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Date d'inscription : 18/09/2011
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République bananière : Le tweet qui a appris à Matignon que Yamina Benguigui était à Cannes
Ven 6 Juil 2012 - 11:11
C'est un petit tweet de Cannes qui a provoqué des remous à Paris. Vendredi 18 mai, en plein festival de Cannes, Yamina Benguigui, ministre déléguée aux Français de l'étranger et à la francophonie sirote un verre en terrasse du Martinez, hôtel de luxe à Cannes. Un journaliste remarque sa présence et en fait un tweet.
Problème, selon les informations de L'Express, Matignon n'était pas au courant. L'équipe de Jean-Marc Ayrault a donc appris son séjour dans le palace cannois sur Twitter avant de lui passer un coup de fil de remontrances
L'Express raconte la suite dans l'article "Yamina Benguigui, le dossier show" paru le mercredi 4 juillet :
Alerté, Jean-Marc Ayrault fait appeler son directeur de cabinet et lui interdit de monter les marches : son allure de diva a provoqué assez de dégâts ; il sera aussi précisé partout dans la presse que le déplacement de la réalisatrice, d'ordre "privé", s'est fait à ses frais.
Au moment où la ministre prenait un pot en terrasse, une dépêche reprise notamment sur le site du Figaro annonçait sa participation, le lendemain, "à une rencontre visant à soutenir la mise en place du Fonds panafricain pour le cinéma et l'audiovisuel".
http://lelab.europe1.fr/t/le-tweet-qui-a-appris-a-matignon-que-yamina-benguigui-etait-a-cannes-3726
http://www.midilibre.fr/2012/07/05/yamina-benguigui-le-palace-de-cannes-et-la-fureur-de-ayrault,528696.php
Yamina Benguigui, la ministre qui fait son show
Réalisatrice de documentaires sur l'immigration, la ministre de la Francophonie, Yamina Benguigui, repète qu'elle a fait plus de politique dans sa vie que beaucoup d'élus socialistes.
LIONEL BONAVENTURE / AFP
La réalisatrice Yamina Benguigui fut l'invitée de dernière minute de l'équipe Ayrault. Depuis, la ministre de la Francophonie, peu soucieuse des us et coutumes du milieu politique, s'est fait remarquer.
Des talons un peu trop hauts, des tailleurs un peu trop chics, une allure un peu trop star, des amis un peu trop riches... En quelques semaines, Yamina Benguigui est passée du statut de réalisatrice primée, figure emblématique de la réussite de l'intégration et du féminisme engagé, à celui de maillon faible du gouvernement "normal" de Jean-Marc Ayrault.
Elle a d'ailleurs perdu une partie de ses attributions (les Français de l'étranger) à l'occasion du mini-remaniement qui a eu lieu après les élections législatives, dans une relative indifférence médiatique: le changement de portefeuille de Nicole Bricq, objet de tous les commentaires, a détourné les regards de la ministre de la Francophonie. Mais elle détonne parmi ces professionnels de la politique, une petite perturbation qui dérange sur la carte dessinée par François Hollande. Personne, au PS, ne l'imaginait à cette place. D'ailleurs, personne - ou presque - au PS ne semble la connaître assez pour la raconter.
Un parcours qui justifie son entrée au gouvernement
Elle est née française, fille d'immigrés d'Algérie. Yamina Benguigui, c'est d'abord une signature, celle d'une réalisatrice qui parle depuis vingt ans immigration et discriminations : Mémoires d'immigrés, Le Plafond de verre, 9-3 Mémoire d'un territoire, ou encore la série Aïcha, qu'elle produit et qu'elle réalise, et dont France 2 a diffusé en prime time, le 20 juin, le quatrième épisode.
Je suis restée en France par effraction. Mais ce pays m'a sauvée
Elle revendique cet engagement comme une forme de combat, répète qu'elle a fait plus de politique toutes ces années que beaucoup d'élus socialistes, évoque les "tours de France" qu'elle a multipliés pour défendre ses films. Se défend de n'être pas à sa place sous les ors de la République, elle qui s'est battue pour récupérer la nationalité française: "J'ai été élevée dans un nationalisme exacerbé, préparée toute mon enfance au retour en Algérie, comme 90% des familles algériennes en France. Je suis restée en France par effraction, contre la volonté de mon père et de la société française. Mais ce pays m'a sauvée. Le français, pour moi, c'est la langue de la liberté." Son regard, ses mots, son expertise: en leur nom, assure-t-elle, François Hollande lui a demandé de participer au gouvernement.
Lorsque son téléphone a sonné, "Ne quittez pas, je vous passe le président de la République", Yamina Benguigui a tourné la tête, pour vérifier qu'aucune caméra cachée ne filmait la plaisanterie. La quinquagénaire le connaissait à peine, ce président, même si elle avait intégré son comité de soutien pendant la campagne. Ce jour-là, dans un café proche du Trocadéro, suspendue à son portable, elle multipliait les appels pour convaincre des actrices de s'investir à ses côtés au sein d'un manifeste en faveur des "mamans des banlieues".
C'est Bertrand Delanoë qui a soufflé son nom
C'est Bertrand Delanoë qui a soufflé son nom à Jean-Marc Ayrault, semble-t-il en mal de femmes issues de la diversité pour compléter son équipe gouvernementale, à la dernière minute: le jour de l'intronisation du chef de l'Etat, le 15 mai, Yamina Benguigui ne savait pas encore qu'elle allait en être. Dans la salle des fêtes de l'Hôtel de Ville, pour passer le temps en attendant le nouveau président, elle évoque pour son voisin, un élu peu au fait de ces artifices subtilement féminins, le souci de faire couper ses pantalons juste au ras de ses hauts talons. Des robes? Elle dit qu'elle n'en porte pas pendant le travail, soucieuse de ne pas dévoiler le haut des cuisses en s'asseyant - elle fait le geste, tire sur un tissu imaginaire. Question d'éducation.
Quand elle a débarqué dans la cour de l'Elysée pour le premier Conseil des ministres, perchée, désinvolte, avec ses grosses lunettes noires et son sac à l'épaule, les socialistes ont cru voir un ovni. Certains en ont ri, tant elle semblait plus près des paillettes du show-biz que des estrades de la vie publique. Cécile Duflot a raconté à Martine Aubry que la dame avait coincé son talon dans l'une des petites grilles qui pavent ici et là le sol du palais, contrainte, pour se dégager, d'appeler à son secours un huissier bien ennuyé. La sandale a terminé dans la poubelle.
Yamina gagne bien sa vie -et alors? Elle incarne l'efficacité de l'ascenseur social
Quelques jours plus tard, la ministre est à Cannes, pour le Festival. Elle n'a pas envisagé d'y renoncer -quelle idée! Elle y a ses habitudes, notamment à l'hôtel Martinez. Un tweet signalant sa présence à la terrasse du palace fait bondir Matignon, qui surveille les réseaux sociaux. Alerté, Jean-Marc Ayrault fait appeler son directeur de cabinet et lui interdit de monter les marches: son allure de diva a provoqué assez de dégâts; il sera aussi précisé partout dans la presse que le déplacement de la réalisatrice, d'ordre "privé", s'est fait à ses frais. "Oui, Yamina gagne bien sa vie -et alors? Elle incarne l'efficacité de l'ascenseur social, la défend son ami Pierre Schapira, élu à Paris. Elle vient vraiment d'un milieu modeste; elle s'est bien plus battue dans la vie que la plupart de ceux qui la critiquent."
Trop voyante, trop clinquante. Exactement comme déparait en son temps Rachida Dati, son amie: "Je connais Rachida depuis quatorze ans. Avec elle, ce n'est pas: "Tu es de droite, je suis de gauche'', c'est une histoire commune, une incroyable aventure humaine - nous étions, toutes les deux, des jeunes filles programmées pour ne pas exister. Je ne dis pas que le clivage politique est une notion obsolète, simplement, mon travail sur la mémoire de l'immigration fédère au-delà des partis; ce sont des gens, comme Rachida, qui m'ont interpellée, à un moment donné: "Tu as parlé de mon père, tu as parlé de ma mère.''"
Quelle élue parisienne était-elle?
Ministre de circonstance, Yamina Benguigui n'a pas les codes du milieu politique, capable de prendre la parole sans que Laurent Fabius la lui propose en réunion, voire d'interrompre le tout-puissant ministre des Affaires étrangères pendant qu'il disserte sur l'état du monde, capable encore de ne pas enlever ses lunettes de soleil à la table du Conseil des ministres.
"C'est vrai, elle a un nom qui porte un message. Mais elle n'est pas passée d'une carrière d'artiste à une carrière politique: elle ne s'est jamais investie dans son travail d'élue; au gouvernement comme à l'Hôtel de Ville, elle prend la place de quelqu'un de plus légitime qu'elle à exercer ces fonctions", résume un socialiste qui l'a côtoyée au Conseil de Paris.
Sur quel dossier incarne-t-elle le travail de la gauche à Paris?
Elle y est arrivée en 2008, imposée par Bertrand Delanoë, au même titre que 19 autres personnalités issues de la vie civile, sur une liste d'arrondissement. Elle n'a pas sa carte au PS, ne participe pas aux réunions du groupe. Guère présente dans le XXe arrondissement, dont elle est conseillère municipale, elle exerce sa délégation d'adjointe au maire de Paris chargée des droits de l'homme et de la lutte contre les discriminations avec la même discrétion.
Les mauvaises langues murmurent que Delanoë a soufflé son nom au Premier ministre pour se défaire sans drame d'une adjointe encombrante. "Honnêtement, pouvez-vous m'expliquer sur quels dossiers Yamina Benguigui incarne le travail de la gauche à Paris?" interroge un député de la majorité.
Le 27 juin, Le Canard enchaîné révélait pourtant qu'elle avait réussi à faire attribuer, en toute légalité, une subvention de 20 000 euros à la Fondation Culture et diversité du patron milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière, par ailleurs son associé au sein de la société de production Elemiah (elle en a abandonné la présidence, mais en demeure actionnaire).
Pas de quoi arranger sa réputation au sein du gouvernement, où les ministres se sont engagés à refuser tous les cadeaux d'une valeur supérieure à 150 euros, signant même une charte déontologique pour éviter ce type de conflit d'intérêts. La veille de la parution de l'article, elle confiait à L'Express: "On n'est pas venu me chercher pour que je rentre dans le moule." Il n'est pas sûr qu'"on" apprécie toujours la manière dont elle s'en affranchit.
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/yamina-benguigui-la-ministre-qui-fait-son-show_1134650.html
La FRANCE se Ben-alise ! A quand les pots de vin pour exister cinématographiquement ?
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