- ano
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Passion : poli(tique, tesse, ...)
La sélection à l'université : un moyen de relancer la France !
Mar 31 Oct 2017 - 10:40
Sélection à l'université : l'opinion bouge, même chez les jeunes
liberation, le 26 octobre 2017(Source)
Alors qu'il y a trente ans, le ministre Devaquet avait dû retirer son projet d'introduire la sélection à l'entrée à l'université, un sondage Ipsos montre que l'opinion n'y est désormais plus si défavorable.
A l’hiver 1986, le ministre délégué à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, Alain Devaquet, provoquait la colère de la jeunesse en tentant d’introduire la sélection à l’université. Les grosses manifestations eurent raison du projet. On en resta donc là : l’article L612-3 du code de l’éducation stipule toujours aujourd’hui que « les dispositions relatives à la répartition entre les établissements et les formations excluent toute sélection » des étudiants à l’entrée à l’université.
Trente ans plus tard, si les syndicats étudiants regardent toujours avec beaucoup de méfiance le principe de la sélection à l’université, il se pourrait que l’opinion ait bougé sur la question. Selon un sondage Ipsos pour l’Obs, réalisé auprès de 2 180 personnes fin septembre, 66% des répondants se déclaraient favorables à « une forme de sélection des étudiants à l’inscription à l’université ».
Il faut dire que le boom démographique des années 2000 s’est traduit par une augmentation ces dernières années du nombre de lycéens (près de 30 000 en plus par an), et donc cette année par un important accroissement du nombre de candidats à une place en fac. Cet été, le système APB, censé aider à une idéale répartition des élèves entre les différentes filières du supérieur, s’était emballé : seulement 6 bacheliers ou étudiants en réorientation sur 10 avaient pu s’inscrire dans leur formation de prédilection. Beaucoup avaient en outre vu leur destin universitaire joué au tirage au sort, une méthode jugée « profondément injuste » par 80% des sondés. Et toutes les catégories d’âge y sont défavorables.
Vers l’instauration de « prérequis »
La Fage et l’Unef, qui représentent les étudiants, plaident pour une augmentation du nombre de places. Mais la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche estime qu’il faut réformer l’accès au premier cycle au-delà d’une gestion purement comptable des effectifs. « Une fois entrés à l’université, sur neuf étudiants, en moyenne, trois seulement réussissent à passer en deuxième année. […] Le taux d’échec massif en licence n’est pas digne de notre université », a-t-elle dit à l’Obs. Et d’ajouter : « notre modèle, qui se veut méritocratique, l’est finalement peu.»
Cet été, une concertation a été lancée sur le sujet. Elle a donné lieu à un rapport, remis la semaine dernière à la ministre. Lundi, celle-ci doit annoncer son plan qui, pour être dans les clous de la loi, devra ne pas rendre coercitifs les prérequis. A moins d’amender le code de l’éducation. Ce qui ne devrait pas poser problème à beaucoup de monde, à en croire le sondage Ipsos, dans lequel 18% se disent favorables à la sélection par idéologie et 48% par « pragmatisme ».
« Beaucoup s’accordaient à analyser cette mobilisation contre la loi Devaquet comme, certes, un refus de la sélection à l’entrée des universités, mais aussi comme une protestation plus diffuse contre un chômage de masse qui n’épargnait pas la jeunesse, au contraire. Trente ans plus tard, le taux de chômage des jeunes dans l’Hexagone a augmenté (à 24,6% selon l’OCDE). Il n’est pas certain que la situation se traduise dans la rue. Selon le sondage Ipsos de l’Obs, les 16-24 ans ne sont pas tous défavorables à la sélection : 65% n’y voient pas d’objection, contre 43% il y a dix ans.
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