- Zabou18Modérateurs
- Date d'inscription : 12/04/2012
Passion : Ma famille, mon pays, l'histoire
Le chantier de Valls
Ven 31 Aoû 2012 - 13:37
Hors réalité:
Manuel Valls veut une refonte des chiffres de la délinquance
Le ministre de l'intérieur a décidé d'ouvrir "le chantier des indicateurs de la délinquance". Manuel Valls a annoncé au Monde, mardi 28 août, qu'il va demander aux inspections générales de l'administration, de la police et de la gendarmerie (IGA, IGPN, IGGN) d'évaluer "les pratiques d'enregistrement statistique" et l'"application des règles de comptabilisation des crimes et délits". Mais, au-delà de cette évaluation, le ministre veut "mettre à plat l'ensemble de l'outil statistique" pour "assurer la robustesse et la continuité dans le temps" des chiffres et aboutir à une "présentation renouvelée".
Sur ce sujet sensible, le ministre va mettre en place une concertation avec les commissions des lois du Sénat et de l'Assemblée nationale, l'Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP) et le Conseil national de la statistique. L'objectif : obtenir un "contexte dépassionné et consensuel", explique-t-on au ministère.
Reste à trouver de nouveaux moyens d'évaluation, et à imposer de nouveaux indicateurs. Cela pourrait passer par de nouveaux agrégats. Il en existe actuellement quatre : les atteintes aux biens, les atteintes volontaires à l'intégrité physique, les escroqueries et infractions économiques et financières et les infractions révélées par l'action des services. Mais ils sont encore larges, et peu lisibles. Au ministère, on souhaiterait aussi donner plus de poids au taux d'élucidation, au travail de la police technique et scientifique, et à des outils permettant de rendre compte de l'activité réelle de la police et de la gendarmerie, les mains courantes (simples signalements) ou les interventions.
Car si le ministre veut combattre les "effets pervers" de la politique du chiffre, qui "incite à agir sur la statistique et non sur les traitements de fond des problèmes", son entourage reconnaît qu'"il faut rendre des comptes : il faut trouver un équilibre, avec des objectifs annuels accessibles".
Depuis 1972, les statistiques de la délinquance sont mesurées par l'état 4001, soit l'ensemble des crimes et délits enregistrés par les services de police et de gendarmerie, classés sous une centaine de rubriques. Se trouvent ainsi mêlés des faits dont la nature et la gravité divergent radicalement, ce qui n'a jamais empêché les ministres de l'intérieur successifs de les additionner pour donner chaque année le "chiffre unique", au grand dam de l'ONDRP.
Dans son dernier bulletin mensuel publié mardi, l'ONDRP rappelle que "confondre la délinquance enregistrée avec la délinquance commise (...) est une erreur". Le taux de plaintes varie de moins de 10 % pour les actes de vandalisme ou les violences sexuelles, à près de 100 % pour les vols de voiture. L'ONDRP dénonce aussi, depuis un an, l'existence de mois "atypiques". Lorsqu'un mois s'achève par un week-end ou un jour férié, la collecte se termine le dernier jour ouvrable. Cela donne des mois à 27 ou 28 jours qui jettent un doute sur la fiabilité des comptes.
CHANTIER INCONTOURNABLE
En donnant le coup d'envoi d'une réforme de l'outil statistique, Manuel Valls anticipe les effets d'un changement majeur dans les commissariats et les brigades de gendarmerie : la généralisation du LRPPN et du LRPGN, les nouveaux logiciels de rédaction de procédures. Un vrai progrès en termes de précision : ces programmes imposent aux fonctionnaires un certain nombre de champs normalisés (date et lieu du crime ou du délit, etc.), et les suites pénales seront intégrées.
Et, surtout, la remontée des statistiques sera automatisée, rendant impossibles les petits arrangements locaux... Ce qui pourrait provoquer "mécaniquement, une augmentation des chiffres", reconnaît-on Place Beauvau. La mise en place du nouveau système devrait être achevée début 2013 et les premières remontées statistiques avoir lieu en avril ou en mai.
Le chantier de la statistique policière est vaste, mais Manuel Valls sait, d'expérience, qu'il est incontournable. Entre 1997 et 2002, Lionel Jospin avait pris conscience, trop tard, du problème. Une mission parlementaire avait été créée en juillet 2001. Ses recommandations ont donné naissance, en 2003, à l'Observatoire national de la délinquance, qui a permis de grandes avancées, notamment les enquêtes annuelles de victimation. Trop tard pour la gauche : Nicolas Sarkozy occupait désormais la Place Beauvau.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/08/28/manuel-valls-veut-une-refonte-des-chiffres-de-la-delinquance_1752239_3224.html
Manuel Valls veut une refonte des chiffres de la délinquance
Le ministre de l'intérieur a décidé d'ouvrir "le chantier des indicateurs de la délinquance". Manuel Valls a annoncé au Monde, mardi 28 août, qu'il va demander aux inspections générales de l'administration, de la police et de la gendarmerie (IGA, IGPN, IGGN) d'évaluer "les pratiques d'enregistrement statistique" et l'"application des règles de comptabilisation des crimes et délits". Mais, au-delà de cette évaluation, le ministre veut "mettre à plat l'ensemble de l'outil statistique" pour "assurer la robustesse et la continuité dans le temps" des chiffres et aboutir à une "présentation renouvelée".
Sur ce sujet sensible, le ministre va mettre en place une concertation avec les commissions des lois du Sénat et de l'Assemblée nationale, l'Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP) et le Conseil national de la statistique. L'objectif : obtenir un "contexte dépassionné et consensuel", explique-t-on au ministère.
Reste à trouver de nouveaux moyens d'évaluation, et à imposer de nouveaux indicateurs. Cela pourrait passer par de nouveaux agrégats. Il en existe actuellement quatre : les atteintes aux biens, les atteintes volontaires à l'intégrité physique, les escroqueries et infractions économiques et financières et les infractions révélées par l'action des services. Mais ils sont encore larges, et peu lisibles. Au ministère, on souhaiterait aussi donner plus de poids au taux d'élucidation, au travail de la police technique et scientifique, et à des outils permettant de rendre compte de l'activité réelle de la police et de la gendarmerie, les mains courantes (simples signalements) ou les interventions.
Car si le ministre veut combattre les "effets pervers" de la politique du chiffre, qui "incite à agir sur la statistique et non sur les traitements de fond des problèmes", son entourage reconnaît qu'"il faut rendre des comptes : il faut trouver un équilibre, avec des objectifs annuels accessibles".
Depuis 1972, les statistiques de la délinquance sont mesurées par l'état 4001, soit l'ensemble des crimes et délits enregistrés par les services de police et de gendarmerie, classés sous une centaine de rubriques. Se trouvent ainsi mêlés des faits dont la nature et la gravité divergent radicalement, ce qui n'a jamais empêché les ministres de l'intérieur successifs de les additionner pour donner chaque année le "chiffre unique", au grand dam de l'ONDRP.
Dans son dernier bulletin mensuel publié mardi, l'ONDRP rappelle que "confondre la délinquance enregistrée avec la délinquance commise (...) est une erreur". Le taux de plaintes varie de moins de 10 % pour les actes de vandalisme ou les violences sexuelles, à près de 100 % pour les vols de voiture. L'ONDRP dénonce aussi, depuis un an, l'existence de mois "atypiques". Lorsqu'un mois s'achève par un week-end ou un jour férié, la collecte se termine le dernier jour ouvrable. Cela donne des mois à 27 ou 28 jours qui jettent un doute sur la fiabilité des comptes.
CHANTIER INCONTOURNABLE
En donnant le coup d'envoi d'une réforme de l'outil statistique, Manuel Valls anticipe les effets d'un changement majeur dans les commissariats et les brigades de gendarmerie : la généralisation du LRPPN et du LRPGN, les nouveaux logiciels de rédaction de procédures. Un vrai progrès en termes de précision : ces programmes imposent aux fonctionnaires un certain nombre de champs normalisés (date et lieu du crime ou du délit, etc.), et les suites pénales seront intégrées.
Et, surtout, la remontée des statistiques sera automatisée, rendant impossibles les petits arrangements locaux... Ce qui pourrait provoquer "mécaniquement, une augmentation des chiffres", reconnaît-on Place Beauvau. La mise en place du nouveau système devrait être achevée début 2013 et les premières remontées statistiques avoir lieu en avril ou en mai.
Le chantier de la statistique policière est vaste, mais Manuel Valls sait, d'expérience, qu'il est incontournable. Entre 1997 et 2002, Lionel Jospin avait pris conscience, trop tard, du problème. Une mission parlementaire avait été créée en juillet 2001. Ses recommandations ont donné naissance, en 2003, à l'Observatoire national de la délinquance, qui a permis de grandes avancées, notamment les enquêtes annuelles de victimation. Trop tard pour la gauche : Nicolas Sarkozy occupait désormais la Place Beauvau.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/08/28/manuel-valls-veut-une-refonte-des-chiffres-de-la-delinquance_1752239_3224.html
- Zabou18Modérateurs
- Date d'inscription : 12/04/2012
Passion : Ma famille, mon pays, l'histoire
Re: Le chantier de Valls
Ven 31 Aoû 2012 - 13:39
Réalité :
C’est un article du journal le Monde qui nous apprend que le ministre de l’Intérieur va demander aux responsables d'évaluer "les pratiques d'enregistrement statistique" et « l'application des règles de comptabilisation des crimes et délits". Il va mettre en place une concertation avec les commissions des lois du Sénat et de l'Assemblée nationale, l'Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP) et le Conseil national de la statistique. (Beaucoup de monde impliqué et on ne doute pas que tous nos officiers d’état-major vont occuper leur longues journées de travail à bricoler tout ça. Tous ces gens qui coûtent très cher alors que l’argent manque).
Le ministre veut combattre les "effets pervers" de la politique du chiffre. Il ne faut pas qu’il rêve car il faudra encore et toujours s’appuyer sur les chiffres pour obtenir l’évaluation des résultats. Et quand il est dit « il faut trouver un équilibre, avec des objectifs annuels accessibles" il ne fait aucun doute que ces « objectifs annuels » vont faire l’objet de directives précises de petits chefs qui imposeront leurs quotas et les magouilles pour arranger les chiffres.
Un seul espoir : les nouveaux logiciels de rédaction de procédures avec remontée des statistiques automatisées avec suites pénales intégrées. Il faut espérer que cela ne poussera pas les membres des forces de l’ordre à renvoyer les plaignants vers la « maison d’en face ». Le ministère s’attend déjà à ce que ces nouvelles procédures puissent provoquer "mécaniquement, une augmentation des chiffres", ce qui voudrait dire qu’il est admis que les chiffres actuels sont tirés vers le bas « manuellement ».
https://sites.google.com/site/assogendarmesetcitoyens/COMMUNIQUES/manuelvallsouvrelechantierdesindicateursdeladelinquance
C’est un article du journal le Monde qui nous apprend que le ministre de l’Intérieur va demander aux responsables d'évaluer "les pratiques d'enregistrement statistique" et « l'application des règles de comptabilisation des crimes et délits". Il va mettre en place une concertation avec les commissions des lois du Sénat et de l'Assemblée nationale, l'Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP) et le Conseil national de la statistique. (Beaucoup de monde impliqué et on ne doute pas que tous nos officiers d’état-major vont occuper leur longues journées de travail à bricoler tout ça. Tous ces gens qui coûtent très cher alors que l’argent manque).
Le ministre veut combattre les "effets pervers" de la politique du chiffre. Il ne faut pas qu’il rêve car il faudra encore et toujours s’appuyer sur les chiffres pour obtenir l’évaluation des résultats. Et quand il est dit « il faut trouver un équilibre, avec des objectifs annuels accessibles" il ne fait aucun doute que ces « objectifs annuels » vont faire l’objet de directives précises de petits chefs qui imposeront leurs quotas et les magouilles pour arranger les chiffres.
Un seul espoir : les nouveaux logiciels de rédaction de procédures avec remontée des statistiques automatisées avec suites pénales intégrées. Il faut espérer que cela ne poussera pas les membres des forces de l’ordre à renvoyer les plaignants vers la « maison d’en face ». Le ministère s’attend déjà à ce que ces nouvelles procédures puissent provoquer "mécaniquement, une augmentation des chiffres", ce qui voudrait dire qu’il est admis que les chiffres actuels sont tirés vers le bas « manuellement ».
https://sites.google.com/site/assogendarmesetcitoyens/COMMUNIQUES/manuelvallsouvrelechantierdesindicateursdeladelinquance
- Papounet
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Humeur : Du genre nounours, mais pas toujours commode ! :-)
Re: Le chantier de Valls
Ven 31 Aoû 2012 - 13:48
Magouillages et traficotages, le serpent qui se mord la queue...
- mely
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Humeur : « Interpréter consiste toujours à mettre en équivalence deux textes : celui de l'auteur, celui de l'interprète. » de Tzvetan Todorov
Re: Le chantier de Valls
Ven 31 Aoû 2012 - 14:31
les chiffres n'ont toujours reflété qu'un fond de réalité.
Ce qui m'intéresse par contre dans l'article c'est les suites données aux crimes et délits, va-t-on enfin avoir une vision réelle de notre pitoyable justice. Pourrait-on un jour voir également les suites des dommages pour les victimes.
Ce qui m'intéresse par contre dans l'article c'est les suites données aux crimes et délits, va-t-on enfin avoir une vision réelle de notre pitoyable justice. Pourrait-on un jour voir également les suites des dommages pour les victimes.
- geminiModérateurs
- Localisation : Gers
Date d'inscription : 07/12/2011
Passion : La France, Le drapeau, Dieu et ensuite : bricolage, jeux video,informatique, politique, jardin. aviation, tir.
Humeur : En général assez bonne. Elle suit le cours de la vie.
Re: Le chantier de Valls
Ven 31 Aoû 2012 - 17:13
Mais non ! Tout va bien, même la délinquance rom diminue, pourquoi s'en faire?
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