vol planant.

Vous avez parlé tout le temps de missiles balistiques intercontinentaux, de nouveaux missiles…

Vous n'arrêtez pas de parler des missiles balistiques intercontinentaux.

Non. Non. Je dis que nous ne développons pas qu'une seule sorte de nouveau missile lourd, qui remplacera le missile que nous appelons Voyevoda, et que vous avez baptisé Satan. Nous allons le remplacer par un nouveau missile plus puissant. Le voilà : un missile balistique. Tous les autres missiles ne sont pas balistiques.

C'est là toute la signification de cette notion, car tout système de défense antimissile fonctionne contre les missiles balistiques. Mais nous avons créé un ensemble de nouvelles armes stratégiques qui ne suivent pas les trajectoires balistiques et les systèmes de défense antimissile sont impuissants à leur encontre. Cela signifie que l'argent des contribuables américains a été gaspillé.

Mais encore une fois, vous dites que vous allez utiliser ces armes nucléaires si la Russie ou ses alliés sont attaqués. N'importe quelle attaque ou seulement nucléaire ?

Il y a deux raisons pour lesquelles nous répondrions avec nos forces de dissuasion nucléaire : une attaque nucléaire contre la fédération de Russie ou une attaque conventionnelle contre la fédération de Russie, qui mettrait en péril l'existence de l'État.

Cela est conforme à la doctrine russe en vigueur sur l'emploi des armes nucléaires.

Exactement, il y a deux raisons possibles de représailles nucléaires.

Êtes-vous intéressé par de nouveaux pourparlers visant à étendre le nouveau traité sur la maîtrise des armements stratégiques ?

Le Traité START-3 expirera bientôt. Nous sommes prêts à poursuivre ce dialogue. Que considérons-nous comme important ? Nous convenons d'une réduction ou du maintien des conditions actuelles, d'une réduction du nombre de vecteurs et d'ogives. Cependant, aujourd'hui, lorsque nous acquérons des armes qui peuvent facilement briser tous les systèmes de missiles anti-balistiques, nous ne considérons plus la réduction des missiles et ogives balistiques comme hautement critique.

Ces armes feront-elles donc partie de ces discussions ?

Dans le contexte où le nombre de vecteurs et le nombre d'ogives qu'ils peuvent ou vont transporter devraient, bien entendu, être inclus dans le total général. Et nous vous montrerons de loin à quoi cela ressemblera.

Nos experts militaires savent comment mener ces inspections. En ce sens, il existe des mécanismes affinés et un niveau de confiance suffisamment élevé. En général, les experts militaires travaillent ensemble de façon professionnelle. Les politiciens parlent beaucoup, mais les experts militaires savent ce qu'ils font.

Vous êtes un politicien.

Je suis aussi officier, et je suis le commandant en chef. J'ai aussi été officier du renseignement militaire pendant 17 ans.

Vous êtes fier de cela ? Vous aimez le fait d’avoir été au KGB ? Vous aimez que les gens le sachent ?

Je ne le vois pas d'un point de vue émotionnel. Cela m'a donné beaucoup d'expérience dans les domaines les plus divers. Je l'ai trouvé utile quand je suis passé au secteur civil. Bien sûr, cette expérience positive m'a aidé en ce sens.

Comment ? En quoi cela a-t-il aidé ?

Après avoir quitté les services de renseignements, j'ai été recteur adjoint à l'université de Saint-Pétersbourg. J'ai travaillé avec les gens, établi des contacts, motivé les gens à agir et les ai rassemblés. C'est très important dans le milieu universitaire. Plus tard, j'ai été adjoint au maire de Saint-Pétersbourg. J'ai assumé une responsabilité encore plus grande et plus large. J'ai géré les relations internationales de Saint-Pétersbourg, une métropole de cinq millions d'habitants. Alors que je travaillais à ce poste à Saint-Pétersbourg, j'ai rencontré Henry Kissinger pour la première fois. Bien sûr, tout cela m'a aidé dans mon travail à ce moment-là, et mon expérience supplémentaire m'a aidé plus tard dans mon travail à Moscou.

Pensez-vous que cela vous donne un avantage sur vos adversaires et vos alliés ?

C'est difficile à dire pour moi. Je n'ai pas d'autre expérience. La seule chose que je sais, c'est que mes partenaires, y compris les chefs d'État et de gouvernement, sont des gens exceptionnels et remarquables. Ils ont suivi des procédures de sélection et d'élimination rigoureuses. Il n' y a pas de gens à ce niveau qui sont là par hasard. Et chacun d'entre eux a ses propres avantages.

Et à propos de cela ? Vous êtes au pouvoir depuis longtemps ici, en Russie, et vous êtes sur le point d'entamer un nouveau mandat présidentiel. Vous avez eu quatre présidents américains qui sont allés et venus pendant cette période. Je me demande si vous avez un favori, s'il y en a un que vous aimez plus que les autres ?

Je suis désolé, mais ce n'est pas une question très délicate. Chacun de mes partenaires est bon en soi. Dans l'ensemble, nous avons eu de bonnes relations avec la quasi-totalité d'entre eux. Avec Bill Clinton, bien qu'il quittait ses fonctions, nous avons pu travailler ensemble pendant plusieurs mois. Ensuite, avec les présidents Bush, Obama et le président actuel, mais dans une moindre mesure, bien sûr. Ils ont tous une raison pour laquelle ils doivent être respectés. En même temps, nous pouvons nous disputer et être en désaccord les uns avec les autres, et il arrive souvent que nous ayons des vues divergentes sur de nombreuses questions, même sur des questions clés, mais nous sommes néanmoins parvenus à maintenir des relations humaines normales. Si cela n’avait pas été ainsi, cela aurait été non seulement plus difficile, mais bien pire pour tout le monde.

A quel point pensez-vous qu'il est important de projeter sa force en tant que Président ?

Il est important de ne pas projeter sa force, mais de la montrer. Ce qui est également important c'est comment nous comprenons le pouvoir. Cela ne veut pas dire frapper du poing sur la table ou crier. Je pense que le pouvoir a plusieurs dimensions.

Premièrement, il faut être sûr qu'il fait ce qu'il faut. Deuxièmement, il doit être prêt à aller jusqu'au bout pour atteindre les objectifs.

Je me le demande parce que l'une des images que nous voyons de vous aux États-Unis est celle où on vous voit sans chemise sur un cheval. De quoi s'agit-il ?

J'ai des congés. Il y a vos collègues russes, il y a Internet. Mais nous ne le faisons pas exprès. Ils prennent les photos qu'ils aiment. J'ai beaucoup de photos de moi au bureau, travaillant avec des documents, mais personne ne s'intéresse à elles.

(Rires.) Vous dites qu'ils aiment les photos torse nu ?

Vous savez, j'ai vu des « photos » de moi chevauchant un ours. Je n'ai pas encore chevauché un ours, mais il existe déjà des photos comme çà.

Maintenant qu'en est-il de vous personnellement ? Vos élections ont lieu dans deux semaines. Vous avez 65 ans maintenant. La plupart des gens ralentiraient un peu dans leur vie. Voyez-vous cela pour vous-même dans le futur ?

Premièrement, il y a beaucoup de politiciens dans le monde qui sont plus âgés que moi et qui travaillent encore activement.

Y compris dans mon pays.

Pas seulement aux États-Unis, mais aussi dans d'autres pays. Il y en a beaucoup, en Europe et partout dans le monde. Mais si une personne assume les plus hautes fonctions, elle doit travailler comme si elle le faisait pour le premier et le dernier jour de sa vie.

Il y a la Constitution. Je ne l'ai jamais violée et je ne l'ai jamais changée. Bien sûr, si les électeurs me donnent l'occasion de servir un autre mandat, je le ferai au mieux de mes capacités…

Dernière question pour ce soir, il est tard. Pardonnez-moi, c'est peut-être long. Quelle est votre plus grande réalisation en tant que président et quelle est votre plus grande erreur ? Et qu'en avez-vous appris ?

Vous savez, elles seraient très proches.

Notre plus grande réussite, c'est que notre économie a changé radicalement. Elle a presque doublé. Le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté a diminué de moitié.

Dans le même temps, le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté reste élevé, et nous devons y travailler. Nous devons éliminer l'écart entre les personnes à très haut et très bas revenus. Dans ce contexte, nous avons de nombreuses réussites et de nombreux problèmes non résolus.

Au début des années 2000, notre population diminuait de près d'un million de personnes par année. Pouvez-vous imaginer l'ampleur de la catastrophe ? Près de 900 000 personnes. Nous avons inversé cette tendance. Nous avons même obtenu une augmentation naturelle de la population. Nous avons un taux de mortalité infantile très faible et nous avons réduit la mortalité maternelle à presque zéro. Nous avons préparé et mettons en œuvre un vaste programme de soutien aux mères et aux enfants. Notre espérance de vie augmente à un rythme élevé.

Notre économie a beaucoup changé. Mais nous n'avons pas atteint notre principal objectif économique : nous n'avons pas encore modifié la structure économique comme il le faut. Nous n'avons pas encore atteint la croissance d'efficacité du travail requise. Mais nous savons comment le faire, et je suis persuadé que nous le ferons. Le fait est que nous n'avons pas eu l'occasion de le faire auparavant, car jusqu'à récemment nous n'avions pas les conditions macroéconomiques pour prendre des mesures spécifiques dans ces domaines.

Au début de notre trajectoire, l'inflation était d'environ 30 %, mais elle est maintenant de 2,2 %. Nos réserves d'or et de devises augmentent et nous avons atteint la stabilité macroéconomique. Cela nous donne l'occasion de franchir la prochaine étape vers une plus grande efficacité de la main-d'œuvre, d'attirer les investissements, y compris les fonds privés, et de modifier la structure de notre économie.

Je parle de grands blocs. Il existe également des domaines plus spécifiques, tels que la technologie moderne et l'intelligence artificielle, la numérisation, la biologie, la médecine, la recherche sur le génome, etc.

Beaucoup plus sur l'économie et la façon dont la Russie se porte - demain, et sur votre réélection. Merci beaucoup pour votre temps. Vous avez eu une longue journée. J'ai hâte de vous rencontrer à Kaliningrad.

***

Megan Kelly : Monsieur le Président, c'est un plaisir de vous revoir.

Vladimir Poutine : Bonjour.

Megan Kelly : Donc, nous sommes ici à Kaliningrad. Pourquoi ? C'est un port qui, me dit-on, ne pourrait pas être plus menaçant pour l'OTAN, pour l'Europe. C'est une base militaire russe. C'est un port militaire russe. C'est là que se trouvent certains de vos missiles nucléaires. Essayez-vous d'envoyer un message ?

Le président de la Russie, Vladimir Poutine : Pourquoi Kaliningrad ? Parce que je visite régulièrement les régions russes. C'est l'une de ces régions. Cette fois, je suis venu ici pour assister à une conférence des médias régionaux, qu'ils ont décidé d'organiser ici. Ce n'était pas ma décision mais la leur, celle de vos collègues des médias régionaux russes. Je suis d'accord avec eux pour assister à de telles réunions une fois par an et les rencontrer, et c'est pourquoi je suis ici aujourd'hui. Cela n'a rien à voir avec des signaux extérieurs, c'est notre affaire intérieure.

Megan Kelly : Compris. Donc, la dernière fois que nous nous sommes rencontrés en juin, je vous ai interrogé sur la conclusion de nos services de renseignement américains selon laquelle la Russie s'était immiscée dans notre élection présidentielle. Vous m'avez dit qu'il n'y avait rien de spécifique dans ces rapports, que s'il y a quelque chose de spécifique, avez-vous dit, alors il y aura quelque chose à discuter. Vous m'avez dit, comme on disait au KGB : des adresses, des maisons, des noms. Depuis lors, 13 Russes et trois entreprises appartenant à des Russes ont été inculpés par un procureur spécial nommé Robert Mueller aux États-Unis pour ingérence dans notre élection. L'agence IRA, Yevgeny Prigozhin et d'autres personnes qui dirigent une opération de cyberguerre depuis un bureau situé au 55 Savushkina Street, à Saint-Pétersbourg, en Russie. Adresses, maisons, noms. Alors, pouvons-nous avoir cette discussion maintenant ?

Vladimir Poutine : Bien sûr. Non seulement nous le pouvons, mais je pense que nous devons discuter de cette question si elle continue à vous déranger. Mais si vous pensez que la question a été posée, je suis prêt à y répondre.

Megan Kelly : Pourquoi autoriseriez-vous une telle attaque contre les États-Unis ?

Vladimir Poutine : Qu'est-ce qui vous fait penser que les autorités russes et moi-même avons donné notre permission à quiconque de faire quoi que ce soit ? Vous venez de nommer certaines personnes ; j'ai entendu parler de certaines d'entre elles, certaines que je ne connais pas, mais ce ne sont que des individus, ils ne représentent pas le gouvernement russe. Même si nous supposons, bien que je n'en sois pas certain à 100 %, qu'ils ont fait quelque chose pendant la campagne électorale présidentielle américaine (je n'en sais tout simplement rien), cela n'a rien à voir avec la position du gouvernement russe. Rien n'a changé depuis notre dernier entretien à Saint-Pétersbourg. Il y a des noms, et alors ? Il pourrait tout aussi bien s'agir de certains Américains qui, pendant qu'ils vivaient ici, se sont immiscés dans vos propres processus politiques. Cela n'a rien changé.

Megan Kelly : Mais ce n'était pas des Américains. C'était des Russes. Et c'était des centaines de personnes, un budget mensuel de 2,5 milliards de dollars, tous conçus pour attaquer les États-Unis dans une campagne de cyberguerre. Vous êtes candidat à la réélection maintenant. Les Russes doivent-ils s'inquiéter du fait que vous n'aviez aucune idée de ce qui se passait dans votre propre pays, dans votre propre ville ?

Vladimir Poutine : Vous savez, le monde est très vaste et très diversifié. Nous avons des relations assez compliquées entre les Etats-Unis et la Fédération de Russie. Et certaines de nos personnes ont leur propre opinion sur ces relations et réagissent en conséquence au niveau du gouvernement russe et au niveau du président russe. Il n'y a jamais eu d'ingérence dans les processus politiques internes des États-Unis.

Vous avez nommé certaines personnes et vous avez dit qu'elles étaient russes. Et alors ? Peut-être que, bien qu'ils soient russes, ils travaillent pour une société américaine. Peut-être que l'un d'entre eux a travaillé pour l'un des candidats. Je n'en ai aucune idée, ce ne sont pas mes problèmes. Savez-vous que, par exemple, après l'élection présidentielle aux États-Unis, certains responsables ukrainiens ont envoyé des messages de félicitations à Hillary Clinton, alors que Trump avait gagné ? Écoutez, qu'est-ce que nous avons à faire avec ça ?

Maintenant, à mon avis, M. Manafort, c'est son nom, il a été initialement accusé d'avoir quelque chose à voir avec l'ingérence de la Russie dans l'élection présidentielle aux États-Unis. Il s'est avéré que c'était exactement le contraire : en fait, il avait des liens avec l'Ukraine. Et il avait des problèmes avec l'Ukraine. Qu'est-ce que nous avons à voir avec cela ?

Vous savez, nous n'avons aucune envie de nous immiscer dans les affaires intérieures d'autres pays. Mais si vous souhaitez en parler, j'aimerais élargir le champ de notre discussion.

Megan Kelly : Je veux en parler. Je veux la parcourir. Si nous pouvons le faire étape par étape, ce serait plus clair pour les téléspectateurs qui nous suivent. Laissez-moi vous demander ceci : vous dites que la Fédération de Russie ne l'a pas ordonné. Approuvez-vous ces activités ?

Vladimir Poutine : Nous ne tolérons ni n'ordonnons rien. Mais je dis qu'il y a des processus politiques internes aux Etats-Unis même et qu'il y a des gens qui voulaient obtenir un certain résultat. Ils auraient pu utiliser certains outils dans d'autres pays : de telles technologies existent. Ils auraient pu envoyer des informations pertinentes de France, d'Allemagne, d'Asie, de Russie. Qu'avons-nous à voir avec cela ?

Megan Kelly : Mais ce n'était pas les Russes.

Vladimir Poutine : D'accord, les Russes, mais ce n'était pas des fonctionnaires d'Etat. Eh bien, les Russes, et alors ? Il y a 146 millions de Russes, et alors ?

Megan Kelly : Qu'avez-vous fait pour vous satisfaire de ce fait ?

Vladimir Poutine : Quel fait ?

Megan Kelly : Qu'avez-vous fait pour vous assurer que ce n'était pas des Russes ? Vous suggérez que c'était peut-être les Américains, peut-être les Français. Qu'avez-vous fait pour vous assurer que les 13 ressortissants russes qui viennent d'être inculpés, ces trois sociétés russes, y compris, comme vous l'avez souligné, certains de vos amis proches, n'étaient pas derrière tout cela ? Cela a provoqué un incident international.

Vladimir Poutine : Je sais qu'ils ne représentent pas l'Etat russe ou le gouvernement russe. Et je n'ai aucune idée de ce qu'elles ont fait et de ce qui les a guidées. Même s'ils ont fait quelque chose, alors nos collègues américains ne devraient pas se contenter de dire quelque chose dans les interviews avec les médias mais nous donner des données précises, avec des preuves. Nous sommes prêts à l'examiner et à en parler. Mais vous savez ce que j'aimerais dire...

Megan Kelly : Ce serait génial. Allez-vous les extrader vers les Etats-Unis ?

Vladimir Poutine : Jamais. Tout comme les Etats-Unis, la Russie n'extrade ses citoyens nulle part. Avez-vous déjà extradé l'un de vos citoyens ? C'est mon premier point.

Deuxièmement, je ne crois pas que des actes illégaux aient été commis.

Et, troisièmement, nous avons suggéré à plusieurs reprises que les États-Unis et la Russie établissent des relations dans ce domaine et signent un traité interétatique correspondant sur l'extradition des criminels. Les États-Unis se sont dérobés à cette proposition et ne veulent pas la signer avec la Russie. Qu'espérez-vous ? Que nous vous extradions des personnes alors que vous ne le ferez pas ? Ce n'est pas une bonne façon de procéder en matière d'affaires internationales.

Ce n'est pas tout. Ecoutez-moi et faites comprendre à vos téléspectateurs et auditeurs ce que je vais vous dire. Nous discutons avec nos amis et partenaires américains, des gens qui représentent le gouvernement d'ailleurs, et lorsqu'ils prétendent que certains Russes se sont immiscés dans les élections américaines, nous leur disons (nous l'avons fait assez récemment à un très haut niveau) : "Mais vous vous mêlez constamment de notre vie politique." Croyez-le ou non, ils ne le nient même pas.

Savez-vous ce qu'ils nous ont dit la dernière fois ? Ils ont dit : "Oui, nous nous ingérons, mais nous avons le droit de le faire, parce que nous répandons la démocratie, et vous ne le faites pas, et donc vous ne pouvez pas le faire". Pensez-vous que c'est une approche civilisée et moderne des affaires internationales ?

Hier, vous et moi avons parlé des armes nucléaires, et que lorsque les États-Unis et l'Union soviétique ont réalisé qu'ils s'orientaient vers une possible destruction mutuelle, ils se sont mis d'accord sur des règles de conduite dans le domaine de la sécurité, compte tenu de la disponibilité des armes de destruction massive. Convenons maintenant de la manière de se comporter dans le cyberespace, qui n'a jamais eu un rôle et une portée aussi importants.

Megan Kelly : Ok, alors laissez-moi vous demander : vous avez déclaré explicitement que vous pensez que l'Amérique s'est immiscée dans les élections russes, n'est-ce pas ?

Vladimir Poutine : Nous avons fait une proposition aux Etats-Unis, nos partenaires à l'époque du président Obama : mettons-nous d'accord sur la façon dont nous construisons nos relations, développons des règles communes acceptables pour tous et adhérons à ces règles dans le cyberespace.

La première réaction de l'administration Obama a été négative, mais ensuite, à la toute fin de son mandat présidentiel, ils nous ont dit "Oui, c'est intéressant, parlons-en". Mais là encore, tout a disparu et s'est évanoui dans un marécage. Eh bien, mettons-nous d'accord sur ce point, nous sommes tous pour.

Megan Kelly : Ok, alors laissez-moi vous demander : vous avez déclaré explicitement que vous pensez que l'Amérique s'est immiscée dans les élections russes, n'est-ce pas ?

Vladimir Poutine : Les Etats-Unis font cela tout le temps.

Megan Kelly : Mais la Russie n'a pas interféré dans les élections américaines ?

Vladimir Poutine : Non, et il n'est pas prévu que la Russie le fasse. C'est impossible. C'est impossible pour nous.

Megan Kelly : Pourquoi pas ? Pourquoi ne le feriez-vous pas ?

Vladimir Poutine : Premièrement, nous avons des principes selon lesquels nous ne permettons pas aux autres de s'immiscer dans nos affaires intérieures et nous ne mettons pas notre nez dans les affaires des autres. C'est un principe que nous avons. C'est le premier point que je voulais soulever.

Mon deuxième point est que nous n'avons pas un nombre comparable d'outils.

Megan Kelly : Allons donc. Allez.

Vladimir Poutine : Non, nous ne pouvons tout simplement pas faire cela.

Megan Kelly : Vous m'avez dit hier encore que, parce que nous renforçons nos systèmes de défense anti-missiles, nous devons répondre par une technologie nucléaire accrue. Maintenant, vous voulez me faire croire que nous avons attaqué vos élections russes et vous dites que nous allons prendre cette voie.

Vladimir Poutine : Ce n'est pas une question de missiles. C'est un domaine complètement différent.

En outre, nous manquons des instruments nécessaires.

Megan Kelly : Cyberguerre.

Vladimir Poutine : C'est un domaine d'activité complètement différent. Il n'a rien à voir avec la guerre cybernétique. La Russie n'a pas le genre d'outils dont disposent les Etats-Unis. Nous n'avons pas de médias mondiaux comparables à CNN. Vous pensez que nous en avons ? Nous avons la Russie d'aujourd'hui, et rien d'autre. C'est le seul média russe, et même à l'époque, il était désigné...

Megan Kelly : Est-ce que ce sont des cyber-outils ?

Vladimir Poutine : Vous m'interrompez sans cesse, c'est impoli.

Megan Kelly : Pardonnez-moi, monsieur.

Vladimir Poutine : Nous avons un média, Russia Today, et même lui a été désigné comme agent étranger pour qu'il ne puisse pas faire son travail correctement. C'est le seul média de ce type, alors que les États-Unis ont toute une série de médias et d'immenses possibilités en ligne. L'internet est à vous. Les États-Unis contrôlent tous les outils de gouvernance de l'internet, tous situés sur le territoire américain. Pensez-vous que l'on puisse faire une quelconque comparaison ? C'est tout simplement impossible. Réunissons-nous et mettons-nous d'accord sur les règles de conduite dans le cyber espace. Mais ce sont les États-Unis qui refusent de le faire.

Megan Kelly : David et Goliath. L'acte d'accusation de Mueller est très précis sur ce que les Russes faisaient. Il y a un courriel spécifique, un courriel accablant qui y est cité par une femme russe qui semble avoir été prise en flagrant délit. Elle dit ceci : "Nous avons eu une légère crise ici au travail. Le FBI a mis fin à notre activité. Ce n'est pas une blague. J'ai donc été préoccupée de couvrir les pistes avec mes collègues. J'ai créé toutes ces photos et ces billets et les Américains croient qu'ils ont été écrits par leur peuple." Et maintenant, vous voulez rester assis ici et dire que vous n'avez pas les outils pour le faire ? Que nous avons la cyber-interférence du marché ? Ce n'est tout simplement pas vrai.

Vladimir Poutine : Je ne comprends même pas de quoi vous parlez. Vous voyez, c'est tout simplement absurde. Le Congrès américain a analysé les informations de sources russes qui sont apparues en ligne. Les informations provenant de médias comme Russia Today ont également été analysées et se sont avérées être un centième de pour cent du flux global d'informations aux Etats-Unis, juste un centième de pour cent. Pensez-vous que cette fraction a eu un impact sur les élections ? C'est un non-sens, ne voyez-vous pas ? C'est la même vieille histoire quand les perdants refusent de l'admettre. Vous voyez, j'ai fait des commentaires à ce sujet à plusieurs reprises. Il reste à voir comment sera la politique américaine envers la Russie sous l'administration actuelle. Beaucoup de choses restent floues, car nous n'avons pas encore pu commencer à travailler ou à établir des contacts normaux.

Cependant, il est absolument clair que l'actuel président des États-Unis a adopté une position spécifique en termes de politique intérieure et a décidé de tendre la main aux personnes qui étaient prêtes à soutenir ses promesses de campagne. C'est ce qui a conduit à sa victoire, et non une quelconque ingérence extérieure. Prétendre le contraire n'a aucun sens. Quelqu'un va-t-il croire que la Russie, un pays situé à des milliers de kilomètres, pourrait utiliser deux ou trois Russes, comme vous l'avez dit, et que je ne connais pas, pour s'immiscer dans les élections et en influencer le résultat ? Ne pensez-vous pas que cela semble ridicule ?

Megan Kelly : Maintenant, vous parlez de causalité. Mais je suis toujours sur la question de savoir si vous l'avez fait. Et il n'est pas vrai que vous ne connaissez pas les personnes qui ont été accusées de l'avoir fait. L'un de vos bons amis est en fait accusé d'avoir aidé à mener cette opération. Il s'appelle Yevgeny Prigozhin. Le connaissez-vous ?

Vladimir Poutine : Je connais cet homme, mais ce n'est pas un de mes amis. C'est juste une déformation des faits. Il y a un tel homme d'affaires ; il travaille dans la restauration ou quelque chose comme ça. Mais ce n'est pas un fonctionnaire de l'État, nous n'avons rien à voir avec lui.

Megan Kelly : Après avoir appris qu'il avait été inculpé, avez-vous pris le téléphone et l'avez appelé ?

Vladimir Poutine : Certainement pas. J'ai beaucoup d'autres choses à régler.

Megan Kelly : C'est votre ami. Il a été inculpé.

Vladimir Poutine : Vous avez entendu ce que je viens de dire ? Il n'est pas mon ami. Je le connais, mais ce n'est pas un de mes amis. N'ai-je pas été clair ? Il y a beaucoup de gens comme ça. Il y a 146 millions de personnes en Russie. C'est moins qu'aux États-Unis, mais c'est quand même beaucoup.

Megan Kelly : C'est un homme d'affaires important.

Vladimir Poutine : Un éminent homme d'affaires ? Et alors ? Il y a beaucoup de personnalités éminentes en Russie. Ce n'est pas un fonctionnaire, il ne travaille pas pour le gouvernement ; c'est un individu, un homme d'affaires.

Megan Kelly : Certaines personnes disent que son vrai travail est de faire le sale boulot.

Vladimir Poutine : Qui sont ces gens ? Et quel sale boulot ? Je ne fais pas de sale boulot. Tout ce que je fais est à la vue de tous. C'est votre prérogative ; certaines personnes dans votre pays aiment faire le sale boulot. Vous pensez que nous faisons la même chose. Ce n'est pas vrai.

Megan Kelly : C'est a) le fait que vous le connaissez, vous l'admettez. C'est un éminent homme d'affaires russe. Et il est spécifiquement accusé de diriger cette opération ; b) c'est le même homme qui a été accusé d'avoir envoyé des mercenaires russes en Syrie et qu'ils ont attaqué un complexe détenu par une milice américaine. Ce type se déplace.

Vladimir Poutine : Vous savez, cet homme pourrait avoir un large éventail d'intérêts, y compris, par exemple, un intérêt dans le complexe pétrolier et énergétique syrien. Mais nous ne le soutenons en aucune façon. Nous ne nous mettons pas en travers de son chemin, mais nous ne le soutenons pas non plus. Il s'agit de sa propre initiative personnelle.

Megan Kelly : Vous n'étiez pas au courant ?

Vladimir Poutine : Eh bien, je sais qu'il y a plusieurs entreprises, plusieurs entreprises russes là-bas, peut-être la sienne parmi d'autres, mais cela n'a rien à voir avec notre politique en Syrie. S'il fait quelque chose là-bas, il ne le coordonne pas avec nous, il le coordonne probablement avec les autorités syriennes ou les entreprises syriennes avec lesquelles il travaille. Nous n'interférons pas dans ce domaine. Votre gouvernement intervient-il dans toutes les démarches de vos entreprises, en particulier les petites entreprises ? Il s'agit essentiellement d'une entreprise de taille moyenne. Alors, votre président s'immisce-t-il dans les affaires de toutes les moyennes entreprises américaines ? C'est tout simplement absurde, n'est-ce pas ?

Megan Kelly : Si les 13 ressortissants russes plus trois entreprises russes se sont effectivement immiscés dans nos élections, cela vous convient-il ?

Vladimir Poutine : Je m'en moque. Je m'en fiche complètement parce qu'ils ne représentent pas le gouvernement.

Megan Kelly : Vous vous en fichez ?

Vladimir Poutine : Pas du tout. Ils ne représentent pas les intérêts de l'Etat. Si quelque chose vous inquiète, déclarez-le officiellement, envoyez-nous des documents le prouvant et expliquez-nous de quoi exactement ces personnes sont accusées. Nous verrons s'ils ont violé les lois russes...

Megan Kelly : J'ai fait ça.

Vladimir Poutine : Non, ce n'est pas vrai. S'ils ont violé la loi russe, nous les poursuivrons. S'ils ne l'ont pas fait, il n'y a rien à poursuivre en Russie. Mais après tout, vous devez comprendre que les gens en Russie ne vivent pas sous la loi américaine mais sous la loi russe. C'est ainsi. Si vous voulez parvenir à un accord avec nous, laissez-nous négocier, choisir le sujet, faire un accord et le signer. Mais vous refusez de le faire. Je vous le dis pour la troisième fois : nous avons proposé de travailler ensemble sur les questions relatives au cyberespace. Mais les États-Unis refusent de travailler ainsi et jettent à la place 13 Russes dans les médias. Ce ne sont peut-être même pas des Russes, mais des Ukrainiens, des Tatars ou des Juifs, mais avec la citoyenneté russe, ce qui devrait également être vérifié : peut-être ont-ils la double nationalité ou une carte verte ; peut-être les États-Unis les ont-ils payés pour cela. Comment pouvez-vous le savoir ? Je ne le sais pas non plus.

Megan Kelly : Je vais vous donner un élément de preuve. Andrei Krutskikh est un conseiller du Kremlin pour les questions de cybernétique. Dans son discours à un forum sur la sécurité de l'information en février 2016, il aurait dit, je cite : "Je vous préviens. Nous sommes sur le point d'avoir quelque chose dans le domaine de l'information qui nous permettra de parler aux Américains d'égal à égal". Que pensez-vous qu'il voulait dire ? Parce que cela ressemble certainement à une menace juste avant un piratage électoral.

Vladimir Poutine : Parfois, je pense que vous plaisantez.

Megan Kelly : Non, je suis très sérieuse.

Vladimir Poutine : Un homme dit quelque chose sur la façon dont il voit nos contacts et notre travail avec nos partenaires étrangers, les États-Unis en l'occurrence, dans un certain domaine. Je n'ai aucune idée de ce qu'il a dit. Demandez-lui ce qu'il a voulu dire. Pensez-vous que je contrôle tout ?

Megan Kelly : C'est un conseiller du Kremlin en matière de cyber.

Vladimir Poutine : Et alors ? Il y a 2 000 personnes qui travaillent dans l'administration ; pensez-vous que je contrôle tout le monde ? Peskov est assis en face de moi, il est mon attaché de presse et il dit parfois des choses que je vois à la télévision et je me demande de quoi il parle. Qui lui a dit de dire cela ?

Je n'ai aucune idée de ce qu'il a dit. Demandez-lui. Pensez-vous vraiment que je puisse commenter tout ce que l'administration ou le personnel du gouvernement dit ? J'ai mon propre travail à faire.

Megan Kelly : Je pense que lorsqu'il s'agit de nos deux pays, vous savez exactement ce qui se passe. Et c'est le problème de la Russie maintenant. C'est le problème de la Russie maintenant. Les chefs des agences de renseignement américaines viennent de témoigner devant le Congrès que la Russie, la Russie représente la plus grande menace au monde pour la sécurité américaine, plus grande que l'ISIS. Vous ne pouvez pas obtenir la levée des sanctions. La relation entre nos deux pays est presque inexistante en ce moment. Cette ingérence, que vous le sachiez ou non, ne s'est-elle pas retournée contre la Russie ?
Vladimir Poutine : Ecoutez, vous exagérez. Je ne sais pas si quelqu'un a dit quelque chose et je ne vais pas le commenter, et je ne suis pas non plus ce qui se passe à votre Congrès.

Je suis plus intéressé par ce qui se passe à la Douma d'État, s'ils ont approuvé un projet de loi sur une question de soins de santé ou de services publics ; s'ils retardent ou non certaines discussions. Un groupe d'intérêt particulier fait-il du lobbying contre une loi sur la conservation de la nature, la sylviculture ou l'environnement ? C'est ce qui m'intéresse. Vous devriez suivre ce dont ils discutent au Congrès ; j'ai assez à faire sans cela.

Megan Kelly : Vous savez que les sanctions n'ont pas été levées. Vous savez que les relations entre nos deux pays ne sont pas au plus bas, mais qu'elles sont en train d'évoluer. Et c'est en partie la raison. Et donc, l'ingérence russe dans les élections américaines est importante.

Vladimir Poutine : Ecoutez, les sanctions n'ont rien à voir avec le mythe d'une certaine ingérence russe dans les élections américaines. Les sanctions concernent quelque chose d'entièrement différent : le désir d'arrêter les progrès de la Russie, de contenir la Russie. Cette politique d'endiguement de la Russie a été menée pendant des décennies, par intermittence. Aujourd'hui, elle est de retour. C'est une politique malavisée, qui affecte non seulement les relations russo-américaines, mais aussi les entreprises américaines, car elle libère de l'espace pour leurs concurrents sur notre marché.

Vous et moi étions au Forum économique de Saint-Pétersbourg. La plus grande délégation d'hommes d'affaires était américaine. Les gens veulent travailler avec nous, mais ils n'y sont pas autorisés ; ils sont confinés afin de contenir la Russie. Ils ont été contenus et circonscrits afin que notre industrie de la défense ne puisse pas se développer, entre autres choses. Nous en avons discuté hier. Ont-ils réussi à obtenir quelque chose ? Non, ils n'ont pas réussi : ils n'ont jamais réussi à contenir la Russie et ne le feront jamais. Il s'agit simplement, vous savez, d'une tentative avec des outils qui...

Megan Kelly : Pouvons-nous contenir la Russie dans la cyber-guerre ?

Vladimir Poutine : Je pense qu'il est impossible de contenir la Russie où que ce soit. Il faut que vous compreniez cela. Ecoutez, vous ne pouvez même pas contenir la Corée du Nord. De quoi parlez-vous ? Pourquoi feriez-vous cela ? Pourquoi devons-nous nous contenir, nous attaquer ou nous méfier les uns des autres ? Nous offrons notre coopération.

Megan Kelly : C'est la question que je vous pose. C'est la question que je vous pose. Pourquoi, pourquoi vous interviendriez-vous sans cesse dans nos élections ? Et pourquoi pas vous, d'ailleurs ? Permettez-moi de vous poser la question de cette façon. Vous avez passé une journée, à chaque fois que je vous ai vu, à Saint-Pétersbourg, à Moscou et maintenant ici à Kaliningrad, à me dire que l'Amérique s'est immiscée dans le processus électoral russe et que la Russie dispose d'un solide arsenal de cyberguerre. Et pourtant, vous voulez nous faire croire que vous ne l'avez pas déployé. Comprenez-vous à quel point cela semble peu plausible, Monsieur ?

Vladimir Poutine : Cela ne me semble pas du tout invraisemblable, car nous n'avons pas un tel objectif, celui d'interférer. Nous ne voyons pas ce que nous avons à gagner en interférant. Il n'y a pas d'objectif de ce type. Supposons que ce soit notre objectif. Pourquoi, juste pour le plaisir ? Quel est ce but ?

Megan Kelly : Créer le chaos. C'est le but.

Vladimir Poutine : Ecoutez-moi. Il n'y a pas longtemps, le président Trump a dit quelque chose d'absolument correct. Il a dit que si l'objectif de la Russie était de semer le chaos, elle a réussi. Mais ce n'est pas le résultat de l'ingérence russe, mais de votre système politique, de la lutte interne, du désordre et de la division. La Russie n'a rien à voir avec cela. Mettez d'abord de l'ordre dans vos propres affaires. Et la façon dont la question est formulée, comme je l'ai mentionné - que vous pouvez intervenir partout parce que vous apportez la démocratie, mais pas nous - est ce qui provoque les conflits. Vous devez montrer du respect à vos partenaires, et ils vous respecteront.

Megan Kelly : Vous avez dit un jour, Monsieur le Président, que vous pensiez que l'interférence dans notre élection était le fait de quelques Russes patriotes. Une réponse comme celle-là, vous comprenez, amènera les gens à demander : êtes-vous le Russe patriote ?

Vladimir Poutine : Je suis le Président de la Fédération de Russie. Il est de mon devoir constitutionnel d'aborder une foule de questions concernant la protection des intérêts de la Russie. Quand j'ai parlé de peuple patriote, je voulais dire que vous pouvez imaginer que, face à la détérioration des relations entre la Russie et les Etats-Unis, les gens - et les gens utilisent le cyberespace - exprimeront leurs points de vue, leurs opinions, y compris sur ce réseau mondial. Bien sûr, ils sont libres de le faire. Comment pouvons-nous vraiment l'interdire ? Mais nous ne pouvons pas le contrôler et, surtout, nous ne le dirigeons pas. Veuillez noter que ce n'est pas la position de l'État russe.

Megan Kelly : Vous ne pouvez pas ? Les services de renseignements russes ne peuvent pas découvrir qui fait cela, le porter à votre attention ? Vous ne pouvez pas l'arrêter ?

Vladimir Poutine : Peut-être que si nous examinions attentivement la situation, nous trouverions ces personnes, si elles existent. Mais nous n'avons pas un tel objectif. Nous proposons d'organiser des discussions officielles et vous refusez. Alors que voulez-vous ? Que nous ouvrions des enquêtes juste parce que le Congrès l'a dit ? Asseyons-nous, signons un accord sur le travail dans le cyberespace et respectons-le. Comment voulez-vous procéder ? Il n'y a pas d'autre façon de conduire les affaires internationales.

Megan Kelly : Vous n'avez donc aucun but pour l'arrêter. Qu'est-ce que cela signifie pour nos élections en 2018 et 2020 ? On peut s'attendre à ce qu'il en soit de même ?

Vladimir Poutine : Je n'ai pas dit que l'arrêter n'est pas un objectif. J'ai dit que nous devions...

Megan Kelly : Vous venez de le dire.

Vladimir Poutine : Non, je n'ai pas dit ça. J'ai dit que nous n'interférons pas dans la vie privée de nos concitoyens et que nous ne pouvons pas les empêcher d'exprimer leur opinion, y compris sur internet. Mais j'ai aussi dit que la position officielle de la Russie est que nous n'interférons pas dans les processus politiques des autres pays en tant qu'Etat. C'est la partie la plus importante. Je veux que cela soit enregistré dans notre conversation d'aujourd'hui, pour que les gens aux États-Unis le comprennent.

Megan Kelly : Et pardonnez-moi, mais j'essaie d'arriver à un niveau inférieur, si vous avez pour objectif d'empêcher vos propres citoyens de se comporter de cette manière, qui a miné les relations entre nos deux pays ?

Vladimir Poutine : Je tiens à dire que nous ferons obstacle à tout ce qui viole la loi russe ou nos accords internationaux. Pour la troisième ou quatrième fois, je dirai que nous sommes prêts à signer un accord correspondant avec les Etats-Unis. Vous refusez toujours. Asseyons-nous à la table des négociations, identifions ce que nous considérons comme important, signons le document et respectons-le avec une vérification adéquate.

Megan Kelly : Vous êtes le président. Respectueusement, je n'ai toujours pas entendu de réponse à la question de savoir si vous voulez sévir contre les Russes qui ont commis ces crimes. Il semble que la réponse soit non. Si je me trompe, corrigez-moi s'il vous plaît. Je comprends que vous vouliez une négociation avec les États-Unis directement. Mais à l'intérieur, vous pourriez y mettre un terme si vous en aviez le désir.

Vladimir Poutine : Je veux que vous m'écoutiez. Nous allons contrer tout ce qui viole la loi russe actuelle. Si les actions de nos citoyens - quels qu'ils soient et qui ils visent - violent les lois russes actuelles, nous réagirons. S'ils ne violent pas la loi russe, nous ne pouvons pas répondre.

Megan Kelly Avec ça ?

Vladimir Poutine : Avec n'importe quoi. Si aucune loi russe n'a été enfreinte, personne ne peut être tenu responsable.

Megan Kelly : Cela va-t-il violer la loi russe ?

Vladimir Poutine : Je dois examiner ce qu'ils ont fait. Donnez-nous le matériel. Personne ne nous a rien donné.

Megan Kelly : Vous le savez. Pirater le Comité national démocrate, pirater l'email de John Podesta, créer des interférences dans notre élection en créant des robots qui diffusent de fausses informations sur Twitter, sur Facebook. La diffusion de ces informations lorsqu'il s'agit de Black Lives Matter, lorsqu'il s'agit de la fusillade que nous venons d'avoir à Parkland, en Floride, lorsqu'il s'agit de notre élection présidentielle. La diffusion de fausses nouvelles afin de modifier le cours de la course à la présidence. C'est de cela que je parle.

Vladimir Poutine : Avec tout le respect que j'ai pour vous personnellement et pour le corps des représentants du peuple, le Congrès américain - et nous traitons tous ces gens avec respect - je veux que vous compreniez bien cela. Avez-vous des personnes ayant une formation juridique ? Bien sûr que oui. A cent pour cent. Des gens très instruits. Nous ne pouvons même pas lancer une enquête sans motif. Notre conversation d'aujourd'hui ou une enquête au Congrès américain ne sont pas des motifs suffisants. Donnez-nous au moins une enquête officielle avec un exposé des faits, envoyez-nous un document officiel. Après tout, une conversation à l'antenne ne peut pas constituer un motif d'enquête.

Megan Kelly : Les agences de renseignement aux États-Unis, maintenant un procureur spécial avec une inculpation pénale - cela ne suffit pas pour que vous vous penchiez sur la question ?

Vladimir Poutine : Absolument pas. Si vous n'avez pas de formation juridique, je peux vous assurer qu'une enquête est nécessaire pour cela.

Megan Kelly : J'en ai une.

Vladimir Poutine : Alors vous devez comprendre qu'une enquête officielle correspondante doit être envoyée au bureau du procureur général de la Fédération de Russie. Cela dit, nous n'avons même pas de traité sur la manière de procéder. Mais envoyez-nous au moins quelque chose par écrit.

Megan Kelly Vladimir Poutine ne pouvait pas ordonner une enquête pour savoir si cela était fait d'une manière qui porte atteinte à ses relations avec un partenaire majeur, les États-Unis d'Amérique ?

Vladimir Poutine : Donnez-nous quelque chose par écrit, une enquête officielle. Nous l'examinerons.

Megan Kelly : Vous l'avez dit la dernière fois et maintenant je suis de retour avec un acte d'accusation.

Vladimir Poutine : Il n'y a rien par écrit. Envoyez une enquête au bureau du procureur général. Il faut passer par les canaux officiels plutôt qu'avec l'aide des médias et des mots durs du Congrès américain, en lançant contre nous des accusations qui sont totalement infondées. Donnez-nous quelque chose par écrit.

Megan Kelly : Laissez-moi vous demander ceci : vous étiez présidente en 2001 lorsque le FBI a arrêté l'un des siens, Robert Hanssen, pour espionnage au profit de la Fédération de Russie. En représailles, le président George W. Bush a expulsé 50 espions russes illégaux des États-Unis, et le Kremlin a fait de même, en expulsant immédiatement 50 Américains de l'ambassade américaine à Moscou. C'est une tradition qui remonte à plusieurs décennies. Décembre 2016 : après que nos services de renseignement aient convenu que les Russes s'étaient immiscés dans notre élection, le président Obama a expulsé des dizaines de Russes et a saisi deux propriétés appartenant à des Russes. Et pourtant, vous n'avez rien fait, vous n'avez rien fait en réponse. Pourquoi ?

Vladimir Poutine : Nous pensions et je pense toujours qu'il n'y avait aucune raison de le faire. C'est le premier point.

Deuxièmement, cela a été fait en violation flagrante du droit international et de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques. La saisie totalement infondée de nos biens constitue une violation flagrante du droit international. Nous espérions vivement une réponse de la nouvelle administration. Mais comme aucune n'est attendue - je l'ai déjà dit et le ministre des affaires étrangères l'a répété - nous nous tournerons vers les tribunaux américains compétents pour protéger nos intérêts.

Megan Kelly : Laissez-moi vous poser une question sur le président Trump. Chaque fois qu'il dit quelque chose à votre sujet, il fait preuve d'un grand respect. Jamais un mot dur pour vous. Bien que si vous regardez la façon dont il parle des membres de son propre parti, même des membres de son propre personnel, sans parler des autres dirigeants politiques, il les insulte souvent personnellement. Pourquoi pensez-vous qu'il est si gentil avec vous ?

Vladimir Poutine : Il ne s'agit pas d'être gentil avec moi personnellement, à mon avis. Je pense que c'est une personne expérimentée, un homme d'affaires avec une très grande expérience et il comprend que si vous avez besoin de vous associer avec quelqu'un, vous devez traiter votre futur partenaire ou votre partenaire actuel avec respect, sinon il n'en sortira rien. Je pense qu'il s'agit d'une approche purement pragmatique. C'est mon premier point.

Deuxièmement, même si c'est son premier mandat en tant que président, il apprend vite et il comprend parfaitement que le fait d'échanger des accusations ou des insultes à notre niveau est une voie qui ne mène nulle part. Cela reviendrait à priver nos pays de leur dernière chance de dialogue, tout simplement la dernière chance. Ce serait extrêmement regrettable.

Vous avez peut-être remarqué que, pour ma part, je lui témoigne du respect, ainsi qu'à tous mes autres collègues, non seulement aux États-Unis, mais aussi en Europe et en Asie.

Megan Kelly : Peut-être, mais la vérité est que notre président a qualifié le leader de la Corée du Nord de "petit homme fusée". Il n'est donc pas aussi diplomatique selon les personnes dont il parle. Je suis sûre que vous avez vu ça, oui ?

Vladimir Poutine : Oui, je l'ai vu. Vous connaissez notre position à ce sujet. Nous invitons tout le monde à faire preuve de retenue.

Megan Kelly : Alors, que pensez-vous du Président Trump ?

Vladimir Poutine : La question n'est pas tout à fait appropriée, car le travail du président Trump devrait être évalué par ses électeurs, le peuple américain. Il y a une chose que je voudrais dire : qu'on le veuille ou non - nous pouvons aussi ne pas aimer certaines choses - il fait de son mieux pour tenir les promesses électorales qu'il a faites au peuple américain. Il est donc cohérent dans ce sens. Je pense qu'en fait, c'est la seule façon correcte de montrer du respect aux personnes qui ont voté pour lui.

Megyn Kelly : Il a fait l'éloge de votre leadership. Est-il un leader efficace ?

Vladimir Poutine : Eh bien, encore une fois, c'est au peuple américain de décider. Il a de fortes qualités de leader, bien sûr, parce qu'il prend des responsabilités lorsqu'il prend des décisions. Je le répète, que certaines personnes apprécient ou non ses décisions, il va toujours de l'avant et le fait. C'est bien sûr un signe de qualités de leader.

Megyn Kelly : Lisez-vous parfois ses tweets ?

Vladimir Poutine : Non, jamais.

Megyn Kelly : Vous arrive-t-il de tweeter ?

Vladimir Poutine : Non.

Megyn Kelly : Pourquoi pas ?

Vladimir Poutine : J'ai d'autres moyens d'exprimer mon point de vue ou de prendre des décisions. Donald est une personne plus moderne.

Megyn Kelly : Diriez-vous qu'il est plus coloré que vous ?

Vladimir Poutine : Peut-être.

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Vladimir Poutine président de la Fédération de Russie et l'amitié franco-russe.  - Page 30 Empty Re: Vladimir Poutine président de la Fédération de Russie et l'amitié franco-russe.

Jeu 21 Jan 2021 - 20:19
Fin de l'entrevue entre le président Vladimir Poutine et Megan Kelly :

Megan Kelly : Permettez-moi de vous poser une question sur la question de l'interférence électorale. Il y a au moins deux théories sur vous. La première est que lorsque Hillary Clinton était Secrétaire d'Etat, vous avez eu l'impression qu'elle s'était immiscée dans les élections de 2011 et 2012 ici, incitant à des protestations, y compris contre vous, et cela vous a mis en colère. La deuxième est que lorsque les journaux de Panama ont été divulgués, montrant une énorme traînée d'argent qui vous a conduit, vous et certains de vos associés, à ce que ce soit la dernière goutte pour vous. Est-ce que l'une ou l'autre de ces choses vous a mis en colère ?

Vladimir Poutine : C'est complètement absurde. En parlant d'Hillary, je la connais personnellement, et nous avons généralement toujours maintenu un bon dialogue à chaque fois que nous nous sommes rencontrés. Je ne comprends pas pourquoi à un moment donné... Ses conseillers lui ont probablement suggéré de consacrer une partie de sa campagne électorale à critiquer l'évolution de la situation en Russie. C'était leur choix. Je ne l'ai jamais pris personnellement. C'était juste leur politique.

Comme pour tous ces dossiers, c'est une absurdité totale. Ils mentionnent certains de mes amis. Et alors ? Comme vous le savez, cela n'a eu aucun effet. Ce ne sont que des bêtises et des bavardages médiatiques. J'ai oublié tout cela. Je ne me souviens pas de quoi il s'agissait. En fait, rien de ce genre ne peut me mettre en colère. Je suis guidé par des considérations pragmatiques, pas par des émotions.

Megan Kelly : Puisque vous en parlez, un de vos amis a été mentionné dans ces papiers de Panama. Laissez-moi vous interroger à son sujet. Sergei Roldugin. La légende veut que ce type vous ait présenté à votre ex-femme, qu'il soit le parrain d'une de vos filles. C'est un violoncelliste de métier, n'est-ce pas ?

Vladimir Poutine : Oui, je le connais très bien. C'est un ami et un merveilleux musicien. Il a consacré sa vie à l'art et à la musique. D'ailleurs, beaucoup d'artistes ici sont aussi impliqués dans les affaires d'une manière ou d'une autre. En dehors de moi, Sergey a également d'autres liens dans le pays, y compris des hommes d'affaires qui l'ont impliqué dans ce travail. Il a gagné son argent en toute légalité. Il n'a pas gagné des centaines de milliards [de dollars]. Tout ce qu'il a gagné, il l'a dépensé pour acheter des instruments de musique à l'étranger, qu'il a apportés en Russie. Il utilise certains de ces instruments personnellement, par exemple le violoncelle. Il joue du violoncelle.

Megan Kelly : Un Stradivarius de 12 millions de dollars.

Vladimir Poutine : Oui, quelque chose comme ça. Mais c'est un instrument unique.

Megan Kelly : C'est beaucoup d'argent.

Vladimir Poutine : Oui, c'est vrai. Il doit être excentrique, mais alors, tous les artistes sont excentriques. Dépenser tout cet argent pour des instruments de musique. Je pense qu'il a acheté deux violoncelles et deux violons. Il en joue un lui-même et a donné les autres à d'autres musiciens, qui en jouent. Il a apporté tous ces instruments en Russie.

Megan Kelly : D'après les journaux de Panama, cette masse de documents ayant fait l'objet de fuites concernant des comptes bancaires offshore, il a des avoirs, ce violoncelliste, d'au moins 100 millions de dollars, dont une participation d'un huitième dans la plus grande agence de publicité télévisée de Russie, un yacht de 6 millions de dollars, une participation dans un constructeur de camions, une participation de 3 % dans une banque russe. Il doit être un sacré musicien.

Vladimir Poutine : Je ne sais rien de ses affaires, mais je sais qu'il a juste assez d'argent pour acheter ces instruments de musique. Tout le reste est sur papier. Il n'a rien d'autre que ce qu'il a acheté. Peut-être qu'il a autre chose, mais vous devriez lui demander. Je ne contrôle pas sa vie.

Megan Kelly : Mais la question est de savoir comment un violoncelliste gagne autant d'argent ? Les gens le demandent parce que beaucoup de gens croient que c'est vraiment votre argent.

Vladimir Poutine : Ecoutez, regardez simplement beaucoup de figures artistiques russes, et il y a probablement des gens comme ça dans votre pays aussi. Après tout, il y a des personnalités du monde de l'art aux Etats-Unis, y compris des célébrités d'Hollywood qui dirigent des restaurants ou possèdent des actions. N'y a-t-il pas beaucoup de gens comme ça dans l'industrie du divertissement et le monde de l'art aux États-Unis ? Je suis sûr qu'il y a beaucoup de gens de ce genre, et plus qu'en Russie. En Russie, il y a aussi pas mal de personnalités du monde de l'art qui font des affaires en dehors de leur travail créatif. En fait, il y a beaucoup de ces personnes, et il n'est que l'un d'entre eux. Et alors ? La question n'est pas de savoir s'il dirige une entreprise ou non ou s'il a fait des bénéfices ou non. La question est de savoir s'il y a eu des violations. Pour autant que je sache, il n'a commis aucune infraction.

Megan Kelly : C'est exact. Il n'y a pas de problème à faire de l'argent. Je suis une Américaine, nous sommes des capitalistes. La question est de savoir si c'est vraiment votre argent.

Vladimir Poutine : Ce n'est pas mon argent, c'est sûr. Je ne sais même pas combien M. Roldugin a, comme je l'ai déjà dit. Pour autant que je sache, il n'a commis aucune infraction dans ses affaires et ses entreprises créatives, il n'a violé aucune loi ou norme russe.

Megan Kelly : En parlant d'argent, dans les années 1980 et 1990, à la suite de multiples faillites, l'organisation Trump a eu du mal à obtenir des prêts aux États-Unis et a cherché ailleurs. Le fils de M. Trump, Donald Trump Jr, a déclaré qu'il y a dix ans, et je cite : "Les Russes constituent un échantillon assez disproportionné de beaucoup de nos actifs. Nous voyons beaucoup d'argent affluer de Russie". Étiez-vous au courant de l'importance de l'argent russe dans les propriétés ?

Vladimir Poutine : Tout cela est absurde. Il n'y a pas eu d'investissements dans les propriétés de Trump en Russie, pour autant que je sache. Je ne sais même pas s'il y avait des plans sérieux pour faire ces investissements.

Megan Kelly : Allons donc.

Vladimir Poutine : Ecoutez, vous continuez à penser que le monde entier tourne autour de vous. Ce n'est pas le cas.

Megan Kelly : Ce n'est pas à propos de moi. Il s'agit de ce que dit Donald Trump Jr.

Vladimir Poutine : Pensez-vous que nous savons tout ce que le fils de Donald Trump a dit ? Vous voyez, ce n'est pas comme ça que les choses se passent. Donald est venu ici en Russie alors qu'il n'était même pas nominé. Je ne savais même pas qu'il était allé en Russie. Je l'ai appris seulement après, quand on m'a dit qu'il était allé en Russie. De même, j'ignore ce que son fils a dit à cette occasion. Le fils de Donald Trump a-t-il enfreint des règles ou des lois ? Si c'est le cas, inculpez-le. S'il ne l'a pas fait, pourquoi continuez-vous à vous en prendre à chaque mot ?

Megan Kelly : Il y a des années, avant que Donald Trump ne se présente à la présidence, il a dit qu'il vous connaissait et qu'il vous avait beaucoup parlé. Est-ce vrai ?

Vladimir Poutine : Non, je ne l'avais jamais rencontré. Vous voulez dire avant qu'il ne devienne président et avant qu'il ne décide de se présenter à la présidence, n'est-ce pas ?

Megan Kelly : Avant qu'il ne se présente.

Vladimir Poutine : Non, nous ne nous étions pas rencontrés. Nous ne nous sommes jamais parlé, ni par téléphone ni autrement.

Megan Kelly : Vous êtes sur le point d'être réélu pour votre quatrième mandat de président ici en Russie, n'est-ce pas ?

Vladimir Poutine : Nous verrons ce que les électeurs russes décideront.

Megan Kelly : Comment quelqu'un comme Vladimir Poutine, qui est aussi populaire que vous ici en Russie, ressent-il la menace de la marine ? Je sais qu'il a des ennuis judiciaires, mais pourriez-vous lui pardonner et le laisser vous lancer un défi significatif ?

Vladimir Poutine : Quant à la question de savoir avec qui je pourrais travailler et avec qui je ne voudrais pas travailler, je peux vous dire en toute honnêteté que je voudrais et que je suis prêt à travailler avec des gens qui veulent que la Russie devienne un pays plus fort, plus efficace, plus compétitif et plus autonome. Mais pour y parvenir, les personnes dont nous parlons devraient disposer d'un plan d'action clair visant à promouvoir le développement national dans l'environnement actuel. Il y a des gens comme ça, notamment ...

Megan Kelly : Mais Navalny est tel un homme et a une certaine popularité ici en Russie.

Vladimir Poutine : Toute personne peut être graciée si elle le mérite.

Megan Kelly : Pourquoi ne le faites-vous pas ?

Vladimir Poutine : S'il le mérite. Il n'y a pas d'exception pour personne. Pas d'exceptions. Mais nous ne parlons pas de pardon maintenant, nous parlons de certaines forces politiques. Elles n'ont pas de programme de développement pour le pays. Qu'est-ce qu'elles ont de positif et ce que j'aime ? Qu'ils exposent les problèmes, et c'est vraiment bien, c'est la bonne chose à faire, et il faut le faire. Mais ce n'est pas suffisant pour le développement progressif du pays, tout simplement pas assez. Parce qu'il ne suffit pas de se concentrer sur les problèmes ; en outre, c'est même dangereux, car cela peut conduire à la destruction, alors que nous avons besoin de la création.

Megan Kelly : Nos analystes politiques me disent que vous avez tout à fait raison sur vos chances aux prochaines élections, que vous n'avez pas d'adversaires sérieux et que vous allez donc probablement gagner. Quelle est la prochaine étape ? Le président chinois vient d'abolir la limitation des mandats. Est-ce quelque chose que vous feriez un jour ?

Vladimir Poutine : Je ne pense pas que je devrais parler de mes projets politiques avec vous maintenant, lors de cette réunion, dans cette conversation, dans cette interview pour la télévision américaine. Mais je crois vous avoir dit hier que je n'ai jamais modifié la Constitution ni ne l'ai adaptée à mes besoins et que je n'ai pas de tels projets aujourd'hui.

Quant à la Chine, avant de critiquer les décisions prises dans un pays comme la Chine, vous devez réfléchir et vous rappeler qu'il y a 1,5 milliard de personnes qui y vivent et, après y avoir réfléchi, vous devez arriver à la conclusion que nous avons tous intérêt à ce que la Chine soit un État stable et prospère. La meilleure façon de procéder dépend probablement du peuple chinois et des dirigeants chinois.

Megan Kelly : Pouvez-vous quitter le pouvoir ? Parce que certains des experts à qui nous avons parlé ont dit que ce serait presque impossible pour vous parce qu'une personne dans votre position serait probablement jetée en prison par vos adversaires ou pire. Ils disent qu'il est en fait triste que vous deviez rester au pouvoir pour rester en bonne santé.

Vladimir Poutine : Ce que disent vos soi-disant experts, c'est leur vœu pieux. J'ai entendu beaucoup de bêtises de ce genre. Pourquoi pensez-vous que je serai nécessairement remplacé par des gens prêts à détruire tout ce que j'ai fait ces dernières années ? Peut-être, au contraire, un gouvernement arrivera au pouvoir déterminé à renforcer la Russie, à lui créer un avenir, à construire une plate-forme de développement pour les nouvelles générations. Pourquoi avez-vous soudainement décidé que certains destructeurs arriveraient et anéantiraient tout ce qu'ils peuvent ? Peut-être y a-t-il des gens qui aimeraient cela, y compris aux États-Unis. Mais je ne pense pas qu'ils aient raison, parce que les États-Unis, je pense, devraient être plus intéressés par l'autre option - que la Russie soit un pays stable, prospère et en développement, je veux dire si vous pouvez vraiment regarder au moins 25-50 ans en avant.

Megan Kelly : Avez-vous préparé un successeur ? Avez-vous quelqu'un en tête ?

Vladimir Poutine : J'y pense depuis 2000. Penser n'est pas un crime, mais en fin de compte, le choix appartiendra toujours au peuple russe. Que j'aime ou que je déteste quelqu'un, d'autres candidats se présenteront à la présidence et ce sont finalement les citoyens de la Fédération de Russie qui prendront la décision finale.

Megan Kelly : Laissez-moi vous poser quelques questions sur la Syrie. Pensez-vous que les attaques aux armes chimiques en Syrie sont des fausses nouvelles ?

Vladimir Poutine : Bien sûr.

Tout d'abord, le gouvernement syrien a détruit ses armes chimiques il y a longtemps.

Deuxièmement, nous savons que les militants ont l'intention de simuler des attaques chimiques par l'armée syrienne.

Et troisièmement, toutes les tentatives qui ont été faites à plusieurs reprises dans le passé récent, et toutes les accusations ont été utilisées pour consolider les efforts contre Assad. Nous sommes conscients de ces faits et ils ne sont pas intéressants. On veut dire "ennuyeux".

Megan Kelly : Les cadavres d'enfants morts à cause des attaques au gaz sarin ? C'est ennuyeux ?

Vladimir Poutine : Etes-vous sûr que ces morts sont le résultat d'attaques chimiques du gouvernement syrien ? Au contraire, je rejette la faute sur les criminels et les radicaux, sur les terroristes qui mettent en scène ces crimes afin de faire porter le chapeau au président Assad.

Megan Kelly : Ce n'est pas ce que les Nations Unies ont conclu. Elles ont autopsié les corps des enfants morts. Votre ministre des affaires étrangères a laissé entendre que tout était inventé. Le croyez-vous ?

Vladimir Poutine : Bien sûr. Je suis absolument sûr que c'était le cas. Parce qu'il n'y a pas eu d'enquête sérieuse.

Megan Kelly : Il n'y avait pas de cadavres ?

Vladimir Poutine : Peut-être qu'il y avait des cadavres, ce qui est normal dans une guerre. Regardez comment ils ont libéré Mossoul : elle a été rasée. Regardez comment ils ont libéré Raqqa : les morts n'ont pas encore été retirés des ruines ni enterrés. Voulez-vous en parler ?

Megan Kelly : C'est ce que nous appelons le "whataboutisme". C'est vous qui pointez du doigt le mauvais comportement de quelqu'un d'autre pour justifier votre tort ou celui de votre allié. Nous parlons d'Assad et d'enfants morts grâce au gaz sarin. Le gaz sarin. Et vous dites à un public international que cela n'est jamais arrivé ?

Vladimir Poutine : Ecoutez, pour être sûr que c'est bien ce qui s'est passé, une enquête approfondie doit être menée et des preuves doivent être recueillies sur le site. Rien de tout cela n'a été fait. Faisons cela.

Megan Kelly : Laissez-nous le faire. Ils voulaient enquêter sur les hélicoptères et l'ONU voulait aller vérifier les hélicoptères qui étaient sur le site. Et la Russie a dit non. La Russie a dit non. Pourquoi ?

Vladimir Poutine : Il n'y avait rien de tel. La Russie n'a pas dit "Non". La Russie est pour une enquête à grande échelle. Si vous ne le savez pas, je vous le dis maintenant. Il n'est pas vrai que nous sommes contre une enquête objective. C'est un mensonge. C'est un mensonge tout comme la fiole avec la substance blanche qui aurait prouvé que l'Irak possédait des armes de destruction massive, que la CIA a donnée au secrétaire d'État américain. Il s'est excusé par la suite, mais le mal était fait, le pays était ruiné. C'est encore une autre fausse nouvelle, qui n'a aucune substance derrière elle. Une enquête devrait être menée pour en recueillir la substance. Nous sommes en faveur d'une telle enquête.

Megan Kelly : Depuis le début de l'année, il y a eu au moins quatre attaques d'armes chimiques à base de chlore en Syrie. Notre secrétaire d'Etat Tillerson vient de dire que la Russie en porte la responsabilité, étant donné vos promesses antérieures de régner sur les attaques aux armes chimiques en Syrie. Votre réponse ?

Vladimir Poutine : Je vous dirai que a) nous n'avons rien à voir avec cela, et que nous exigeons une enquête approfondie.

Quant aux crimes, retournez à Raqqa et enterrez au moins les cadavres, qui gisent encore dans les ruines après les frappes aériennes sur les quartiers résidentiels de cette ville. Et enquêtez sur ces attaques. Cela vous donnera quelque chose à faire.

Megan Kelly : L'une des questions que se pose notre public est de savoir comment faire marche arrière. Comment arriver à ce que ces deux grandes nations soient moins adversaires et plus proches de nos alliés, ce que nous ne sommes clairement pas en ce moment. Êtes-vous d'accord que nous ne le sommes pas ?

Vladimir Poutine : Malheureusement, ce n'est pas le cas. Mais ce n'est pas nous qui avons fait des Etats-Unis notre adversaire. Ce sont les Etats-Unis, le Congrès américain, qui ont appelé la Russie leur adversaire. Pourquoi avez-vous fait cela ? La Russie a-t-elle imposé des sanctions aux Etats-Unis ? Non, ce sont les États-Unis qui nous ont imposé des sanctions.

Megyn Kelly : Vous savez pourquoi.

Vladimir Poutine : Non, je ne sais pas. Puis-je vous poser une autre question ? Pourquoi avez-vous encouragé le coup d'Etat en Ukraine ? Pourquoi avez-vous fait cela ? Les États-Unis ont directement reconnu avoir dépensé des milliards de dollars à cette fin. Cela a été ouvertement reconnu par les responsables américains. Pourquoi soutiennent-ils les coups d'État et les combats armés dans d'autres pays ? Pourquoi les États-Unis ont-ils déployé des systèmes de missiles le long de nos frontières ?

Écoutez, la Russie et les États-Unis devraient s'asseoir et en discuter afin de mettre les choses au clair. J'ai l'impression que c'est ce que veut le président actuel, mais certaines forces l'en empêchent. Mais nous sommes prêts à discuter de n'importe quel sujet, qu'il s'agisse de questions liées aux missiles, au cyberespace ou aux efforts de lutte contre le terrorisme. Nous sommes prêts à le faire à tout moment. Mais les États-Unis devraient également être prêts. Le temps viendra où l'élite politique américaine sera poussée par l'opinion publique à aller dans cette direction. Nous serons prêts dès que nos partenaires le seront.

Megan Kelly : Avant que je ne vous quitte, quel héritage espérez-vous recevoir ?

Vladimir Poutine : Je crois fermement que mon héritage serait de créer une puissante dynamique de développement pour la Russie, et de faire de ce pays une démocratie résiliente et équilibrée, capable de bénéficier des dernières avancées de la révolution technologique. Nous poursuivrons nos efforts pour améliorer notre système politique et notre système judiciaire. Et je suis certain que tout cela, pris ensemble, renforcerait l'unité de la Fédération de Russie et l'unité de notre peuple, et nous permettrait d'avancer avec confiance pour les années à venir.

Megan Kelly : Monsieur le Président, je vous remercie beaucoup de nous accueillir ici.

Vladimir Poutine : Merci.
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Jeu 21 Jan 2021 - 21:34
De retour aux États-Unis, Megan Kelly a estimé qu'il était impossible de "rouler" Vladimir Poutine. Elle a souligné qu'il était d'une intelligence hors pair : << Il est très intelligent. Vous avez l'impression qu'il est l'homme le plus intelligent au sein de toute compagnie. Cela ne vaut pas la peine d'essayer de le rouler, je ne crois pas que cela réussirait. >> Megan Kelly a déclaré que Vladimir Poutine lui aurait dit que : << S'il est nécessaire d'établir une relation et coopération avec quelqu'un alors vous devez traiter votre partenaire actuel ou potentiel, avec respect. S'engager dans des accusations réciproques et des insultes, est une voie qui ne mène nulle part. >> Il est certain que sa grande intelligence et sa sagesse sont des atouts que les autres Chef d'Etat n'ont pas. Tant qu'il sera président de la Russie, cette grande nation sera entre bonnes mains. Il conviendrait certainement d'empêcher un individu comme Navalny, un escroc vendu à l'étranger et traître à la Russie, d'arriver au pouvoir.

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Ven 22 Jan 2021 - 16:28
La version originale de cette importante entrevue entre Vladimir Poutine et Megan Kelly est normalement de deux heures. Cependant, les rédacteurs de la chaîne NBC ont éliminés des passages clés du président Poutine que les citoyens américains ne doivent pas savoir. Donc, c'est dans une version abrégée et amputée des déclarations importantes du président russe que l'entrevue a été diffusée sur la chaîne NBC.

En ce qui concerne le premier épisode de cette entrevue lequel est consacré à la "prétendue intervention russe dans les élections américaines". Les rédacteurs de la chaîne NBC ont supprimés un certain nombre de paroles, pourtant jugées importantes pour les Américains par le président russe. En voici le texte intégral :

<< Je vous demande tout de même de m'écouter et de transmettre à vos spectateurs et auditeurs ce que je vais leur dire maintenant. L'Occident interfère constamment dans nos affaires intérieures. Tout comme avec vous maintenant, nous avons discuté de cette question avec nos amis et partenaires américains, avec des représentants officiels. Et une foi nous leur avons dit directement : "Écoutez, vous vous mêlez sans cesse de notre vie politique !" Imaginez, ils ne l'ont même pas nié ! Savez-vous ce qu'ils nous ont dit pour la dernière fois ? Ils nous ont dit : "Oui, nous intervenons dans vos affaires intérieures, mais nous en avons le droit, parce que, à la différence de vous, nous apportons la démocratie, c'est pourquoi vous le ne pouvez pas vous mêlez de nos affaires". Vous croyez que c'est une approche civilisê et contemporaine des relations internationales : >>

Même si nous savons que les américains sont connus pour leur hypocrisie et leur charlatanisme, il y a de quoi exprimer son indignation. De plus, chercher à dénigrer la Russie en utilisant des formules telles que "certaines personnes disent" ou encore "certains experts américains disent" et évoquant des sources privées comme étant des preuves solides, est une pratique honteuse.

Personnellement, je trouve que l'attitude de Megan Kelly a été irrespectueuse envers le Président de la Fédération de Russie, qui n'est quand même pas un homme quelconque. Le calme, la courtoisie et l'expertise du président Poutine ont été exemplaires. En professionnel de la politique, il n'a à aucun moment offert un angle d'attaque à cette journaliste qui cherchait à le destabiliser. Espérons qu'elle ait appris quelque chose de ce grand virtuose de la politique, notamment, ce qu'il arriverait à son pays, s'il avait la bêtise de se frotter de trop près à la Russie.
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