- Zabou18Modérateurs
- Date d'inscription : 12/04/2012
Passion : Ma famille, mon pays, l'histoire
Au tour de Xavier Bertrand
Mer 13 Juin 2012 - 19:10
Face au FN, Xavier Bertrand mise sur le travail
Partiellement rassuré, l'ex-ministre du Travail poursuit sa campagne "sociale" dans l'Aisne et en profite pour faire entendre sa petite musique face au FN.
Xavier Bertrand ne fanfaronne pas - il est bien trop prudent pour cela -, mais il cache difficilement sa satisfaction. Après avoir été présenté pendant des semaines comme l'un des ténors de l'UMP les plus en difficulté pour les législatives, l'ex-ministre du Travail, qui avait été élu dès le premier tour en 2007, a finalement sauvé les meubles, dimanche, dans la 2e circonscription de l'Aisne. Avec 38,89 % des suffrages exprimés, contre "seulement" 16,29 % pour son rival du Front national, Yannick Lejeune, qui n'est pas parvenu à se qualifier pour le second tour (car son score représente moins de 12,5 % des voix des électeurs inscrits), Bertrand reste talonné par la socialiste Anne Ferreira, qui a obtenu 35,47 % des suffrages, mais il évite une triangulaire qui aurait pu lui être fatale. C'est donc en partie rassuré qu'il est reparti en campagne en début de semaine. Avec un objectif : mobiliser les abstentionnistes et les électeurs du FN. Mais pas sur le sujet de l'immigration, ni même sur la question du droit de vote des étrangers, qu'il n'a pas fait figurer sur sa profession de foi. Pour Bertrand, "la question centrale de cette élection, c'est le travail".
Attablé avec une dizaine d'agriculteurs, mardi matin, dans une exploitation de Villers-Saint-Christophe, à quelques kilomètres de Saint-Quentin, l'ex-secrétaire général de l'UMP leur pose des questions sur les emplois saisonniers, sur "l'impôt paperasse", ou encore sur les problèmes causés par les réglementations européennes. À la deuxième tasse de café, la discussion dérive sur la question de l'assistanat, un thème central de la campagne de Nicolas Sarkozy. Le mot n'est pas prononcé, mais un agriculteur interpelle Bertrand lorsqu'il souligne l'importance, à ses yeux, de proposer une formation aux chômeurs : "Oui, mais pourquoi les obliger ?" interroge-t-il, l'air sceptique. "Je trouve que du boulot, il y en a. Celui qui reste un an au chômage, c'est qu'il n'a pas fait l'effort....", relance un autre. L'air compréhensif, Bertrand le négociateur ne leur donne pas tort, mais répond par une position plus mesurée : "C'est vrai, il faut les former pour des boulots où il y a de l'avenir ! Sinon, ça ne sert à rien. Celui qui laisse tomber au bout de deux jours, parce qu'il en a marre et préfère toucher le RSA, ça va pas. Mais il ne faut pas faire d'amalgame : la plupart des gens savent que sans boulot ils ne peuvent rien construire. Et ils en cherchent. Ce qu'il faut, c'est rapprocher l'offre et la demande..."
"Une droite attentive aux plus démunis"
Partisan de la baisse des charges patronales et salariales, Bertrand leur expose ses propositions pour recréer de l'emploi et de la croissance. TVA sociale, maintien des heures supplémentaires, etc. "C'est la question des droits et des devoirs, il faut toujours chercher l'équilibre", martèle-t-il. Convaincu d'avoir une image différente au sein de l'UMP, "une image de la droite attentive aux plus démunis", Bertrand se présente comme le meilleur défenseur des travailleurs de son territoire, une fois sorti de l'exploitation, devant quelques caméras. Selon lui, si son score a beaucoup baissé par rapport à 2007, c'est parce que "la crise a frappé plus qu'ailleurs". Très vite, les questions des journalistes tournent sur la question des accords locaux avec le FN, bien que le problème ne se soit pas posé pour Bertrand. Pour lui, c'est très clair : "Il n'y a pas d'accord local avec le FN", répète-t-il. À la troisième question, il s'agace un peu : "Je peux vous le faire en short ou en dansant si vous voulez !" Inscrit sur la "liste noire" des candidats à battre par Marine Le Pen, Bertrand explique que la patronne du FN l'a choisi, parce qu'elle "sait [qu'il] est l'un des responsables de droite qui parlent aux classes populaires". Et il prend soin de rappeler que le candidat frontiste local n'a "pas donné de consigne de vote" : "De toute façon, les électeurs sont libres !" se rassure-t-il.
Et au cas où ses interlocuteurs seraient tentés par un vote "utile" en faveur du camp présidentiel, Bertrand rapporte cette anecdote : "Ce matin, une personne pleine de bon sens m'a demandé à quoi je servirais si j'étais dans l'opposition. Je lui ai répondu qu'il fallait qu'on soit le plus nombreux possible pour les empêcher de faire n'importe quoi ! Et quelqu'un qui a une grande gueule, ça compte !" sourit-il. Optimiste, Bertrand estime que la droite pourrait réussir à garder 270 députés, soit la fourchette haute des pronostics pour dimanche prochain. Pour lui, si la droite ne l'emporte pas, il faudra être dans une opposition "combative, et non pas agressive". C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles, quel que soit le résultat final, il pourrait bien viser - s'il est réélu, bien sûr - la présidence du groupe UMP à l'Assemblée nationale, bien que Christian Jacob, un protégé de Jean-François Copé, n'ait pas l'intention de céder sa place. Interrogé sur cette rumeur, il fait mine de s'esclaffer : "J'ai lu ça. Ça a l'air de provoquer des tempêtes sous les crânes, je les laisse faire !" Et d'ajouter : "Celui qui sera candidat à la présidence du groupe devra dire aux députés que ça ne les engage en rien dans la prétendue guerre des chefs..." Pour la course à la présidence de l'UMP à la rentrée, Bertrand s'est rangé, sans surprise, derrière Fillon. Mais il tient surtout à rester discret. Car l'ex-ministre du Travail n'a pas remis ses propres ambitions au placard. Et sait combien les guerres d'ego peuvent être néfastes en termes d'image. Alors, il se fait l'avocat d'un débat sur le fond : "Ça ne doit pas être un concours de beauté. Il faut une rénovation par les idées."
http://www.lepoint.fr/politique/elections-legislatives/face-au-fn-xavier-bertrand-mise-sur-le-travail-12-06-2012-1472516_573.php
Ben voyons, Mr Bertrand, en dehors du fait que vous nous mentez depuis plus de 5 ans, on va vous croire.
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