- InvitéInvité
Le piège de la banalisation...
Ven 29 Avr 2011 - 20:57
Durant la précampagne présidentielle, Marine Le Pen a remporté deux victoires. Elle a effectué une percée incontestable dans l’opinion dont le premier tour des élections cantonales a fourni une preuve tangible. Elle a aussi remporté la bataille de la banalisation.
Non seulement elle incarne aujourd’hui la troisième force politique du pays mais elle est intégrée dans l’arc républicain, presque dans l’arc démocratique. Cette deuxième victoire est encore plus redoutable que la première, car elle est grosse d’autres succès possibles.
Si le Front national de Marine Le Pen n’est plus un parti d’extrême droite mais, comme cela se dit et s’écrit de plus en plus, un parti populiste comme les autres, alors non seulement elle peut arracher de bons scores au premier tour - son père le faisait déjà -mais elle pourra peut-être un jour les améliorer significativement au deuxième, ce que jamais Jean-Marie Le Pen n’avait pu espérer.
C’est une confirmation : contrairement à ce que prétend la vulgate actuelle, Marine Le Pen est plus dangereuse que son père.
Sa banalisation a des causes logiques mais est aussi le fruit d’une complaisance étrange.
Côté logique, Marine Le Pen est créditée actuellement de 20% ou plus des intentions de votes présidentielles. Dans ces conditions, il devient impossible de la regarder comme une marginale de la société politique. Sa puissance la respectabilise.
Par ailleurs, partout en Europe, on voit monter le flux de partis populistes ou de partis d’extrême droite. Dix-huit pays de l’Union européenne sur vingt-sept sont atteints par cette marée xénophobe, protectionniste, autoritaire et démagogique.
La Finlande, pourtant prospère et peu concernée par l’immigration, l’a encore illustré, si l’on peut dire, ces derniers jours avec la percée des «Vrais Finlandais» dont le ressort principal consiste à refuser toute forme de solidarité avec les autres Européens.
Le populisme est d’abord un égoïsme et un repli sur soi en période de crise, on vient de le vérifier à Helsinki. Par-dessus le marché, dans chaque cas les populismes et l’extrême droite se développent dans les milieux populaires et du coup les commentateurs embarrassés ne peuvent s’empêcher de les légitimer plus ou moins. Il faut la caricature hongroise et la présence d’un parti ouvertement néofasciste pour provoquer un timide début de réaction.
Cela ramène justement à l’autre facteur de la banalisation du Front national, la bizarre complaisance qu’il suscite dans les médias.
Combien d’articles, d’éditoriaux, de chroniques, d’interviews ont célébré la «modernisation» du Front national par Marine Le Pen ? Combien ont présenté la présidente du Front national en dirigeante comme les autres ?
On l’appelle Marine, comme on parlait de Ségolène par cette étrange habitude de nommer les femmes politiques par leur prénom, comme si elles impliquaient davantage de familiarité que les hommes. On célèbre son mode de vie et ses mœurs si contemporaines, comme si c’était une performance et une originalité de ne pas vivre comme une Bretonne du XVe siècle.
Certains chroniqueurs la décrètent même sympathique.
Il y a plus grave : étant la seule personne d’envergure politique au sein de son parti, c’est donc toujours elle qui est la seule invitée à la télévision, alors que pour les autres formations politiques, il y a en permanence un roulement entre les dirigeants. Du coup, elle bénéficie d’un surcroît d’exposition, donc de notoriété, voire de légitimité.
Cet avantage risque de s’accentuer durant la campagne présidentielle.
Pire encore : elle bénéficie d’une absurde et injustifiée bienveillance sur les sujets de fond. Quand le PS publie son projet toute la presse le décortique et, souvent, le critique. Lorsque Nicolas Sarkozy prend une initiative, quelle qu’elle soit, c’est aussitôt un déchaînement.
Marine Le Pen, elle, présente un programme économique aussi archaïque qu’inapplicable et c’est tout juste si on ne la félicite pas de savoir s’adresser aux milieux populaires. Comme si, devant ses succès, l’esprit critique s’émoussait ou se laissait intimider.
Marine Le Pen brandit l’arme de la laïcité pour habiller sa xénophobie. Elle veut sortir de la zone euro, de la zone Schengen, et, en fait, par chacune des mesures qu’elle propose de l’Union européenne. Elle réclame le protectionnisme et la préférence nationale. Elle fait miroiter des augmentations de salaires que justement ses autres mesures rendraient illusoires. Elle parie sur la dévaluation, l’inflation, l’isolationnisme. Elle préconise un Etat fort et autoritaire, y compris en matière économique.
Comment ne voit-on pas que ce sont, trait pour trait, les recettes des ligues d’extrême droite des années 30 qui, en pleine crise mondiale, leur valaient tant de succès en milieux populaires ?
Non seulement elle incarne aujourd’hui la troisième force politique du pays mais elle est intégrée dans l’arc républicain, presque dans l’arc démocratique. Cette deuxième victoire est encore plus redoutable que la première, car elle est grosse d’autres succès possibles.
Si le Front national de Marine Le Pen n’est plus un parti d’extrême droite mais, comme cela se dit et s’écrit de plus en plus, un parti populiste comme les autres, alors non seulement elle peut arracher de bons scores au premier tour - son père le faisait déjà -mais elle pourra peut-être un jour les améliorer significativement au deuxième, ce que jamais Jean-Marie Le Pen n’avait pu espérer.
C’est une confirmation : contrairement à ce que prétend la vulgate actuelle, Marine Le Pen est plus dangereuse que son père.
Sa banalisation a des causes logiques mais est aussi le fruit d’une complaisance étrange.
Côté logique, Marine Le Pen est créditée actuellement de 20% ou plus des intentions de votes présidentielles. Dans ces conditions, il devient impossible de la regarder comme une marginale de la société politique. Sa puissance la respectabilise.
Par ailleurs, partout en Europe, on voit monter le flux de partis populistes ou de partis d’extrême droite. Dix-huit pays de l’Union européenne sur vingt-sept sont atteints par cette marée xénophobe, protectionniste, autoritaire et démagogique.
La Finlande, pourtant prospère et peu concernée par l’immigration, l’a encore illustré, si l’on peut dire, ces derniers jours avec la percée des «Vrais Finlandais» dont le ressort principal consiste à refuser toute forme de solidarité avec les autres Européens.
Le populisme est d’abord un égoïsme et un repli sur soi en période de crise, on vient de le vérifier à Helsinki. Par-dessus le marché, dans chaque cas les populismes et l’extrême droite se développent dans les milieux populaires et du coup les commentateurs embarrassés ne peuvent s’empêcher de les légitimer plus ou moins. Il faut la caricature hongroise et la présence d’un parti ouvertement néofasciste pour provoquer un timide début de réaction.
Cela ramène justement à l’autre facteur de la banalisation du Front national, la bizarre complaisance qu’il suscite dans les médias.
Combien d’articles, d’éditoriaux, de chroniques, d’interviews ont célébré la «modernisation» du Front national par Marine Le Pen ? Combien ont présenté la présidente du Front national en dirigeante comme les autres ?
On l’appelle Marine, comme on parlait de Ségolène par cette étrange habitude de nommer les femmes politiques par leur prénom, comme si elles impliquaient davantage de familiarité que les hommes. On célèbre son mode de vie et ses mœurs si contemporaines, comme si c’était une performance et une originalité de ne pas vivre comme une Bretonne du XVe siècle.
Certains chroniqueurs la décrètent même sympathique.
Il y a plus grave : étant la seule personne d’envergure politique au sein de son parti, c’est donc toujours elle qui est la seule invitée à la télévision, alors que pour les autres formations politiques, il y a en permanence un roulement entre les dirigeants. Du coup, elle bénéficie d’un surcroît d’exposition, donc de notoriété, voire de légitimité.
Cet avantage risque de s’accentuer durant la campagne présidentielle.
Pire encore : elle bénéficie d’une absurde et injustifiée bienveillance sur les sujets de fond. Quand le PS publie son projet toute la presse le décortique et, souvent, le critique. Lorsque Nicolas Sarkozy prend une initiative, quelle qu’elle soit, c’est aussitôt un déchaînement.
Marine Le Pen, elle, présente un programme économique aussi archaïque qu’inapplicable et c’est tout juste si on ne la félicite pas de savoir s’adresser aux milieux populaires. Comme si, devant ses succès, l’esprit critique s’émoussait ou se laissait intimider.
Marine Le Pen brandit l’arme de la laïcité pour habiller sa xénophobie. Elle veut sortir de la zone euro, de la zone Schengen, et, en fait, par chacune des mesures qu’elle propose de l’Union européenne. Elle réclame le protectionnisme et la préférence nationale. Elle fait miroiter des augmentations de salaires que justement ses autres mesures rendraient illusoires. Elle parie sur la dévaluation, l’inflation, l’isolationnisme. Elle préconise un Etat fort et autoritaire, y compris en matière économique.
Comment ne voit-on pas que ce sont, trait pour trait, les recettes des ligues d’extrême droite des années 30 qui, en pleine crise mondiale, leur valaient tant de succès en milieux populaires ?
ALAIN DUHAMEL
Source : http://www.liberation.fr/politiques/01012334150-le-piege-de-la-banalisation-de-marine-le-pen
Ce qui m'amuse avec cet article c'est qu'Alain Duhamel fait exactement ce qu'il reproche aux autres de faire : parler de Marine...!!!
- Soleil de Cendres
- Localisation : VAUCLUSE
Date d'inscription : 09/01/2011
Passion : Cadre commercial dans l'industrie médicale
Humeur : Tout est dit dans le pseudo ...
Re: Le piège de la banalisation...
Sam 30 Avr 2011 - 0:44
Tout a déjà été dit sur le petit domestique du P.A.F, obsédé monomaniaque à tête de pomme ; laissons-le donc vomir sa haine et se perdre dans ses délires anti-FN, c'est là tout le résumé de sa prétendue expertise politique.
"Archaïque", le programme économique du Front ?
Parce que faire référence aux ligues des années trente, ça, c'est moderne ...
A croire qu'avec Khan et Aphatie, c'est à celui qui sortira la plus grosse ... connerie !
Les "HA" qui figurent dans vos trois patronymes, DuHAmel, KHAn, ApHAtie, seraient-ils annonciateurs de crise d'hilarité au sein de votre auditoire et lectorat vascillant ?
Allez les clowns, encore un effort, vous allez vraiment finir par être drôles ...
Ha, Ha, Ha ...
"Archaïque", le programme économique du Front ?
Parce que faire référence aux ligues des années trente, ça, c'est moderne ...
A croire qu'avec Khan et Aphatie, c'est à celui qui sortira la plus grosse ... connerie !
Les "HA" qui figurent dans vos trois patronymes, DuHAmel, KHAn, ApHAtie, seraient-ils annonciateurs de crise d'hilarité au sein de votre auditoire et lectorat vascillant ?
Allez les clowns, encore un effort, vous allez vraiment finir par être drôles ...
Ha, Ha, Ha ...
- wesker
- Localisation : Dans la défense des valeurs nationales
Date d'inscription : 09/01/2011
Re: Le piège de la banalisation...
Sam 30 Avr 2011 - 13:55
Effectivement, Marine Le Pen permets d'accroître l'audience du mouvement et crédibilise les analyses et propositions des nationaux.
Développant la tripolarisation de la vie politique, et devant refuser tout rapprochement avec l'appareil UMP, elle peut en revanche, inciter nombre de patriotes sincères ayant jusqu'ici refuser de rejoindre le FN à le faire pour construire une vraie alternative et proposer au pays les solutions nécessaire au rétablissement de nos finances publiques pour enfin, apporter la prospérité tant promis par les mondialistes.
Développant la tripolarisation de la vie politique, et devant refuser tout rapprochement avec l'appareil UMP, elle peut en revanche, inciter nombre de patriotes sincères ayant jusqu'ici refuser de rejoindre le FN à le faire pour construire une vraie alternative et proposer au pays les solutions nécessaire au rétablissement de nos finances publiques pour enfin, apporter la prospérité tant promis par les mondialistes.
- InvitéInvité
Re: Le piège de la banalisation...
Sam 30 Avr 2011 - 13:59
Duhamel , Khan et Apathi ont la double nationalité Israelienne-Française ? ou je me trompe ?
- wesker
- Localisation : Dans la défense des valeurs nationales
Date d'inscription : 09/01/2011
Re: Le piège de la banalisation...
Sam 30 Avr 2011 - 14:21
Duhamel et Kahn ont la particularité d'être, tout les deux, des farouches détracteurs du FN et des idées nationales. Résolument européistes et ardent défenseurs du système sur lequel ils vivent, ils n'auront de cesse de caricaturer, dénigrer, insinuer afin que les nationaux ne progressent pas dans l'opinion.
Ces faiseurs d'opinions firent, un temps, illusion sur les plateaux télé mais se refusent, dès lors, àdébattre, rencontrer et échanger avec les responsables nationaux dont ils sentent désormais qu'une stratégie de victoire se mets en oeuvre. C'est constructif et en même temps est un bon signal pour le mouvement.
Ces faiseurs d'opinions firent, un temps, illusion sur les plateaux télé mais se refusent, dès lors, àdébattre, rencontrer et échanger avec les responsables nationaux dont ils sentent désormais qu'une stratégie de victoire se mets en oeuvre. C'est constructif et en même temps est un bon signal pour le mouvement.
- ahele
- Localisation : paris
Date d'inscription : 29/04/2011
Passion : sans politique/polars/livres/musiques
Humeur : de plus en plus confiante en l'avenir !
Re: Le piège de la banalisation...
Sam 30 Avr 2011 - 15:44
laissons les causer (si cela permet d'agacer les français d'entendre leur ritournelle éternelle rabâcher les mêmes choses) je me trompe ou plus on dénigre marine et plus le parti s'agrandit et se porte bien donc prendre acte en plus ils n'ont rien à lui reprocher et cela les agace prodigieusement il y a qu'à regarder les attaques frontales dans "le grand journal" sur canal + c'est édifiant ! tous contre une écœurant ![i]
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum